Quand notre voyage ne ressemble pas à ce qu’on avait imaginé
Dans la mythologie contemporaine, le voyage devrait toujours être source de satisfaction. Les cartes postales reprennent les mêmes poncifs, sur instagram on n’oublie pas de mettre un hashtag inspirant sous nos photos de vacances. Les mêmes images se déclinent à l’infini : cappuccino et sa fleur de mousse dans un café branché, sol de mosaïques qu’on foule de nos chaussures trop stylées, plage bordée de cocotiers, et l’incontournable chaton croisé au détour d’une ruelle ( si jamais t’en trouve pas, y’a toujours la solution du bar à chat – qui fait aussi des cappuccinos – ouf, ton compte instagram est sauvé ).
Notre voyage se doit d’être parfait – et nous avons le devoir de le mettre en scène pour devenir les community manager de notre propre vie.
Sauf que.Un voyage est surtout intéressant dans l’imprévu. S’il se déroulerait exactement comme on l’avait imaginé, à quoi bon partir ? Vouloir faire croire que voyager n’est que félicité, c’est comme dire que la maternité c’est que du bonheur ( sauf si tu es nullipare bien sûr ; je t’assure, chaque jour avec nos enfants est un chemin pavé de fleurs – vas-y fonce ! ).
Aujourd’hui, on part en ayant déjà en mains plein d’infos sur notre destination; on a lu des guides, blogs, vu des milliers de photos et regardé moults vlogs de voyage. Alors, un voyage peut-il encore nous surprendre ?
Certaines destinations m’ont sans surprise touchée en plein cœur : Londres , que j’aime à la folie depuis toute petite, Amsterdam , si proche de ma belgitude, l’ Islande où je rêvais d’aller depuis des années, bien avant le grand rush touristique.
D’autres, comme Cracovie , m’ont cueillie. Cette ville est plutôt méconnue – son ghetto, sa proximité avec Auschwitz peuvent faire peur. Mais j’ai été chavirée par ce mélange d’histoire et d’adresses très sympas, la douceur de vivre et la gentillesse des polonais. Je n’attendais rien de particulier, et j’ai été épatée.
Et puis, parfois, j’ai l’impression de passer à côté de certaines destinations, comme la côte sud de l’ Algarve . Dans ces cas-là, j’essaie de faire un pas de côté, changer de point de vue . Nos premiers jours à Berlin m’avaient déroutée – la ville est immense, pas forcément belle, et les stigmates de l’Allemagne de l’Est très présents. Mais en changeant de perspective, j’ai fini par comprendre comment apprécier cette ville.
Il m’arrive aussi de rentrer déçue, sans avoir réussi à apprécier une endroit. Je le sais hein, le problème vient de nous deux – n’empêche, il arrive que la rencontre ne se fasse pas. Voici 3 villes avec lesquelles je n’ai pas accroché :
Bangkok
Je sais, ça peut paraître bizarre de ne pas avoir appréciée Bangkok alors que j’adore la Thaïlande, où je suis allée 5 fois. Bon, Bangkok n’est une ville désagréable en soi, mais je ne m’y attarde pas quand je vais en Thaïlande : je suis toujours trop pressée de retrouver cette Thaïlande rurale que j’aime tant .
Bangkok est immense, épuisante et – point qui me gêne vraiment : très polluée. A chaque respiration, je sens ce nuage de pollution qui crée un voile dans le ciel une centaine de km à la ronde. Comme dans toutes les grandes villes, les gens sont plus pressés qu’ailleurs, le rythme s’accélère alors même qu’on perd un temps infini dans les bouchons. Côté grande ville asiatique, j’ai préféré Hong-Kong – sans doute à cause de sa proximité immédiate avec la nature et le cadre spectaculaire de ses îles qui culminent à près de 1000 m d’altitude.
Lors de mes derniers voyages en Thaïlande, je n’ai fait que passer à Bangkok pour aller de l’aéroport international à l’aéroport national, et rejoindre directement des régions rurales, comme Phrae ou Nan, où la vie semble si douce.
Dubaï
Dubaï, j’y suis passé plusieurs fois en escale vers l’Asie , Australie ou Nouvelle-Zélande . Les billets les moins chers avec Emirates ou Etihad comportent habituellement une journée à Dubaï – du coup c’est l’occasion de découvrir la ville en partant ailleurs. Je m’y suis arrêtée 3 fois, mais Dubaï est toujours une énigme totale pour moi.
La première fois, j’y allais assez excitée , heureuse d’y passer une journée entière entre deux vols. J’avais vu tellement d’images de Dubaï que j’étais vraiment curieuse de voir à quoi ça ressemblait en vrai. On a sauté dans un taxi devant l’aéroport pour filer faire du ski sur la piste artificielle, voir ses gratte-ciels. Puis crevés, on s’est endormis sur la plage. La crème solaire était restée dans la valise, j’avais mal calculé le mouvement du soleil pensant être pépère à l’ombre sous un palmier en plastique. La suite tu l’imagines : je me suis tapé un coup de soleil avant même de vraiment commencer le voyage.
Mais dès l’arrivée dans l’aéroport de Dubaï, j’ai été marquée par la vision de tous ces travailleurs migrants venus d’Asie : agglutinés dans des files séparées des autres voyageurs pour demander leur visa, puis travaillant d’arrache-pied employés aux plus basses tâches, les seuls à marcher le long des routes où il n’y a pas de trottoir tandis que des 4×4 rutilants les dépassent, portiers des centres commerciaux, enfin attendant le bus qui les ramène à leur baraquement, loin des regards.
Je n’ai pas compris ces îles artificielles en forme de palmiers, qui me semblent être une telle aberration écologique. Ni ces centres commerciaux si grands qu’on peut en faire le tour en voiturette. Ni quel est l’intérêt de faire une tour de 828 m de haut en plein désert ? Mais je n’ai surtout pas compris pourquoi Dubaï attire autant de touristes occidentaux – pourquoi peut-on avoir envie d’y aller en vacances ?
Copenhague
S’il te plait ne hurle pas. Je sais, tout le monde kiffe Copenhague. Et moi j’étais sûre d’aimer aussi. J’adore Amsterdam, je vénère le vélo, ne jure que par le hygge.
Ravie d’avoir enfin convaincu mon homme d’y passer 2 semaines, j’étais hyper excitée d’y faire un échange de maison – surtout qu’on avait dévoré tous les épisodes de Borgen avant de partir. J’étais au taquet.
Mais bien que Copenhague soit très belle, je dois t’avouer que je n’ai pas vraiment accroché avec elle. J’ai trouvé la ville sage, extrêmement raisonnable et policée – je m’y suis un peu ennuyée, à la manière de sa petit sirène qui regarde mélancoliquement les flots. Sans doute je m’en était fait une image trop idéalisée, tellement persuadée d’avance que ça allait être le gros coup de cœur . Mais même dans Christiania ou Nørrebro , je n’ai pas eu l’impression de sentir vraiment l’âme de la ville et me suis sentie à distance d’elle pendant ces deux semaines.
Alors oui, j’ai bien sûr aimé Tivoli, le design de Hay, visiter le musée Louisiana ou nager dans les piscines flottantes dans les eaux du port. Mais je n’ai pas eu le coup de cœur espéré – et j’ai bien sûr culpabilisé, me demandant ce que j’avais raté. Bon, et puis le Danemark est un pays cher, très cher – ne fusse que faire les courses au supermarché, c’est la ruine assurée. A côté, même la Suisse ou l’Islande semblent être des destinations raisonnables.
Je sais, je suis probablement injuste et je devrais laisser une seconde chance à Copenhague – c’est con, quand même de rester sur cette impression.
Et toi, avec quelles villes n’as-tu pas accroché ?
78 Commentaires
31 mai 2018 0 h 51 min
Désolée mais je suis obligée d’hurler : quoi Copenhague ? hahah ! (oui, moi j’ai a-do-ré!!!).
Je vois très bien ce que tu entends par le côté sage, c’est ce qu’on retrouver dans les villes propres du Nord de l’Europe, que j’aime beaucoup, même si j’adore retrouver le côté bordélique des pays du Sud !
Moi c’est Budapest & Prague, avec lesquelles je n’ai pas trop trop accroché.
J’ai bien aimé hein, mais sans plus. Je vais pas dire que c’était wahooo !
Désolée Amélie – pas taper ! C’est difficile parfois d’expliquer ce qu’on ressent en voyage – ça ne peut se résumer à une liste de choses à voir, arguments censés. Je ne sais pas exactement ce qui a foiré avec Copenhague – pourtant on y est restés un peu plus de 2 semaines, j’ai eu le temps d’arpenter la ville dans tous les sens. Pourtant j’aime par exemple la douce dinguerie des islandais ( pour être honnête, peut-être d’ailleurs ne suis-je justement pas très objective en repensant aux relations compliquées entre l’Islande, le Groenland et le Danemark ), j’adore Amsterdam, qui ressemble pas mal à Copenhague. Mais là, j’ai trouvé que tout était très policé, calibré et un peu froid. Je me dis que je devrais me donner une seconde chance à Copenhague.
Je ne connais pas Budapest mais j’ai aussi eu un peu de mal avec Prague – la ville est victime de sa beauté, certains quartiers se sont disneylandisés – un peu comme à Amsterdam, où les habitants évitent carrément certaines rues. Le tourisme n’en finissant pas de croître, préserver l’authenticité des sites va devenir un enjeu essentiel – parce que le tourisme peut finir par faire perdre son âme à un lieu.
31 mai 2018 6 h 55 min
Eh bien, je ne suis pas encore allée à Copenhague (il faut que je me dépêche, une copine est partie en expat’ là-bas, avant qu’elle m’oublie…). De Dubaï, je n’ai vu que l’aéroport, mais la sensation était la même, tous ces travailleurs immigrés assis par terre ne respiraient pas la joie de vivre.
Moi, je n’ai pas accroché avec le Costa Rica, alors que tout le monde trouve ça génial. J’ai aussi trouvé ça trop propre et trop américanisé, alors que la nature y est juste folle, mais malgré de très beaux moments, l’émotion était souvent atténuée!
Quelle chance Anne; c’est une merveilleuse opportunité de pouvoir découvrir une ville à travers le regard de ses habitants ( surtout si c’est une amie ).
J’ai ressenti une infinie tristesse en voyant ces pauvres travailleurs, venus pour de longs mois, ou années, loin de leur famille, assis par terre dans l’aéroport. Le soir, des bus viennent les chercher – quasi les seuls bus à Dubaï d’ailleurs – pour les ramener dans leurs baraquements loin des regards. Les témoignages à ce sujet sont édifiants et les conditions de vie sont dures. A côté de ça, les touristes se pressent dans les hôtels, centres commerciaux et sur la plage aux palmiers en plastique, interdite aux travailleurs venus de pays pauvres.
J’ai lu tes articles à propos du Costa Rica et moi qui rêvais d’y aller je suis un poil moins enthousiaste depuis – oui, c’est tout près des Etats-Unis et j’imagine que ce doit être d’ailleurs une destination prisée des touristes nord-américains.
31 mai 2018 9 h 02 min
Je ne connais pas les villes avec lesquelles tu n’as pas apprécié.
Personnellement j’ai été très déçue par Porto. J’y suis allée il y a 12 ans maintenant. je ne sais pas si ce n’était pas le bon moment où si c’est la ville elle-même, mais j’ai trouvé les Portugais froids et tristes (à mille lieux de tout ce qu’on me dit actuellement sur le Portugal, alors je me dis qu’il faut que je retente l’expérience…)
Oh oui ! retente ! de tout notre périple portugais il y a deux ans, c’est justement Porto que j’ai préférée ! Et les adorables Portugais partout, partout
Comment ça Val Lao, même pas une pensée émue pour les pâtisseries ?
Haha ! Ah si, c’est vrai, on a HYPER bien mangé au Portugal, et pas seulement des pâtisseries. Ils servent une cuisine moderne, goûteuse, et à des prix qui nous ont carrément amenés à ne manger que rarement dans les appartements qu’on avait loués.
Hé hé Val Lao, il faut faire le match avec les restaurants polonais alors ! Je t’assure, c’est à peine croyable ;-) . ( Bon, avec un salaire français, hein – il ne faut pas oublier que le smic est à 650 € au Portugal et 475 € en Pologne. Ce qui nous apparait comme une aubaine représente un sacré budget pour une famille de Lisbonne ou Cracovie ).
Connais-tu ce dicton portugais Doublerose : Braga prie, Porto travaille, Coimbra étudie et Lisbonne s’amuse ? C’est assez juste, Porto est la grande ville du nord, connue au Portugal pour son côté laborieux. Mais ces dernières années, elle a connu un essor touristique sans précédent et ses écoles de design forment aussi nombres de jeunes designers qui remettent l’artisanat portugais traditionel en valeur. Il y a maintenant beaucoup de street art, galeries d’art et chouettes adresses pour sortir. J’avais adoré mon séjour à Porto, si tu veux voir mes articles :
https://www.befrenchie.fr/carnet-dadresses-porto-branche/
31 mai 2018 9 h 37 min
Effectivement un voyage dans nos esprit se doit d’être parfait. Je suis très récemment allée à Saint-Pétersbourg et n’ai pas accroché, mais quand mes proches me demandent, je leur dit que c’était superbe ! Pourtant je ne regrette pas d’y être allé. Les déceptions font parties des voyages, et quand bien même une ville ne me parle pas, j’aime humer son atmosphère, voir y vivre ses habitants, découvrir la culture, donc ce n’est jamais un échec, Mais je n’ose pas dire à l’entourage quand un voyage me déçois, peut-être par culpabilité, vis-à-vis de mes proches qui pour la plupart n’ont pas la chance de voyager autant que moi, et aussi pour ne pas qu’ils interprètent cela comme un « n’y allez pas » car je pense que le voyage est vraiment un cheminement personnel et que ce qui me déçoit peut en ravir d’autres.
Je n’ai jamais compris cette fascination pour Dubaï non plus ! C’est bien la dernière ville où j’aimerais planifier des vacances.
Copenhague j’ai beaucoup aimé, mais c’est effectivement très policée comme ville et je m’étais faite une autre idée de l’atmosphère dans Christiania ou Nørrebro aussi. Pour les prix effectivement ! Je vis à Oslo, j’avais beaucoup entendu que c’était moins cher à Copenhague, et si pour Stockholm j’ai trouvé ça vrai, pour Copenhague pas du tout !
Pour les mêmes raisons que toi, j’ai hésité à écrire cet article – madame culpabilité, c’est quand même moi ;-) : https://goo.gl/2VCtg1
Et tu as entièrement raison Célobuline ; on retire toujours quelque chose d’un voyage – j’ai complètement oublié de dire ça dans l’article. Mon but n’est certainement pas de dire « n’y allez pas », juste de partager mes impressions. Mais nous avons tous une sensibilité différente et parfois les conditions même d’un voyage font qu’on apprécie plus ou moins ( je t’en parle, de Naples enceinte pendant la grève du ramassage des poubelles et les hormones à fleur de peau quand on s’est fait dévaliser en sortant de l’aéroport ? ).
Je garde un super souvenir d’Oslo ( même si le Mac Do était déjà cher pour nous ). Je me souviens d’une ville très verte, aux adorables îles et jolies rues piétonnes, et du choc du musée Munch. Et puis une soirée improbable dans une auberge de jeunesse de la côte sud, devant la télé le soir où la Norvège remporta l’Eurovision. Le lendemain, c’était jour de fête !
Naples ! c’était horrible ! Dévalisés et j’ai eu l’impression de devoir payer même pour respirer. Franchement une galère pour rentrer en France avec 3 gamins sans passeport. ..bref je ne pense pas renouveler l’expérience Italie du sud .. J’ai aimé herculanum pompei et sa région puis on a tenté Capri. ..mauvaise idée! Bref un voyage en demi teinte !
Oh flûte Georger, j’imagine que a n’a pas du être simple à gérer – surtout avec des enfants .
J’avais beaucoup aimé Herculanum mais quand même senti une pointe de tristesse en voyant comme Pompéi se dégrade, faute de moyens pour mieux préserver ce témoignage unique. J’avais refusé d’aller à Capri – trop peur du côté hyper touristique. Par contre, je regrette de ne pas être allée à Ischia.
31 mai 2018 9 h 50 min
Très intéressant…
Je n’ai jamais été à Dubaï : mais pareil : je n’ai aucune envie d’y aller. Mais alors aucune : j’ai d’ailleurs refusé une opportunité d’y aller.
A l’inverse j’ai beaucoup aimé Singapour : le port, la ville géante avec ses ascenseurs à voitures, les jardins extraordinaires, ses petits quartiers indiens et chinois…
Après, je suis plutôt bon public : je trouve toujours un quartier ou quelques adresses qui me plaisent et si le reste ne me plait pas je restreins mon horizon.
Et comme tu dis : vive l’inattendu : Quand je suis allée au Chili, j’ai visité des trucs complètement improbables : tous les voyageurs que je croisais me regardaient d’un air dédaigneux : t’as pas été en Patagonie, t’as pas été dans le désert d’Iquique,T’as pas fait les Chiloé, t’as pas vu les Andes ???????? Nan, nan, moi j’ai été à la Grande-Motte locale : j’ai adoré, j’ai aussi été dans un bled de potiers près du port le moins glamour du pays (ok j’ai quand même kiffé Valpo !), et j’ai fini à Cartagène, capitale du tourisme pour Personnes âgées – Ah oui j’ai aussi été voir le terminal pétrolier de Concon : juste pour le plaisir de voir un endroit qui s’appelle Concon ! En plus j’y ai été en bus à 8 h du mat, avec les ouvriers en bleu de travail qui se marraient de voir deux touristes françaises en route pour le terminal pétrochimique !!!!! J’ai ai d’ailleurs mangé les meilleures empenadas de ma vie.
Voilà… en fait, les guides touristiques je m’en sers pas trop à vrai dire !
Et côté, fail : je dois admettre que les Etats-Unis me laissent de marbre… Pourtant j’ai fait des incontournables et des bleds paumés. Je suis chaque fois déconcertée par le gigantisme, le peu de vie sociale apparente… je n’ai pas les codes.
Ah oui aussi : l’Italie. J’ai testé Verone. J’ai rien compris. Je me suis sentie laide et grosse. Toutes ces nana apprêtées pour aller manger une glace : c’est fatigant. En plus quand t’es toute seule au resto, on subodore que tu attends ton homme alors personne ne s’occupe de toi (3 fois on m’a fait le coup). J’attends de découvrir la vie rurale des Pouilles pour changer d’avis…
Voilà.
C’est un super article.
Les voyages c’est comme les livres : parfois c’est juste pas le bon timing !
Je me demandais pour Dubaï Fanchette ; à ma grande surprise, je m’étais éclatée à Las Vegas – le côté complètement décalé, second degré de la ville, m’avait ravie au plus haut point. On sent bien que les américains y vont pour faire tout ce qui ne se fait généralement pas chez eux ! Du coup, je me demandais pour Dubaï si, au gré d’une escale j’allais succomber au palmier en plastique de la plage et piste de si artificielle. Je crois que c’était trop littéral pour moi.
Mais je n’ai surtout pas compris ce que venaient y faire les touristes, comme s’ils étaient venus en quête d’un Disneyland pour adultes. Bien que d’un autre côté, je comprends aussi qu’on puisse avoir envie de s’y expatrier, quand les perspectives ici semblent bouchées et qu’on peut enfin se voir confier des missions qui nous tiennent à cœur.
Valparaiso, c’est un rêve ! Oui, je suis pour les chemins de traverse, les trucs improbables – tu parles quand même a une fille qui a zieuté toutes les chambres et senti chaque rose en plastique du Hello Kitty resort du fin fond de la Thaïlande ;-) .
Ah oui tu m’avais fait rêvé avec ton Hello Kitty Resort thaïlandais.
Je crois qu’avec ma station pétrochimique à Concon, on tient un bon palmarès !
Je te souhaite de réaliser ton rêve à Valparaiso : et en plus mon fief local qui venait d’ouvrir à l’époque a l’air d’être toujours actif selon TriPOt-dvisor : El Jardin ! ils y servent le meilleur Pisco du pays (enfin, du pays vu par Fanchette hein je te rappelle que les adresses branchées c’est pas pour moi. A l’époque le Jardin avait ouvert depuis 1 semaine : la mamie cousait les sets de table à l’arrière du resto ! – je crois qu’on étaient les meilleures clientes de la première semaine de vie. Tiens c’est peut-être même grace à nous qu’ils ont survécu : ça compte les premiers soutiens quand même !)
Et pour les expat à Dubaï… j’en connais… j’aime pas.
Je suis effarée par les descriptions que vous faites des travailleurs à l’aéroport !!!
Ah mais je viens de regarder où est Concon Fanchette; y’a quand même une page tripadvisor intitulée « tourisme à Concon » – ça en jette, non ?
Cet hiver, à Madère, au bout de quelques jours j’ai réalisé qu’on n’avait pas vu de coins moches. Je veux dire, où qu’on aille, y’a toujours un coin moche, celui qu’on cache bien loin des regards des touristes. J’avais besoin d’être rassurée. Du coup, j’ai tanné mes hommes pour aller voir le terminal pétrolier, histoire de ne pas repartir bredouille. En fait, même sous des trombes d’eau ce n’était pas moche – par contre il est possible que mes hommes m’aient traité de folle quand j’ai arrêté la voiture au bord d’un rond-point pour admirer ça.
J’adore !!!
Moi aussi je trouve ça suspecte les endroits ou tout est beau : mais des fois ça existe pour de vrai !
Si tu vas à Valparaiso – quand tu iras à Valparaiso : promets moi d’aller en pèlerinage à Concon par le bus de 8 h ! mais pas du côté de la station de la Grande-Motte (Vina del Mare) à l’autre bout : côté port pétrochimique : c’est tellement plus romantique !
PS : ya un autre site accessible aussi en bus depuis Valpo qui me fait rêver depuis que j’y ai été : Quintay. Je te laisse aller tchèquer sur Internet.
He bien quand on est arrivé, toujours dans notre bus local. Y’a un gars qui nous a entendu parler français et qui s’est approché : Qu’est-ce que vous venez faire à Quintay ? Ben se promener. Ah mais y’a rien à voir ici.
Or je crois que c’est un de mes endroits préférés au Chili ! J’en rêve souvent. Et ma compagne de voyage m’en reparle souvent aussi… comme quoi quand y’a rien à voir y’a tout à vivre.
A propos de Dubaï, j’ai retrouvé un article intéressant, bien qu’il date : https://goo.gl/2Kqm5B
J’espère que les choses ont évolué depuis.
31 mai 2018 10 h 27 min
moi j’ai adoré Copenhague et j’ai detesté Amsterdam…
QUOI ????????????????????? ;)
J’avais lu ton article à ce sujet et je comprends qu’Amsterdam puisse décevoir, quand on arrive par les quartiers autour de la gare – certaines rues sont d’ailleurs complètement délaissées par les habitants, c’est dire. Mais je pense qu’Amsterdam mérite quand même une seconde chance, pour la découvrir autrement et prendre le temps de profiter de son quotidien. En plus je sais que tu as adoré les Pays-Bas ;-)
Copenhague, je ne sais pas ce qui s’est passé – c’est clairement une rencontre ratée de mon côté ! Notre échange de maison y a sans doute contribué – la maison était très chic, mais ce n’était pas du tout nous et je ne m’y sentais pas super à l’aise.
31 mai 2018 11 h 05 min
J’aime beaucoup cet article, ça fait du bien de le lire.
Je ne connais aucune de ces 3 villes et Dubaï par exemple est une destination qui ne me tente PAS DU TOUT !
Copenhague j’en rêve depuis des années, bien avant qu’elle ne soit à la mode, mais c’est l’aspect budget qui me retient, alors peut-être que je n’irai jamais.
Sinon, dans les destinations OBLIGATOIRES, est-ce que j’ai le droit de dire que Berlin me fait peur en fait ? J’hésite vraiment à y aller (même si j’ai deux propositions encore à l’état de projet) et je n’ai pour l’instant pas trop envie de me forcer. Je pense que ça se fera, un jour, j’espère être surprise de façon positive…
Et puis Tokyo ? Je n’ai pas DU TOUT envie d’y aller non plus. C’est grave ?
Pour notre voyage en Croatie, on n’a RIEN prévu. Hier soir j’ai réservé une chambre pour le premier soir, et une voiture. On a le Lonely Planet qu’on a à peine ouvert. On part dans 27 jours. Totale impro. C’est plutôt dans nos habitudes mais pas à ce point-là, j’espère juste qu’on ne va pas passer plus de temps à se demander ce qu’on va faire et où dormir qu’à les faire et dormir dans la voiture !
Je ne rêvais pas d’aller à Dubaï Val Lao – c’est juste que pour obtenir un bon tarif pour nos billets, l’escale était obligée – je me demande si les compagnies du golfe ne font pas exprès d’ailleurs ? Quand tu pars pour 26 h d’avion, couper le voyage semble a priori une bonne idée. Au départ, je pensais prendre une chambre pour se reposer mais les hôtels étaient tous bien trop chers pour nous. Du coup, j’ai à chaque fois opté pour la balade, plutôt que de errer dans l’aéroport. Et finalement, ces 3 escales à Dubaï m’ont marquée, ça permet de mieux comprendre les effets de la mondialisation, de voir un autre modèle de développement urbain et de mieux comprendre ce que ça représente d’être migrant.
Berlin, je suis toujours assez perplexe à son sujet – cette ville ne peut pas s’aborder d’une manière classique. C’est une ville déroutante, pleine de contradictions et je pense que certains touristes y vont aussi pour de mauvaises raisons.
Si tu as envie de partager votre voyage en Croatie à ton retour, je serais ravie de te lire – cette destination me tente beaucoup mais j’ai un peu peur du développement touristique en bord de mer – il parait que la côte est prisée des allemands. Avez-vous prévu d’aller dans les montagnes aussi ?
Ah oui, j’avais compris pourquoi tu étais passée par Dubaï :)
C’est drôle, on n’a pas la même image de la Croatie :) Je te dirai quel est l’imaginaire qui colle le mieux avec la réalité, ou du moins MA réalité.
Ça fait des années déjà que je zieute les vols pour y aller – du coup je serais vraiment ravie d’avoir ton retour.
31 mai 2018 12 h 22 min
C’est vrai qu’on se met la « pression » : un voyage est un tel investissement financier, et 5 semaines de congés payés, c’est peu aussi pour voyager. Alors oui, tout se doit d’être parfait. Et parfois, on fantasme tellement une destination que la réalité ne peut pas être à la hauteur de nos attentes.
Moi, c’est Barcelone qui m’a donné une drôle d’impression : entre les cohortes de touristes, les immenses groupes descendant des paquebots de croisières, les grafiiti « Tourists go home » et l’impression de cocher une liste des lieux à voir et pourtant déjà tellement vus dans des films, sur des blogs, etc… On a fini par passer notre dernière journée dans l’ancien quartier olympique, sans beaucoup de charme, mais plus calme. J’ai beaucoup aimé Barcelone, mais j’ai tellement eu l’impression que cette ville ne voulait pas de moi et ne me proposait aucune solution pour la découvrir de façon « éthique » que je préférerais découvrir une autre Catalogne que celle de sa capitale.
Exactement Sabrina; comme tous les autres domaines de notre vie, on se DOIT de réussir nos vacances aussi. Parfois je me demande si on est vraiment aussi nombreux à rêver de vacances à la plage, si ça correspond réellement au désir profond d’une majeur partie de la population, ou si on a tellement été habitués à voir que la plage est le lieu idéal pour des vacances qu’on finit par l’intégrer sans même s’en rendre compte ( et je m’inclus évidemment dans le lot, hein ).
Je te comprends; la première fois aussi, j’ai eu du mal avec Barcelone. Et puis, j’ai découvert des quartiers chouettes comme les sublimes bâtiments Art Nouveau dans l’Eixample, le côté hyper chaleureux de Gracia ( les fêtes de Gracia, c’est quelque chose ), le musée bleu, Barcelone en hiver, quand la ville est oubliée des touristes.
31 mai 2018 13 h 24 min
J’ai adoré Amsterdam, vue en plein été un charme et une douceur de vivre qui m’avaient conquise ,
Grenade , Cordou en Andalousie ont laissé de jolis souvenirs, beaucoup moins Séville et je n’ai pas accroché du tout avec Barcelone. Là je rentre de Croatie (les iles au large de Split sont vraiment belles d’autant que les touristes ne sont pas encore tous arrivés) Tu m’as donné très envie de visiter Cracovie ce sera sans doute une destination 2019 car en septembre direction la Nouvelle Calédonie pour y (entre autre) embrasser ma fille.
Oh chouette Sylvie; ça se rapproche ! Auras-tu l’occasion d’aller voir l’île des pins ( gros, gros fantasme de mon côté <3 )?
31 mai 2018 13 h 30 min
Merci pr cet article bien déculpabilisant ;) Comme toi j’ai été déçue par Copenhague l’an dernier ms on est tombés en pleine Gay Pride et aussi une espèce de marathon ds la ville donc c’était noir de monde et très sale et en plus la météo n’a pas été vraiment de la partie donc rencontre ratée alors que je me faisais une joie :(
Autre désappointement, Prague où l’on ne s’est vraiment pas sentis les bienvenus et où on l’a eu l’impression d’être des vaches à lait, payant pr tt, y compris la pause pipi et les photos en intérieur! Enfin, Vérone et Venise, noires de monde et sales mais comme j’adore l’Italie, j’y retournerai en dehors de la saison estivale ( on est tributaires des vacances scolaires donc pas le choix )… Aucune intention de mettre un jour les pieds à Dubaï, dont je ne comprends pas le concept, cette démesure me fait froid ds le dos! Mes 2 pays coups de coeur sont l’Italie pour sa dolce vita et le Royaume-Uni pour son flegme ( d’ailleurs on fait un tour d’Ecosse cet été pour finir par Cambridge, trop hâte ;)) et j’aime également bcp la Belgique et la Hollande ;) Je me sens extrêmement chanceuse de pouvoir voyager ainsi ( mm si pour l’instant c’est l’Europe, étant phobique de l’avion ) et j’essaie toujours d’en tirer le meilleur parti mais quand ça veut pas, ça veut pas… Hâte de découvrir ta prochaine destination :)
C’est le hic avec Prague ou Venise, comme ça peut le devenir pour Amsterdam, Lisbonne et tant d’autres ; le cœur des villes finit par ne plus être qu’un lieu destiné aux touristes, comme si la ville devenait une caricature d’elle-même. A Lisbonne, par exemple, j’ai été surprise de voir l’explosion du nombre de tuk-tuks, véhicule typiquement portugais s’il en est, qui devient une réelle nuisance pour les habitants.
Oh chouette, l’Ecosse en août c’est magique ! Passerez-vous par Edimbourgh pour voir le festival ? C’est complètement fou ! Il faut que je me dépêche de publier mon guide de Cambridge alors ! ( le pauvre, il traîne dans l’onglet – à publier ).
On commence par Edimbourg fin juillet donc festival pas encore commencé et on connait déjà la ville ;) Oui j’attends ton guide de Cambridge avec impatience ( mais tu as encore un peu de tps, on y sera qu’à partir du 8 août ;))
Avant de quitter Edimbourg, si tu as le temps de monter au Royal Observatory de Blackford Hill, la vue sur la ville est superbe ;-) .
Cambridge arrive, mais j’ai plusieurs articles qui attendent et j’essaie de mixer pour ne pas balancer mon second gros dossier d’un coup ;-) .
Merci pour le tuyau, on verra si on a le tps ;)
31 mai 2018 13 h 39 min
Ouf, mes villes adorées n’y sont pas, j’étais déjà déchainée, toutes griffes dehors, prête à bondir sur ma plume hehehe.
Merci pour ce point de vue particulier, c’est également ce que j’aime dans les blogs, pouvoir lire des avis divers et variés, qui nous donnent envie de nous faire nous aussi notre propre opinion.
Bon concernant Dubaï, je pense que si je dois la découvrir un jour, ce sera au hasard d’un transit, mais je reconnais un peu de mon ressenti dans ta description de l’Algarve. Majorque hors saison m’a donné ce sentiment : paysages et villages magnifiques, mais on sent que la masse touristique doit être très pesante en été.
J’hésitais un petit peu à faire cet article Sarah; mon but n’est bien sûr pas de critiquer une destination, simplement de partager mon ressenti – et en lisant les commentaires ce matin je réalise à quel point les avis sont variés. Comme une rencontre amoureuse, il arrive que l’alchimie ne fonctionne pas mais je retiens aussi que nous sommes nombreux à avoir peur de l’impact du tourisme sur des lieux. C’est devenu la première industrie mondiale et certains lieux sont défigurés à jamais. Je me rappelle être passée en voiture devant Benidorm et avoir été choquée par la vision de ces gratte-ciels où s’entassent des vacanciers – et des problèmes d’érosion que ça engendre.
31 mai 2018 14 h 32 min
Alors moi c’est Bruxelles (désolée!) Mais il faisait tellement froid, la pluie, le gris… Je retenterai peut-être l’expérience au printemps! À part la grand place, les gaufres et un charmant resto (et serveur!) Je n’ai pas accroché !
Mais pourquoi serais-tu désolée Lucie ? J’aime ma ville natale, mais j’admets qu’elle n’est pas extraordinairement attrayante à première vue. En Belgique, je te recommanderais sans hésiter Gand ou Anvers, qui ont un charme fou, et sont relativement petites – ce qui rend les balades très agréables. ;-)
Oh Bruxelles ! J’en ai de très bons souvenirs, ayant vécu en Belgique quelques temps (il y a plus de 20 ans), et j’y retournerai bientôt car notre grande va y passer le 2e semestre l’année prochaine, j’ai hâte !!
Ce que j’y aime aussi, ce sont les gens, la simplicité de communication. Oui, tu devrais essayer à nouveau, Lucie.
31 mai 2018 19 h 25 min
Intéressant cet article, comme souvent d’ailleurs ! eh bien moi c’est avec Venise que je n’ai pas accroché. J’en attendais trop, je crois Je fantasmais pas mal, la ville romantique à souhait, la ville des amoureux, les palais, les échoppes, les églises, la place St Marc. En fait je n’ai rien ressenti, pas de frissons de bonheur….
Déçue, mais surtout déçue de ma déception !! et quand on dit « moi je n’ai pas aimé Venise », je vous laisse imaginer la tête des gens et leur réaction !!
Je te comprends Josiane – on a déjà vu tellement d’images de Venise avant même d’y aller que le décalage entre ce qu’on avait projeté et la réalité peut être décevant. Et cette souffre d’une telle frénésie touristique que la visite peut finir par épuiser. On y est allés plusieurs fois, et si j’ai ressenti une peine immense en voyant ces paquebots passer juste devant la place saint-Marc ou boutiques de souvenirs qui vendent des masques made in China, j’ai beaucoup aimé me perdre dans le quartier du Castello, sur l’île de la Giudecca ou San Giorgio Maggiore.
La dernière fois, j’avais eu la bonne idée de louer une petite maison au Lido hors saison. J’ai adoré ! La propriétaire nous avait prêté ses vélos, c’était délicieux de rentrer retrouver ce calme, une vie de quartier après une journée de visite.
1 juin 2018 0 h 17 min
Oui, c’est très intéressant ces discussions. En lisant tous ces commentaires, je me dis que j’ai eu bien de la chance de visiter Prague il y a 25 ans (oui, je ne suis pas toute jeune !) et on avait adoré, mais bien sûr, ce n’était pas du tout touristique à l’époque, c’était même avant la chute du mur de Berlin. Et d’ailleurs même chose pour Berlin, j’y suis allée il y a plus de 25 ans (27 ans, je pense…). Et pour Barcelone aussi, ça doit bien faire 30 ans, j’étais toute jeune alors. Ces villes n’étaient pas touristiques pour deux sous à l’époque, donc très différentes. Je n’y suis pas retournée depuis, sauf à Berlin, ville très compliquée en effet, pas charmante mais intéressante… Mais j’ai bien envie d’y retourner. Là, on vient de rentrer de Budapest, ville hyper touristique aussi. Pas le gros coup de foudre, mais on a quand même vu des choses magnifiques, d’une grande variété, des endroits très chouettes et rien que de se baigner dans des bains thermaux aussi magnifiques, ça vaut la peine. Un peu déçus le premier jour, mais finalement, on a bien aimé…
C’est marrant, Copenhague ne m’a jamais tenté, je ne savais même pas que c’était tellement à la mode.
En Croatie, on est allé quelques jours à Zadar, mais totalement hors saison, c’était très chouette.
Enfin, Londres que tant de gens adorent, j’habite tout près et même si je trouve plein d’endroits sympas, je n’ai jamais succombé au charme de la ville… Pourquoi ?
Bref, c’est bien compliqué le problème du tourisme aujourd’hui… Pour nous et pour les habitants des endroits touristiques ! Je viens de Strasbourg et quand j’étais petite il n’y avait guère que les Strasbourgeois qui allaient au marché de Noël. Depuis, les Strasbourgeois évitent…
Oui Sabine, le tourisme s’est extraordinairement développé depuis une trentaine d’années – on le voit notamment à l’essor des compagnies low cost – Ryanair est, par exemple, la compagnie aérienne la plus rentable du monde. Ce tourisme peut faire de gros dégâts mais peut aussi permettre à des villes de retrouver un second souffle – je pense par exemple à Cracovie, pour qui cette arrivée de touristes permet d’envisager l’avenir plus sereinement.
L’enjeu des années à venir sera de trouver le juste équilibre pour préserver également la vie des habitants, pour que la ville reste agréable au quotidien. Amsterdam vient d’ailleurs de prendre des mesures très intéressantes à ce sujet.
En effet, c’est exactement ce qu’on se disait à Budapest ! Arriver à trouver une juste mesure, c’est sans doute le défi de ces prochaines années. Amsterdam mais aussi Barcelone ou Venise se mettent à prendre des mesures, car, en tout cas pour Venise, le tourisme de masse est en train de détruire cette ville !
Pour en revenir au sujet de l’article, un des problèmes aussi des endroits qui déçoivent, c’est encore et toujours lié, aussi, aux réseaux sociaux ! (mais pas que, bien sûr…)
Je trouve que pour Venise l’enjeu est encore plus crucial ; parce que cette pression touristique remet en cause la survie même de cet écosystème si particulier qui a permis à Venise de se développer. C’est par exemple aberrant de laisser des paquebots semblables à des immeubles passer devant la place Saint Marc, créant d’immenses vagues. Je n’en revenais pas en voyant ça.
Oui, on voit passer tant de photos, récits avant même d’aller découvrir un lieu que notre niveau d’attente augmente forcément – et la déception qui va avec. Du coup ça peut aussi renforcer les clichés qu’on a; parfois je me demande si on ne voyage pas aussi en partie pour confirmer les stéréotypes qu’on avait en tête sur un lieu ? Et si finalement ça ne nous met pas des œillères qui nous empêchent de réellement profiter de notre voyage ?
Ah oui moi aussi Prague il y a plus de 25 ans ! C’était extraordinaire… Idem pour Barcelone, on y allait souvent quand j’étais étudiante à Toulouse, qu’est-ce qu’on y a ri…
1 juin 2018 9 h 41 min
Oh que oui, tu as bien fait de l’écrire cet article ! J’ai aussi tendance à la vivre cette pression, même si nos vacances familiales se déroulent la plupart du temps en France, on a tellement envie que ces jours de détente, si rares, soient parfaits… (évidemment ils ne le sont jamais! ).
J’ai pas mal bougé en Europe dans ma jeunesse, Berlin m’avait laissé une très forte impression de tristesse, de tension… le mur était encore là et même si j’y retourne un jour je n’arriverai pas à considérer ce voyage comme du tourisme…
J’ai fait un camp itinérant en Scandinavie à 15 ans et c’est drôle, de toutes les villes traversées c’est Copenhague que j’ai le moins aimée.
J’ai la sensation que notre façon de voyager qui a tellement évolué a aussi beaucoup modifié l’ambiance des villes. Je n’ai pas envie de revoir Budapest, adorée juste après la chute du Mur et visitée « de l’intérieur » avec des Hongrois, ni les Pouilles où il n’y avait il y a 20 ans que des touristes italiens.
Mais Venise reste une ville de rêve pour moi, malgré le tourisme de masse (en vrai, ce que j’y ai préféré, c’est Burano un beau matin d’hiver…).
Et paradoxalement (et heureusement) tu peux avoir aussi une bonne surprise où tu ne l’attends pas : lors de notre périple canadien je n’avais pas envie de m’attarder à Montréal, trop envie de retrouver les potes loin de là et de découvrir les grands espaces… et je suis rentrée super frustrée de notre unique journée dans cette ville qui m’a happée (depuis j’ai lu tous tes articles et je meurs d’envie d’y retourner) ! Et la jetée d’Ostende (pas la plus belle ville de Belgique avec tout son béton ! ), sous une pluie battante et un vent à décorner les boeufs reste pour moi l’essence même du romantisme…
Voyons Mim; comment des vacances en famille pourraient-elles être parfaites ? Je suis sûre que même chez la famille Ricoré, a un moment ça doit dérailler.
Je te comprends ; il y a des endroits où je préfère cultiver de beaux souvenirs plutôt que d’y retourner. Un voyage, c’est une rencontre et parfois on sait qu’il vaut mieux ne pas briser cette magie-là.
Montréal, gros, gros coup de cœur ! Je pense que c’est pour moi aussi du au fait que je n’attendais rien de particulier de cette ville – qui est même plutôt laide par endroits. Mais j’ai été happée – et j’envie cette liberté qu’on les Montréalais de pouvoir mettre de la fantaisie dans leur quotidien ! Une façade d’immeuble moche ? Hop, quelques pots de peinture et on lui donne des couleurs. Pareil, quelques plots de béton, 3 chaises de jardin suffisent à créer une place et avec quelques jardinières tu fais un jardin urbain. Il y a une énergie et une joie de vivre qui m’ont laissée baba. Je reviendrai à Montréal ! ( Poke Charlebois )
Ostende a quand même redonné envie à Marvin Gaye d’écrire des chansons. ;-)
1 juin 2018 22 h 59 min
je trouve ton billet très intéressant, car à la maison , c’est moi qui choisis et prépare les vacances.Le chéri est toujours d’accord, et il n’a guère le temps de s’y intéresser avant. Il est rarement déçu, parce qu’il positive toujours.De tous mes voyages hors Europe et en Europe, c’est bizarre, mais c’est l’Angleterre que j’ai le moins aimé, pas Londres, ni l’Ecosse que j’adore (on y retourne cet été, aux iles Shetland), mais le sud ouest de l’Angleterre, qui est si joli, si agréable en dehors des vacances scolaires anglaises. Malheureusement, pour cette seconde voyage, nous y étions au mois d’août et c’était l’horreur..trop de monde, trop de voitures, trop de tout..et un temps pas folichon..je me sens obligée d’aimer ce coin d’Angleterre, parce que ma fille y vit avec son conjoint(anglais), qu’elle y travaille, que c’est son deuxième pays..mais crotte, je n’ai pas du tout tout apprécié, c’est grave, docteur?
A contrario, je pourrai te citer tous mes voyages que j’ai adorés, le dernier au Japon, pour ta lectrice pas attirée par Tokyo, je dirai Fonce! cette ville est fabuleuse!
merci pour tes articles toujours chouettes!
bon WE
Du coup je me demande de quel coin tu parles Catherine ?
Je me souviens d’un merveilleux échange de maison dans le Dorset – on était dans un morceau de château, et nous avions l’usage exclusif du bouton qui commandait la grande fontaine d’apparat à l’avant – autant te dire que ça nous a fait nos vacances ! J’ai adoré cette région rurale, j’ai un souvenir très fort d’une folle soirée de concert à Glastonbury. Et puis, un jour, on est quand même allés voir Lyme Regis. Et là, le choc en découvrant ces hordes de touristes et les bouchons qui vont avec.
Pareil lors d’un échange sur la sublime côte nord des Cornouailles, si belle et sauvage – le contraste avec la foule qui se pressait au Eden Project était impressionnant ( alors qu’il y a avait un superbe jardin du RHS pas loin de la maison ).
Mais en fait c’est comme ça partout – autant te dire que j’évite soigneusement d’aller à la Grande-Motte en été ( bon, en fait j’oublie tout bord de mer par chez moi en été ).
4 juin 2018 10 h 43 min
Je n’ai pas aimé Prague, enfin tous ces magasins de pacotille et la foule …. Par contre, j’ai bien aimé prendre un tram et aller au bout de la ligne, voir ces grandes avenues de style soviétique.
Séoul, la pollution , misère…J’ai bien aimé la ville mais franchement, ça fait peur.
Et tadam… je vais me faire tuer… la Nouvelle Calédonie. Que j’ai trouvé hyper plan plan, Nouméa, ville trop tranquille,trop fade,trop facile. Et la baie des citrons polluée avec la route qui passe juste derrière. C’est très joli du ciel mais grosse déception. A part les îles à côté je l’accorde. Avec le recul, beaucoup d’inexactitudes sur les blogs qui enjolivent la réalité. ou qui mentent pas mal. Beaucoup de pollution également .
Je regrette de ne pas avoir eu le temps d’aller voir Nowa Huta à Cracovie, cette cité-modèle construite sous le communisme pour les ouvriers méritants – il me semble qu’il me manque encore des clés pour comprendre cette ville. Oui Flo, les plus beaux souvenirs de voyage, on se les fabrique souvent au bout d’une ligne de tram, dans ces coins qui n’ont rien d’autre à offrir que leur sincérité.
Je suis assez attirée par Séoul, comme j’ai aimé voir Hong Kong, qui permet de mieux comprendre les bouleversements contemporains qu’engendre la mondialisation.
Oui, difficile parfois de confronter le rêve à la réalité – et les îles sont souvent des lieux où loin du paradis originel il est justement encore plus compliqué d’avoir un mode de vie doux pour planète.
4 juin 2018 13 h 14 min
Un article un peu à contre-courant, moi, ça me plaît ! C’est une idée top, on n’ose jamais parlé des destinations qui nous ont pas plus parce que quand même, quand-t’as-toi-la-chance-trop-la-chance-de-partir, bah, t’oses pas trop dire, j’ai PAS kiffé.
Avec tous mes regrets, je dois avouer que je n’ai pas eu le déclic avec Bruxelles, visités il y a 6 ou 7 ans. On était dans un quartier peut-être pas adapté (quand tu te fais siffler même quand tu sorts en k-way), je m’y suis sentie en insécurité, pas à l’aise. Pourtant, je m’en réjouissais vraiment. Et j’espère lui donner une seconde chance un jour. :)
Merci encore pour ton oeil vif et pétillant sur la vie, j’adore !
Je suis également à deux doigts de mettre un autre prénom que le mien puisque bien que j’ai trouvé très joli, j’ai pas eu le coup de coeur pour … Hawaii. Voilà, c’est dit.
Souvent, les gens reviennent déçus d’une destination parce que c’est soit, trop comme chez nous, soit pas assez comme chez nous, soit trop tranquille, ou pas assez, trop sécurisant ou pas assez. Et c’est là qu’on voit qu’avec notre sensibilité propre, chaque destination nous fait ressentir des choses différentes. Comme ça, il y en a un peu pour chacun.
Oui Dih-Ânne, il est tellement ancré dans l’inconscient collectif qu’on doit glorifier nos voyages, dûment mérités par un dur labeur, qu’on se sent parfois coupable de ne pas savoir pleinement en profiter. Mais la réalité est qu’un voyage est avant tout fait d’imprévus. Sinon, à quoi cela pourrait-il bien servir de voyager si tout se déroulait exactement prévu ?
Hawaii semble si pleine de contradictions – et puis d’une île à l’autre, ce doit être très différent. Les paysages ont l’air fantastiques . Mais la face cachée d’Hawaii, la pauvreté, les champs d’expérimentation agricoles et les problèmes écologiques et de santé publique que ça engendre semblent quand même être un réel problème sur ces îles.
Oui, un voyage c’est comme une rencontre; il y a cette alchimie qu’on ne peut pas décrire de manière objective.
4 juin 2018 15 h 55 min
Chouette idée d’article ! Et qui fais couler de l’encre !
Moi j’avoue ne pas avoir apprécié Madrid ! Oui, les musées, j’ai aimé, beaucoup, Mais la ville ne m’a pas touchée. Et j’ai trouvé les gens désagréables. Alors que, en voyage, je suis plutôt du genre à sauter partout comme un marsupilami, là, je n’étais pas conquise. L’homme m’a dit « c’est parce que ça ressemble à Marseille ». Peut-être !
Par contre, je suis tombée amoureuse de Bruges au premier regard. En mode « je veux vivre ici » immédiat!
La première fois que je suis allée à New York, ça ne m’avait pas beaucoup plu, il faut dire qu’il faisait un froid de loup. La deuxième, j’ai beaucoup plus apprécié mais je n’ai pas fait de caprice pour une expatriation immédiate !
Quant à Copenhague, j’en rêvais, toute petite, j’étais fascinée par le Danemark, mais mon amie m’a conseillé la Suède, selon elle, ça me plaira davantage. Si tu t’y mets aussi (et que c’est super cher), ok, ce sera Stockholm !
Oui Yanne; je me souviens de ce que tu disais à propos de Madrid. N’emp^che, que ce soit à propos de Bruges, ou Amsterdam ( un de mes gros fantasmes ), je me demande comment c’est d’habiter dans une ville où passent tant de touristes chaque jour ? Est-ce qu’on ne se sent pas dépossédé de son lieu de vie au quotidien ?
Mais alors, allez-vous profiter de votre échange estival pour aller à New-York ?
Yanne, moi je n’ai vu aucun point commun entre Madrid (visitée en… 1990, oui je suis très vieille !) et Marseille, près de laquelle j’ai grandi, et que j’aime un peu plus à chaque fois que j’y retourne (rarement car j’ai peu l’occasion d’y aller, et que je vis ds l’ouest de la France), + jeune, je détestais Marseille que je trouvais sale et mal élevée. Certes, ça n’est tjs pas la ville la + propre de France, loin s’en faut, et j’en veux à ses habitants d’être aussi irrespectueux avec cette ville aux mille visages, qu’on ne peut qu’adorer ou détester. En revanche, je ne me verrais pas y vivre, et j’ai choisi sans hésiter la tranquillité de ma campagne bretonne (+ différents qu’un Breton pur beurre et qu’un Marseillais, franchement, je ne vois pas). Quant à Madrid, si j’en garde un bon souvenir, c’est plutôt pour les bons moments passés là-bas entre copines que pour son architecture (j’avais bien aimé cette ville, sans +), mais c’est tellement loin, ça a dû bcp (trop ?) changer !
En lisant vos commentaires croisés, je me dis que notre relation aux lieux est peut-être comme celle d’un couple : ce qui nous avait séduit aux départ, ces petits défauts qu’on trouve tellement attachants et qui rendent quelqu’un unique peuvent, à terme, finir par justement être ce qu’on reproche à l’autre. C’est pour ça que c’est bon de se séparer parfois; ainsi on peut se retrouver avec un regard différent et avoir de nouveau l’oeil qui pétille ;-) .
Bonjour Karoll,
Quand je cherche un échange de maisons, je me demande toujours si les étrangers vont avoir envie de Marseille ! La réponse est oui et ils repartent toujours ravis. Moi, je ne comprends pas trop. Je pense que vivre à Marseille (sale, bruyante, incivique et j’en passe) et y passer en vacances est très différent. Le point commun que j’ai trouvé c’est l’antipathie envers les étrangers et le côté « cagole » de pas mal de nanas (quant au bel hidalgo, je le cherche toujours ! ). Par contre, Madrid, c’est propre. Comme quoi, c’est possible ! Soupir !
Merci Yanne pour ta réponse… A mes yeux, Marseille est une ville vraiment attachante et tellement diverse qu’y passer quelques jours est toujours agréable, même si moi aussi j’ai beaucoup de mal avec le côté toujours raffiné et élégant (!) de la fameuse cagole marseillaise (qui existe vraiment, ce n’est pas un mythe !) et de son pendant masculin, le « cacoù », et que finalement je suis toujours heureuse de repartir. Je pense que si c’est une ville très sympa à visiter, des calanques jusqu’à l’Estaque, il faut être marseillais pour y vivre (ou alors fortuné, et vivre dans un genre de ghetto pour riches, dans le quartier du Roucas blanc -que je connais mal- par exemple !
4 juin 2018 16 h 04 min
Contrairement à toi je ne suis pas très voyages, je me sens mal à l’aise lorsque je dois réfléchir pour tout, par où aller, comment demander cela, je sais c’est stupide mais ça me soûle vite. Ou alors si je suis avec des gens du cru qui peuvent me guider j’apprécie, mais bon c’est plutôt rare. De fait nous restons plutôt en France pour les vacances et notre plaisir c’est d’être ensemble, même si ce n’est que quelque jours avec nos grands qui ont quitté la maison depuis longtemps.
Dans le temps nous sommes allés en Floride et je n’ai vraiment pas aimé (à part le climat bien-sûr), trop surfait, trop urbain surtout Miami moi qui aime la nature et la simplicité. Il y avait quand même des choses chouettes à voir mais dans l’ensemble cela me laisse un souvenir mitigé.
J’ai eu l’occasion d’aller au Gabon, chez des amis, et là j’ai adoré. Libreville est au bord de la mer, plages superbes et quasi désertes, marchés, supermarchés même où les yaourts sont au prix des glaces Hâg..D ici donc carrément inaccessibles pour le commun des mortels, poissons frais pêchés, et trois jours passés en brousse perchés sur un camion bâché avec un commerçant qui nous avait emmenés chercher de la marchandise avec lui. Villageois très accueillants, amusement des petits qui nous touchaient les cheveux, de supers souvenirs mis à part les piqûres de moustiques et de fourous… Ce n’est pas une destination tourisme habituelle mais j’ai beaucoup aimé et mon mari également, la présence de nos amis y est évidemment pour beaucoup.
Oui Margo; c’est vrai qu’on occulte souvent toute les contraintes d’organisation inhérentes au voyage. On a toujours tendance à partager les moments les plus épanouissants, qui ressemblent au rêve de voyage qu’on s’était construit avant notre départ. Alors que c’est un tout, et que ces moments de flottement, où on est plutôt dans l’intendance font partie intégrante du voyage aussi ( à ce sujet, j’adore par exemple aller au supermarché à l’étranger – c’est toujours très révélateur d’un pays, comme tu en parles aussi ).
On sent un tel bonheur dans tes mots sur le Gabon – ou, ce sont souvent les lieux dont on n’attend rien de particulier qui nous bouleversent <3
5 juin 2018 10 h 05 min
Oula, je vois déjà 60 commentaires, mais je me permets d’en rajouter un énième, juste te dire merci pour ton article, car ça montre que voyager n’est pas toujours rose et fleurs (comme on dit en italien ^^) et que parfois oui, on peut ne pas aimer une ville, même si tout le monde l’aime ! :) Par exemple je me verrai mal retourner à Montréal. J’ai bien aimé ce qu’on a visité et tout, mais.. c’est une trop grande ville pour moi, qui aime les grands espaces verts, la campagne et les endroits peu peuplés ^^ Du coup quand on est allés à Mont Tremblant, c’était tellement génial qu’on a failli y rester 2 jours de plus et annuler les 2 jours qu’on avait prévu de passer à Ottawa/Gatineau. On aurait dû ^^
Bref, j’ai quand même envie de visiter Copenhague malgré tout :P
Quelle jolie expression Roberta; j’adore !
Oui, j’avais lu tes articles à propos du Québec et de Montréal en particulier. Je pense que Montréal est une ville particulière ; son charme est loin d’être évident. Elle n’a pas la séduction des belles villes européennes mais elle réserve d’incroyables surprises quand on a le temps de la voir à travers les yeux de ses habitants. Je dois t’avouer que lors de notre premier séjour à Montréal, j’avais aimé la ville, mais sans plus.
Et puis, c’est en y retournant plus d’un mois l’été dernier que j’ai eu un coup de cœur complètement inattendu. Mais au départ, en voyant ces spaghettis d’autoroutes et grattes-ciels, je me suis demandé ce qu’on faisait-là. Et puis, la magie a opéré – je crois que plus que Montréal, ce sont les montréalais qui m’ont faite chavirer.
10 juin 2018 1 h 12 min
Allez, moi aussi j’y vais de mon commentaire sur ce billet que je trouve (comme bien souvent chez toi Daphné) très intéressant, tellement intelligent et si différent de tout ce qu’on peut lire ici et là ! Je ne connais aucune des villes que tu cites et je comprends que tu n’aies pas aimé Bangkok ni Dubaï (qui ne m’attire pas le moins du monde, mais où je ferais bien escale, juste pour voir… Et merci de parler de la surexploitation de la main d’œuvre étrangère, je n’avais pas connaissance de ce pb, quelle honte ! En effet je ne comprends pas comment on peut avoir envie de passer ses vacances ds un lieu aussi peu attrayant et artificiel : un Disneyland pour adultes, je crois que c’est proche de la vérité). Pour ma part j’ai été terriblement déçue, à l’automne dernier, par Florence, que j’avais sans doute trop fantasmée, sans pour autant me documenter. J’étais sûre d’aimer, et en fait non. J’imaginais une ville + petite et pleine de charme, un peu à l’image d’Aix-en-Provence que je connais bien pour y avoir vécu mes années d’étudiante, et j’ai découvert (sous la pluie il est vrai) une grande ville un peu triste et sans charme évident (à mes yeux en tout cas). Grosse déception donc, mais je rêve tjs de Rome et de Naples (et aussi de Capri… mais sans touristes, autant dire que c’est mission impossible !) Bien que voyageant assez peu, je suis à chaque voyage un peu + écœurée par les dégâts occasionnés par le tourisme de masse, qui pourtant nous permet à nous aussi de voyager sans nous endetter à vie. J’ai dans mon entourage qqs personnes très différentes qui ne vivent que pour voyager ou presque, et j’ai peur qu’elles ne voyagent pas tjs pour les bonnes raisons (à savoir, découvrir l’autre, ce qui me semble finalement être l’essence du voyage). Pour moi le voyage doit participer à éduquer son regard et à ouvrir l’esprit, et pour certains j’ai peur qu’il ne s’agisse que de dépaysement et de « tableau de chasse », à coup de « on a FAIT tel pays, ou tel autre » ; mon poil se hérisse lorsque j’entends cette expression. Peut-on « faire » un pays ou une ville, comme on fait ses courses ou sa lessive ? Outre Florence, 2 autres villes m’ont un peu déçue, sans pour autant vraiment me déplaire : j’ai le sentiment d’être un peu passée à côté de Porto, que j’ai trouvée charmante lorsque je l’ai visitée il y a 9 ans, sans +. Je crois que je suis un peu restée sur ma faim, même si j’ai aimé ses ruelles typiques et la gentillesse légendaire des Portugais. Et je rêve depuis longtemps de Lisbonne mais lire qu’elle perd de son âme année après année me refroidit, quel dommage ! Enfin, je n’ai pas été + emballée que ça par Sydney, alors que j’ai adoré Melbourne. Bon, je parle du centre-ville et du port de Sydney, dont j’ai pourtant bcp aimé la vue sur Harbour bridge et l’Opéra, parce que sinon j’ai bien aimé sa baie où vont et viennent les ferries, et ses habitants, adorables et « so friendly » comme savent l’être les Australiens (mais pourquoi le Parisien est-il aussi coincé ? Peut-être parce qu’il ne part pas travailler en short, son surf sous le bras et son attaché case dans l’autre main ?! Bon ok, ça fait cliché, mais pas tant que ça je trouve. Y’a de ça chez le « Sydneysider », non ? (L’Australien, ou l’art de la coolitude). Et puis aussi, j’ai un peu honte de l’avouer, mais je sais dorénavant qu’il n’est pas nécessaire de traverser la planète pour être dépaysé. Quand on me dit « wouah, l’Australie, ça doit être incroyable ! », je réponds presque honteusement que oui, c’est un très chouette voyage et que je suis heureuse de l´avoir fait (sans même avoir rêvé de cette destination), mais qu’honnêtement, je n’ai pas ressenti cette sensation de dépaysement que j’attendais. (Je précise pour tempérer mon propos que je ń’y ai passé que 2 petites semaines, et que je n’ai pas eu l’occasion d’aller ds le désert, par exemple… Et je reste convaincue que l’Australie recèle de véritables trésors, mais je n’y ai pas vu de plages paradisiaques, comme je m’y attendais, même si je n’y allais pas pour ça. Et puis j’avoue, ce côté « pays à la mode », où il est de bon ton d’émigrer, moi, ça me laisse de marbre. Blasée, moi ? Oui peut-être un peu, ou déjà trop vieille (ou les 2 !). Pourtant, je peux aussi m’extasier devant une simple porte, ou une fenêtre aux jolis rideaux brodés (j’ai passé récemment 3 jours idylliques pas si loin de chez moi, sur l’île de Groix, ds le Morbihan, dont je ne me lasse pas… même si je regrette qu’elle se « parisianise » dangereusement, comme sa voisine Belle-Île, et quand on voit le prix de l’immobilier à Groix, où la moindre masure est vendue à prix d’or, ça fait réfléchir )
Oui Karoll, je pense que chaque voyage nous en apprend un peu plus sur le monde, et sur nous-même. Passer à Dubaï fut une expérience très intéressante, je pense que ça m’a aidée à mieux comprendre certains problèmes – tu as beau avoir lu des articles, voir ça de tes yeux c’est encore autre chose.
Oh flûte, quel dommage que je n’ai pas pu te conseiller d’aller à Sienne la magnifique, juste à côté de Florence ( et Orvieto, en descendant vers Rome – un lieu magique ) <3 A Florence, j’ai adoré monter sur les collines aux sublimes villas qui dominent la ville – as-tu eu l’occasion de sortir du centre ?
Re-oui, je me demande parfois si on ne voyage pas aussi pour conforter les clichés qu’on a sur un endroit ? Finalement, le tourisme renforce aussi ces stéréotypes en enfermant des lieux dans un carcan – comme une version disneylandisée de ce qu’elles sont ).
Aaaah, Sydney ! Oui, cette ville est immense, et son centre pas si attrayant. Mais on a eu la chance d’y faire deux longs échanges de maison et j’ai été complètement fascinée par ce bush, ce fjord qui s’enfonce au cœur même de la ville. Par endroits, tu as l’impression d’être en pleine nature, puis les grattes-ciels surgissent derrière le bush. Et Palm Beach, la plage de folie à une heure de route au nord – une vraie carte postale ( Par contre, l’immobilier à Sydney, c’est de la pure folie – ça spécule à fond ). Bill Bryson a fait un très chouette livre de chroniques de voyage sur l’Australie : nos voisins du dessous. Je pense qu’il pourrait te plaire.
Mais si tu as trouvé Sydney cool, ce n’est rien à côté d’Auckland – sa petite voisine néo-zélandaise où les gens partent au boulot surf sous le bras ET pieds nus. Mieux vaut que j’évite de retourner à Titirangi et Piha, qui m’ont donné envie de tout plaquer illico pour ouvrir une boulangerie au milieu d’une forêt de fougères arborescentes. Pieds nus, donc.
10 juin 2018 8 h 55 min
Alors moi, j’ai une question (oui, encore !). Je lis que tu as passé du temps à Dubaï entre deux avions. Comment ça se passe si tu veux sortir de l’aéroport sur un vol international ? Tu dois repasser la police tout ça ? Cet été, nous allons à Philadelphie via Madrid. A l’aller, nous avons trois heures d’attente à Madrid. Est-ce réaliste d’aller manger un churros con chocolate (oui, je suis accro) ? Sachant que le métro part directement de l’aéroport. Mais faudra-t-il refaire la queue, la fouille le passeport tout ça ? Au retour : cinq heures en pleine nuit. J’angoisse déjà ! Mais le vol direct à 2000 et quelques euros, ben, c’était pas possible !
Aïe, même avec un métro direct vers les churros, en 3 h ça va être chaud. Si tu peux sortir rapidement de l’aéroport ( attention, ce n’est pas possible dans tous les pays – parfois il faut un visa – à vérifier à l’avance sur le site de l’aéroport de transit ).
Tu peux certes sortir rapidement, mais ensuite il faut repasser par tous les contrôles de sécurité. En fonction de l’heure et du trafic de l’aéroport, mieux vaut compter 30 min minimum pour présenter son passeport + sécurité. Ensuite, puisque tu pars pour un long-courrier, l’embarquement doit commencer au moins une heure avant le départ. Ce qui ne laisse guère de temps pour savourer un churros. Par contre, en 5 h tu as le temps de sortir voir la nuit madrilène ;-) . Dans ces cas-là, je finis souvent par camper dans l’aéroport, en PLS par terre. On va dire que ça rappelle la jeunesse.
Il y a peut-être des douches ou une zone premium ( pour quelques dizaines d’euros, tu peux accéder à des salons lounge avec buffet, canapés confortables, voire douche ). Sinon, c’est pas compliqué, passe par Singapour ; il y a une piscine en plein-air, un hôtel avec des chambres a louer à l’heure et des jardins de papillons.
Je viens de voir qu’il y a des Air Rooms et salons lounge dans l’aéroport – c’est peut-être une option envisageable du coup ?
A Sydney où je n’ai passé que 3/4 jours en tout, j’ai hélas raté Palm beach, mais j’ai bien aimé prendre le ferry pour Manly, et adoré faire à pied le sentier qui mène de la plage de Maroubra (quartier où nous logions) et la célèbre plage de Bondi, qui soit dit en passant n’a rien de si extraordinaire, à part ses piscines d’eau de mer (j’ai d’ailleurs trouvé ça génial, toutes ces piscines de plage un peu partout, et en même temps c’est presque indispensable pour pouvoir se baigner si on ne surfe pas ds les rouleaux !) J’ai notamment gardé un souvenir ému de la découverte d’une véritable calanque méditerranéenne sur ce même sentier côtier, Gordonsbay : l’espace d’un instant, j’ai vraiment eu la sensation d’être transportée du côté de Marseille où j’ai grandi, et en même temps je m’inquiète un peu de toujours rechercher des similitudes avec ce que je connais déjà lorsque je voyage, tout en cherchant le dépaysement, c’est normal docteur Daphné ?! Quant au merveilleux ouvrage de Bill Bryson que j’ai d’abord découvert par hasard, puis lu sur tes conseils, je l’ai trouvé excellent (je l’ai ensuite donné à ma belle-fille qui vit justement à Sydney, j’espère qu’elle aura aimé aussi).
6 janvier 2019 18 h 49 min
Je ne crois pas qu’on puisse aimer Bangkok; on peut en apprécier certains quartiers, par exemple certains endroits au bord du fleuve, ou les alentours de certains temples, ou certains marchés, le quartier de la maison de Jim Thompson. Le reste ? C’est une mégalopole de bric et de broc, hyper-polluée, bruyante, qui tend à s’enfoncer dans un terrain très mou, dont le système d’égouts laisse à désirer, ce qui provoque à chaque pluie des remontées de m… et laisse planer à longueur d’année une longueur plus ou moins pestilentielle. Bangkok, c’est juste une escale sur un vol international.
Dubai, je ne connais pas, et j’espère à ne jamais avoir à connaître.
Copenhague, j’ai adoré, en bonne fan de la Scandinavie. La ville est assez belle, les gens sont calmes, on passe facilement en Suède avec le pont, bons transports en commun, vélo en toute sécurité, et l’eau à chaque coin de rue. Cher peut-être, en même temps, et très égoìstement, cela préserve du tourisme de masse.
Belle soirée
6 février 2020 13 h 23 min
Je n’ai pas accroché avec Montréal, que tu aimes tant et où tu as passé beaucoup de temps! Alors… explique-moi ce que j’ai loupé….
Puis-je t’avouer un truc : je n’ai pas non plus accroché avec Montréal quand j’y suis arrivée la première fois. Beaucoup de coins sont moches, un peu sales ou pauvres, la ville fait très « américaine » et on se demande ce qu’on fait-là. J’ai essayé de visiter les lieux emblématiques de la ville et je n’ai pas été bluffée. Si j’étais repartie au bout de quelques jours, je serais rentrée déçue. Mais j’étais coincée par un échange de maison. Alors j’ai commencé à explorer Montréal autrement et c’est là que son charme m’a happée.
Je pense qu’il faut vivre Montréal, pas la visiter. Aller voir des concerts, du théâtre d’impro, discuter avec les gens, se balader au hasard, entrer dans une bibliothèque, aller voir les montréalais faire du surf dans le St Laurent. Montréal est un laboratoire où ses habitants expérimentent en permanence, mettent la culture à l’honneur et le lien social au <3 de leur vie.
C’est un peu ce que j’avais deviné… Vivre à Montréal devait être différent, et tu viens de me le confirmer. Même après avoir passé quelques jours là-bas, on a vite perçu que la qualité de vie doit être élevée. Et après tout, un voyage ça n’est pas fait pour voir des choses belles mais des choses intéressantes et qui nous changent de notre vie quotidienne, et pour cela Montréal ne déçoit pas!!
Oui, Montréal est la ville du continent avec la vie culturelle la plus riche. C’est aussi la capitale mondiale du cirque, la mecque du jeu video et un laboratoire urbain pour l’agriculture urbaine de demain. D’ailleurs Anne Hidalgo y a fait plusieurs voyages pour aller découvrir ce qui se passe là-bas et est rentrée avec des projets pour Paris, qui va bientôt ouvrir une ferme inspirée de Lufa Farms à la porte de Versailles. Je pense que le meilleur moyen de comprendre Montréal est de rencontrer des gens sur place, par le biais des greeters par exemple. Je comparerais l’état d’esprit de la ville à celui que devait avoir San Francisco il y a 40 ans. Mais avec la touche frenchie en plus ;-)
28 septembre 2023 12 h 32 min
Ouf! Enfin quelque part où pouvoir dire ma déception ! j’erre depuis deux jours dans Copenhague dont je trouve l’architecture froide et massive, ses cafés (qui sont le credo de tout magazine qui se respecte) ont été tant copié à l’étranger, le hygge tant diffusé et dilué partout que la surprise et le charme ne sont pas du tout au rendez-vous…et je suis déçue.. Peut-être trop méditerranéenne pour apprécier cette béatitude uniforme ?
Nb Le musée du design fut une belle découverte