Découvrir le Dartmoor, un parc national préservé dans le Devon
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Je n’aurais jamais cru craquer pour le Dartmoor. La première fois que j’ai entendu parler de cette région sauvage du sud-ouest de l’Angleterre, c’est en lisant, petite, le Chien des Baskerville. Brrr, les landes brumeuses décrites par Sir Arthur Conan Doyle m’ont fait froid dans le dos et je me souviens avoir regretté m’être lancée dans cette lecture en frissonant sous ma couette. Ne me dites pas que je suis la seule maso à avoir eu peur mais trop envie de lire la suite ?
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Puis j’ai vu l’adaptation télé du Chien des Baskerville sauce Sherlock ( ne saviez-vous pas qu’on adore Sherlock ? ). Quoi, il y aurait aussi dans le Dartmoor jolis villages et salons de thé cosy ?
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Il y a quelques années, quand on a fait un échange de maison dans les Cornouailles, une de mes priorités fut d’en profiter pour découvrir cette région. Et ce fut un coup de coeur immédiat !
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Alors quand j’ai organisé ce week-end dans le Devon début mai, le Dartmoor était bien sûr au programme. Et rebelote, ces retrouvailles n’ont fait que confirmer ma première impression : le Dartmoor semble hors du temps, si loin de notre monde moderne. Je vous embarque découvrir cette terre de légende avec moi ?
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Que voir dans le Dartmoor ?
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Le Dartmoor, c’est surtout un incroyable patchwork dans une petite région. Comme si on avait mis dans un shaker :
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- grandes landes sauvages d’Ecosse
- vestiges préhistoriques de Stonehenge
- mignons villages aux toits de chaume des Cotswolds
- forêt moussue de Sherwood
- animaux gambadant de Beatrix Potter
- ambiance énigmatique de Sherlock Holmes
Secouez le tout et hop, voilà le Dartmoor ! En quelques centaines de mètres, on passe d’un paysage bucolique typique de la campagne anglaise, avec adorables villages où prendre un cream tea, aux landes sauvages qui semblent tout droit surgies des Highlands – les km en moins pour y aller.
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Des barrières encerclent la lande qui surplombe le Dartmoor. Une fois arrivé dans les moors, on se retrouve dans d’immenses étendues sauvages peuplées de poneys, chevaux, vaches et moutons par milliers en liberté . Aux sommets des collines émergent des tors, éboulements de granit qui semblent surgis de nulle part. Et comme si ce n’était pas déjà assez destabilisant, le temps lui même change en permanence. On a commencé la journée sous un ciel bas pour la finir sous un soleil éclatant, qui nous valut une golden hour d’anthologie.
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Les jolis villages du Dartmoor
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Quand on monte en voiture vers le plateau, ce sont ces adorables villages si typiquement anglais qu’on découvre en premier. D’étroites routes, à peine assez larges pour la voiture, filent entre champs. Quelques fermes éparses et ces vieux poteaux en fer droits sortis du XIXème sciècle. Ici, peu de choses on changé; seules les traditionnelles cabines téléphoniques nous rappellent la modernité.
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Widecombe & Buckland-in-the-Moor, Lustleigh, Postbridge, Moretonhampstead, ces noms de villages sont déjà une invitation au voyage. La plus grande « ville » à moins de 4000 habitants et seuls 30000 personnes vivent dans les 950 km2 du parc national du Dartmoor. Autant dire qu’il y a de l’espace pour tous !
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Les villages se résument souvent à un petit hameau perdu entre champs. Quelques cottages au toit de chaume autour d’une église entourée de verdure, un magasin général qui sert aussi de poste/boulangerie/station service/droguerie et fait salon de thé. Et puis c’est tout !
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En montant dans le Dartmoor, on a pris en stop un ado qui rentrait chez lui. Il nous a parlé de son amour pour ce coin si sauvage, des longues balades. Et de cette impression d’être ilien, sans mer autour. C’est exactement ça; le Dartmoor se mérite mais une fois arrivé, on se sent hors du monde – alors même qu’Exeter et la mer ne sont qu’à 40 min de voiture.
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Le Dartmoor, un territoire préservé
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Ici, pas de constructions récentes. Le parc national du Dartmoor est protégé à tiple titre :
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- d’abord, par son statut de parc. Ici, le National Trust veille au grain pour préserver et mettre en valeur nature et bâtiments remarquables
- un grand camp militaire au nord réserve ces terres à l’état sauvage. L’armée s’en sert pour s’entraîne à survivre dans des conditions extrêmes. J’imagine que par jour de grand vent, ces landes et tourbières désolées doivent être particulièrement adaptées
- enfin, peu de gens savent que le plus grand propriétaire terrien du Dartmoor est le Prince Charles, himself. Le Duc des Cornouailles possède près de 300 km2 sur les 950 que compte le Dartmoor, de nombreuses fermes, maisons et commerces. La priorité de la famille royale est de préserver ces terres et d’y maintenir une agriculture raisonnée
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Du coup, il y a très peu d’infrastructures touristiques ici malgré la beauté du site.
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Une région habitée depuis la préhistoire
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Partout, des traces d’occupation préhistoriques nous rappellent que le Dartmoor fut habité depuis le néolithique. Plein de menhirs, et plus de 5000 cercles de pierres furent ici érigés. Mais pourquoi venir s’installer dans des lieux aussi inhospitaliers ? En fait, à l’époque, les landes du Dartmoor étaient couvertes de forêts; ce sont les hommes, en s’installant ici, qui ont défriché et modifié le paysage à jamais.
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Un terrain d’aventures en pleine campagne anglaise
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A peine sortis des villages, on s’élève vers les landes sauvages. Le contraste entre ces deux paysages en saisissant. Un instant, on est au milieu d’un pré d’herbe grasse entouré de chênes centenaires. Quelques centaines de mètres plus loin, on escalade d’énormes rochers qui dominent la lande déserte. Du haut de ces amas rocheux, les tors, on découvre le Dartmoor tout entier, plongeant vers la mer et l’English Riviera.
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Des tors, il y a 160. Autant dire qu’on peut mulitplier escalade et points de vue à l’infini. Mais le plus connu est Hound Tor, qui vaut le déplacement ne fusse que pour son café. Au pied des rochers, il y a un petit parking. Dessus est plantée un van qui n’a pas du rouler depuis longtemps mais sert chocolats chauds et gâteaux aux randonneurs fourbus. Son nom ? « The hound of the basket meal », jeu de mots sur le titre anglais du Chien des Baskerville. J’adore.
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Fin de journée dans le Dartmoor
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En fin d’après-midi, les nuages se sont barrés d’un coup et le ciel est devenu uniformémement bleu. Plus un souffle de vent et une golden hour de folie, avec paillettes d’or voletant dans l’air. Je n’aurais été surprise qu’une licorne vienne gambader avec nous dans le pré du village où on s’est affalés. On était crevés par cette journée et pourtant incapables de remonter pour dans la voiture pour rentrer. Comment ne pas chercher à grapiller encore quelques minutes dans ce paradis ?
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Visiter le Dartmoor une fois encore
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Cartes mémoires saturées et batteries vidées, il fallu bien se résoudre à redescendre du plateau pour rejoindre Bristol. On a roulé fênetres ouvertes, dans la lumière dorée, David Bowie à fond et des souvenirs pleins la tête. Une seule petite journée pour visiter le Dartmoor, c’est bien trop court. Ce mini road trip nous a donné envie de revenir plus longtemps la prochaine fois. Et pourquoi pas en faisant un échange de maison ?
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Envie de découvrir notre première journée dans le Devon ? Rendez-vous pour visiter Greenway, la maison d’Agatha Christie.
24 Commentaires
22 mai 2017 7 h 55 min
Tes images sont excellentes, le reportage fait rêver et dès que nous serons installés dans notre nouvelle province, c’est une région que je note pour mes prochains voyages, après l’Islande repoussée cause déménagement
Mais, comment fais tu Daphné pour rejoindre tous ces lieux magiques, à partir de ta garrigue? Un aéroport très proche? une piste d’hélicoptères rien qu’à toi au bout de ton champ?
J’espère que ce déménagement se profile bien Dom – puis-je te demander dans quelle région tu pars bientôt ? J’espère que vous aurez l’occasion d’aller en Islande une fois installés; ce pays est fascinant.
Et flûte, aucun endroit plat par ici pour poser un hélicoptère. Mais les aéroports de Marseille, Montpellier et ne sont pas très loin de chez nous – et je suis prête à rouler jusqu’à Lyon si nécessaire. Pour partir en Islande, par exemple, c’est de là que nous avions décollé avec Wow Air.
Mais cette fois, on a pris un vol direct Béziers – Bristol. Il faudrait que je fasse un petit article récap’ conseils pratiques, j’ai encore plein de photos de ce week-end à l’anglaise.
Pays de la Loire, bord de mer. L’aéroport le plus proche c’est Nantes.
L’Islande prévue en juin prochain. Nous commençons les cartons aujourd’hui , et après l’été, bien rempli, nous recommencerons à voyager même si ce sera un peu plus compliqué. Allez j’y retourne! :)
Quelle chouette région – ce premier été aura quand même un petit goût de vacances ! On a fait un échange de maison à Nantes pendant les dernières vacances de Toussaint; j’ai beaucoup aimé ce coin – en plus, ce n’est pas bien loin de Paris pour y faire des escapades urbaines. Vivre dans la nature et profiter de Big City en vacances, voilà qui me convient parfaitement.
Bons cartons ! Mais alors, comment vas-tu les identifier pour tout retrouver ?
Depuis ce matin 9 cartons de vêtements 5 de livres et une penderie
J’écris sur les cartons ce que c’est : vêtements, chaussures, livres et où ça va ( chambre 1… Bureau…etc) et je mets des numéros sur chaque carton.
Pas habituée, je devrais dire pas habitués car mon mari scotche les cartons et commence ses livres.
Encore beaucoup de travail mais on a 3 semaines! Merci Daphné de t’intéresser à mon déménagement, ça m’encourage :)
You rock Dom; allez hop, un nouveau jour, de nouveaux cartons ! ( Attention à les choisir petits côté livres, sinon ça devient vite intransportable ).
J’ai l’impression d’avoir passé mon enfance dans un carton de déménagement tant mes parents avaient la bougeotte. Alors aujourd’hui je savoure cette vie plus apasée – bien que je trierais bien ma maison comme si je m’apprêtais à déménager. Mon cher et tendre accumule bien trop de choses et j’ai parfois l’impression qu’on se laisse submerger apr les objets. Ici, le pire ce sont les livres.
Du coup, tu m’as motivée à faire une petite razzia pour donner des choses de je ne me sers plus. Et hop, un carton rempli chez moi ! On lance une battle ?
Oui, j’ai repris ce matin: le linge!!! Nappes, serviettes, torchons, draps, couettes, je trie, je jette, je range.
Les livres : de petits cartons donc on ne peut pas en mettre beaucoup par carton et on a beaucoup de livres
Je fais le plus facile actuellement je sais :)
Bonne journée!
20 cartons déjà faits et fermés. C’est un début.
J’ai donné déjà les vêtements que je ne voulais pas garder à une association et pour les moins bien dans des containers. Et ça continue, encore et encore…
Je crois qu’il en va des cartons comme des valises; c’est toujours bien plus long de remplir au départ que de vider à l’arrivée. Une question de tri, sûrement.
Et c’est intéressant de voir quel kit minimum de survie on choisi de garder en attendant le déménagement.
Vendredi, je file chez Emmaus Dom; et hop, je pourrai leur apporter un coffre plein. Mais comment fait-on pour accumuler tant d’objets ?
Ah je crois savoir, on se dit que cela pourra servir, on entasse quand on a la place pour le faire et on s’aperçoit en vidant les placards que toutes ces serviettes de table et ces draps plats alors qu’on est passé aux couettes depuis longtemps, c’est pas possible… Bon week end Daphné :)
22 mai 2017 9 h 47 min
C’est trop joli, je veux y aller ! J’adore ce paysage qui fait penser aux plaines écossaises. Et les petits villages ont tellement de charme. Je viens de découvrir une nouvelle région à ajouter à ma wishlist voyage. Merci pour cette jolie balade :)
Exactement Camille; c’est un bon aperçu des grandes landes écossaises tout en étant très facilement accessible. Le contraste avec les petits villages bucoliques est saisissant.
Un peu plus au nord, je rêve aussi de découvrir le Lake District, assez méconnu mais qui semble sublime. C’est le souci avec les voyages; plus on part, plus on a envie de partir !
22 mai 2017 10 h 23 min
C’est vraiment magnifique la campagne anglaise!
Oui Samsha, ce coin est absolument charmant ! Et pourtant, le Dartmoor est peu connu de ce côté-ci de la Manche.
22 mai 2017 12 h 10 min
Trop beau…
Pour notre prochaine virée vers la Cornouailles ont prévoit un petit détour par le nord.
De toute manière j’ai envie d’aller à Tintagel : c’est la route… presque…
Y’a plus qu’à attendre les propos de la brittany Ferries
Dis Fanchette, ne veux-tu pas te lancer dans l’import de clotted cream ? Mon stock est déjà épuisé.
J’ai eu l’occasion d’aller à Tintagel en faisant un échange de maison à Bude; j’avais préféré le si croquignolet port de Boscastle, une vraie carte postale. Juste au-dessus, il y a un magasin de la ferme – salon de thé à se damner : le Boscatle Farm Shop. Et tant qu’à remonter au nord, autant pousser jusqu’à Rosemoor Garden, une pépite du RHS qui te fera oublier Eden Project ;-) . Si j’ai le courage d’aller faire un peu de spéléo dans mes photos, j’aimerais faire un petit article sur cette région.
22 mai 2017 15 h 35 min
Ah ben voilà, j’ai des envies de voyage pour plusieurs vies ! Une retraite (très) anticipée, peut-être ? Bon, allez, je me concentre, j’ai déjà trois destinations de prévues pour l’année prochaine !
N’est-ce pas la définition même d’une drogue Yanne ? Mais vous avez donc d’autres projets après l’Autriche ! Ces voyages à venir sont-ils de nouveaux échanges de maison par hasard ?
Oh oui, le Devon est charmant; j’y ferais bien un petit échange avec mes garçons – reste à convaincre mon homme ( mais je crois qu’il n’a pas encore vu ces photos ).
Pour l’instant j’ai pour projet… de repartir en février et à Pâques puis en été ! Je vise l’Amérique du nord pour cet été et Amsterdam et Londres pour le printemps. Ou l’Espagne. Ou l’Italie… J’avoue avoir déjà noté les dates de disponibilité sur le site !
Tu es au top, Yanne ! Je suis sûre que les trois sont réalisables; et là, tu es carrément bien en avance pour commencer les recherches. Il est grand temps que je m’active de mon côté pour la Toussaint; j’aurais adoré dire oui à une offre en Suisse mais leurs dates de vacances sont décalées ( voilà l’éternel problème ).
Oui ,les dates de vacances scolaires, c’est le bad ! Pour la Toussaint, je crois qu’on va se contenter de nos Alpes, j’ai des vacances pourries à cause d’une conférence que je ne peux pas déléguer. Mais ensuite, je ne veux plus rien entendre : on s’en va ! On m’a proposé Leipzig pour Noël, t’ai-je dit ? Mais non, Noël, c’est à la maison (et au chaud !)
Et je ne me suis toujours pas occupée de ces fameuses vacances de Toussaint depuis. Mais c’est décidé, il est grand temps que je me projette un peu !
30 mai 2017 12 h 10 min
Oh ces photos !! Cela me donne envie de traverser à la manche à nouveau ! J’ai fait une partie de mes études à plymouth et dartmoor était un peu notre terrain de jeu ! quel bonheur de revoir ces photos et de repenser à ces vastes étendues magnifiques où les animaux sont en liberté !
Quelle chance Fourmi Elé; le contraste entre les landes sauvages du Dartmoor et palmiers de l’English Riviera est saisissant. J’espère pouvoir bientôt arpenter de nouveau cette région un peu plus tranquillement.