Pour ce deuxième épisode , je vous propose un podcast sur Lisbonne et le danger que représente le tourisme de masse .
Découvrir Lisbonne autrement
En m’y baladant la semaine dernière j’ai eu très envie de vous parler de cette ville sous un angle différent . Il faut dire que Lisbonne est tellement attachante , douce à vivre – et d’une beauté renversante . Pourtant , la capitale portugaise est aujourd’hui face à véritable défi : comment concilier le boom touristique sans précédent qu’elle connait tout en préservant la qualité de vie de ses habitants ?
Lisbonne face au tourisme de masse
Imaginez un peu : plus de 11 millions de touristes sont venus à Lisbonne en 2018 . Dans une ville relativement compacte qui ne compte que 500 000 habitants , on ne passe pas inaperçu . Des quartiers entiers ont été transformés pour faire place aux visiteurs , se vidant de leurs habitants , contraints d’aller se loger ailleurs .
Dans mon podcast sur Lisbonne , je vous parle de ma rencontre avec cette ville , de mon premier voyage là-bas il y a plus de 15 ans , de ce que le tourisme a changé à Lisbonne depuis . Je vous propose aussi des pistes pour découvrir Lisbonne autrement et voyager de manière responsable .
Ecoutez ce que les lisboètes ont à nous dire
Ce podcast sur Lisbonne , c’est un carnet de voyage et un hommage à une ville qui inspira nombre d’artistes . Mais c’est surtout l’occasion de laisser la parole aux lisboètes . Ecoutez-les , ils ont des choses passionnantes à nous dire sur leur ville .
Lisbonne est un exemple criant de ce que le tourisme de masse engendre partout à travers le monde . Comment préserver l’âme d’un lieu face au déferlement du tourisme de masse ? Voilà un enjeu qui nous concerne tous , qu’on soit visiteurs ou habitants de sites confrontés aux effets du tourisme .
Mon podcast sur Lisbonne
Dans ce podcast sur Lisbonne , retrouvez des extraits de :
- Lisbonne Story, un film de Wim Wenders sorti en 1994
- Grand reportage de RFI : Le ras-le-bol des Lisboètes face au développement touristique
- Je m’installe à Lisbonne , une vidéo de Bruno Maltor à voir sur Youtube
- Reprise de Changes de David Bowie par Seu Jorge
Envie d’en savoir plus sur Lisbonne ? Voici mes bons plans à Lisbonne . Et pour prolonger ce podcast , je vous donne rendez-vous vendredi pour un petit guide de Lisbonne à ma sauce .
Le podcast est disponible en haut de cet article , mais vous pouvez jeter un œil aux autres épisodes sur la page dédiée ou sur votre application de podcast favorite. Voici le lien direct pour l’écouter sur Spotify, iTunes, Stitcher , Pocket Casts, Deezer & Google Podcasts. Si vous avez une autre application de podcast (comme Podcast Addict), cherchez simplement » Befrenchie « .
Je serais ravie d’échanger avec vous à ce sujet .
Et si ce podcast sur Lisbonne vous a plu , partagez-le !
46 Commentaires
18 mars 2019 19 h 13 min
Yeaaaah ! J’en étais sûre ! (pas du sujet, mais de l’objet)
Je mets tout de suite à télécharger et j’écoute ça au retour du bureau ce soir… (sur podcast addict, donc)
J’y pensais déjà avant d’y repartir; c’est un sujet qui me tient à coeur et je trouvais que le format du podcast s’y prête à merveille. J’ai pu mixer des témoignages, extraits de film pour apporter un autre éclairage à mon propos. Et ce dont je suis particulièrement fière, c’est que j’ai moins eu besoin d’appeler Philéas à la rescousse pour l’enregistrement et le montage ;-) .
Du coup je me suis grillée toute seule ? Moi j’aurais bien refait le coup de la super surprise à chaque podcast !
Non, tu ne t’es pas tout à fait grillée. J’avais compris qu’il s’agissait d’un podcast grâce à ta réponse à mon comm sur OG, mais pas que tu allais nous parler de Lisboa.
Encore un podcast super chouette, avec de bons sons qui donnent une superbe ambiance. Bravo !!
18 mars 2019 20 h 57 min
J AI PAS DE MOTS C EST SI TRISTE JE N Y SUIS PAS ALLER DEPUIS JUIN 2013 ET J AI SI PEUR DE NE PLUS RECONNAITRE CETTE VILLE JE SUIS TOMBER AMOUREUSE DE CETTE VILLE EN 1990 J AVAIT 10 ANS QUAND J Y ALLER AVEC MES PARENTS JE LES AIMER ADOS AVEC MES COPINES ONT PASSER 1 MOIS AU PORTUGAL DANS LE VILLAGE DE NOS PARENTS ET ILS NOUS LAISSER PASSER 1 SEMAINE AVEC LES COUSINES ON PRENAIS LE TRAIN ON FAISAIT LA FETES POUR MOI LA PETITE BRESTOISE C ETAIT DU DELIRE NON STOP S ETAIS TROP BIEN ET A PARTIR DE 2007 J Y ALLER AVEC MON MARI ET LUI AUSSI A ETE CONQUIS EN 2013 ON Y A PASSER 10 J A REVER D Y FINIR NOS JOURS J AI SI PEUR QUAND J ENTEND QUE SES TENDANCES QUE TOUS LE MONDE Y VA J AVAIS BEAUCOUP DE MAL AVEC LISBONNE AU MOIS D AOUT JE TROUVER DEJA ADOS QU IL Y AVAIT TROP DE TOURISTES QUE CA PARLER PLUS DE LANGUE ETRANGERE QUE PORTUGAIS DANS LES RUE QUAND ON MA PARLER DE TUC TUC J AI HALLUCINER QUE VAS DEVENIR CETTE VILLE ET SURTOUT C EST HABITANTS ON PARLE SOUVENT DE CA AVEC MON MARI ON VEUT Y ALLER AVEC NOS 2FILLES AU MOIS DE JUIN POUR LA SAINT ANTOINE POUR LEURS FAIRE DECOUVRIR NOTRE VILLE DE COEUR J ESPERE QUE LISBONNE NE VAS PAS ME DECEVOIR POUR LA 1 FOIS
Effectivement, c’est un véritable défi pour Lisbonne, et quand on connait la ville depuis longtemps, l’évolution est flagrante. Lisbonne reste splendide, évidemment, et l’afflux de visiteurs – ou nouveaux résidents – a aussi permis de moderniser la ville, rénover les immeubles et dynamiser le commerce.
Mais le prix à payer est peut-être devenu trop élevé. L’enjeu maintenant est de voir comment trouver le juste équilibre pour permettre aux lisboètes de continuer à vivre dans leur ville.
18 mars 2019 23 h 18 min
Très intéressant ce podcast sur Lisbonne ! J’ y suis allée un WE il y a quelques années (avant le Time out Market) et j’avais beaucoup aimé sans ressentir tout ce que tu décris. Je ne sais pas si c’est parce que je n’y avais pas fait attention ou parce que c’était moins prononcé que maintenant… Du coup je suis curieuse de lire ton guide pour une éventuelle prochaine visite ;-)
Tiens, j’ai un petit test Lilicanette : as-tu vu des hordes de tuk-tuks ? Si non, c’est que tu as vécu la version 1.0
La version 3.0 est en plein chargement avec l’invasion des trottinettes électriques. Pauvres lisboètes ; mais qu’ont-ils fait pour mériter ça ?
Après vérification sur mes photos, des touristes oui mais pas l’ombre d’un tuk-tuk. C’était en 2011.
Oh la la oui, c’était avant le gros rush touristique alors, et les lois que le Portugal a fait passer pour défiscaliser les étrangers venant s’y installer. Lisbonne a beaucoup souffert depuis.
18 mars 2019 23 h 55 min
J’ai aimé ton podcast sur Lisbonne, Lisbonne que je pense avoir du mal à reconnaître pour le prochain voyage. J’ai vu arrivé et aimé les quartiers branchés comme LX Factory, parce que ça diversifiait mes expériences de la capitale, mais depuis ce que je vois sur Instagram et ce que tu racontes, montrent qu’il y a overdose. Cela me fait plaisir pour le pays qui se porte mieux ces dernières années, et pour les amis qui ont tout sous la main, mais j’ai peur que tout perde sens…
Les solutions de conscience individuelle des touristes dans de bons choix ne suffira pas. On a bien vu que le changement est plus efficace quand il est politique (ce sont les avantages fiscaux et autres décidés par cette politique du tourisme qui ont ouvert les vannes)! On sait que c’est à nouveau avec une politique urbaine que cela devrait et pourrait être régulé ou rééquilibrer, avec des espèces de quotas de mixité sociale et professionnelle dans les quartiers. Mais le souci c’est que les politiques sont très gourmands et corrompus, leurs poches sont percées, il va être difficile de freiner de si tôt cet emballement !! Je pense que lorsque l’aubaine financière du commerce touristique commencera à se réduire, pour ces raisons de gentrification qui retire le charme et le caractère à la capitale , là les alarmes seront peut-être entendues des politiques…
j’ai hâte de découvrir les adresses secrètes que tu as pu trouver, il m’en faut parce que les miennes qui longtemps étaient exclusives des vrais lisboetas (mon mari est né dans la ville et l’a quitté à 20 ans, c’est avec lui que j’ai mieux appris à connaître Lisbonne) je les retrouve sur Instagram (c’est mauvais signe!!) à vrai dire j’ai peur qu’il y ait des touristes vraiment par tout en excès (j’aimais y rencontrer des touristes, mais de façon modérée).
Désolée je me suis laissé aller à un trop long commentaire.
À bientôt !
Effectivement, le boom touristique que Lisbonne a connu, encouragé par le gouvernement portugais, a eu des effets positifs, mais on en voit de plus en plus aussi les effets négatifs. Nombre d’immeubles ont été rénovés, ça a dynamisé l’économie de la ville et créé des emplois.
Mais quand on voit par exemple qu’un consortium chinois a racheté d’un coup 300 immeubles autrefois utilisés pour loger des lisboètes pour les revendre à la découpe à des investisseurs étrangers, il y a de quoi se poser des questions. J’ai vu passer des annonces pour des appartements dans le Chiado à plus de 8000 €/m2.
Je lisais aussi que dans certains coins de l’Alfama, ce sont 40% des logements qui sont dévolus au tourisme. Et au fil des années on voit les commerces de proximité fermer pour faire place aux boutiques de souvenirs. Comment est-il possible dans ces conditions permettre aux habitants de continuer à vivre dans leur ville ?
Je suis toujours choquée quand j’entends des touristes étrangers dire que la vie est si peu chère là-bas. Avec un salaire ou une retraite française, c’est sûr ! Mais le SMIC est à 676€ par mois au Portugal. Et avec ces revenus-là, comment se payer un ticket de transports en commun à la journée à 6€50 ?
Nous avons une responsabilité en tant que touristes, mais tu as raison : il est temps que les autorités prennent ce problème au sérieux.
19 mars 2019 11 h 11 min
Ce que tu dis sur les effets du tourisme est impressionnant, en effet. Un ami vit là-bas (sa compagne est lisboète), c’est hors de prix pour se loger!
Oui Anne, je voyais qu’un appartement 3 chambres dans un quartier sympa nous coûterait 2000 € par mois. Ce qui serait inenvisageable pour nous, et j’imagine encore plus pour des lisboètes. Je ne sais pas comment les gens font – d’autant que le réseau de transport en commun n’est pas génial.
Même en plein centre-ville, les lignes de bus fréquentées ne passent que toutes les 30 min ( quand le bus passe – on a attendu plus de 45 min avant de renoncer et de prendre un uber, comme tout le monde ).
Et le métro? Je suis partie il y a des années pour les fêtes de fin d’année et j’avais trouvé le métro top…..
Oui Nance, le métro marche très bien – mais il ne dessert pas tous les quartiers. Et le ticket pour la journée coûte quand même 6€50 – ce qui fait une sacrée somme quand on sait que le smic est à 676 € par mois au Portugal.
19 mars 2019 11 h 57 min
Ce que je vois et entends est effrayant ! Nous sommes allés en famille à Lisbonne en octobre 2011 et tout ce que tu décris ne ressemble pas au Lisbonne que nous avons tant aimé. Il y avait un peu de monde dans le Chiado (la fameuse terrasse qui surplombe la ville) mais je me souviens avoir visité le Monasterios dos Jeronimos pratiquement seule pendant les touristes faisaient la queue à la célèbre pâtisserie de Belem (je n’aime pas particulièrement les Pasteis de Nata et ne ferait certainement pas des heures de queue pour en acheter dans cette « Place to be »).
Lisbonne va devenir le nouveau Paris où il est impossible de se loger avec des salaires ordinaires, alors que cette ville mérite tellement mieux !
Oh la la, la queue pour le monastère est maintenant bien remplie ! La loi sur la défiscalisation des résidents étrangers par exemple, qui a contribué à l’installation de nombre d’expatriés, date de 2009.
Je pense que c’est même encore plus complexe qu’à Paris, parce que la ville est beaucoup plus petite, et que les salaires portugais restent bien moins élevés que ceux des résidents étrangers qui viennent s’y installer ou investir dans une location touristique. Ce qui fait que les portugais se retrouvent pour se loger en concurrence avec des tarifs pratiqués pour les étrangers, inatteignables avec un salaire du pays.
19 mars 2019 14 h 47 min
ça me file la chair de poule. Tu dois savoir que c’est un sujet brûlant pour moi, j’en ai déjà parlé sur le blog d’ailleurs.
Et ce qui se passe à Lisbonne n’est que le présage de ce qui attend tout le reste du Portugal… A chaque voyage au Portugal je prends un coup de masse. C’est très douloureux de voir des endroits qui m’ont profondément touchés complètement défigurés. Et puis le Portugal pour moi ce n’est pas uniquement un lieu de vacances, c’est un peu un pays d’adoption. J’y suis particulièrement attachée.
Cette année nous y allons en Juillet et nous bouderons tous les lieux trop touristiques… pas par revendication, mais vraiment pour se protéger du mal que ça peut nous faire.
Pas de Lisbonne pour nous cette année, mais des petits coins encore préservés dont je ne tâte à réveler les noms à mon retour.. c’est triste hein.
Oui, je me souviens d’articles que tu avais fait à ce sujet. Puis-je par exemple conseiller celui-ci :
http://debobrico.com/2017/10/16/portugal-famille-couts-infos-pratiques/
Je te comprends, c’est une question que je me pose parfois aussi – notamment à propos des Açores. Il y a là-bas une telle fraîcheur face à l’arrivée des touristes et j’ai ressenti de la peine en imaginant tout ce qu’il pourrait leur arriver si ces îles prennent le même chemin que d’autres lieux déjà saccagés par le tourisme de masse.
Mais d’un autre côté, ils ont aussi besoin de ça pour développer une activité économique qui permette aux jeunes de rester, ou revenir après leurs études. C’est un problème complexe, et nous avons tous une responsabilité individuelle dans nos choix de voyage.
19 mars 2019 16 h 53 min
Alors d’abord, tu as un vrai talent pour nous faire entrer dans ton univers. Je me suis vue déambuler dans les rues de Lisbonne dans la 1ère partie de ton podcast… C’est ce Lisbonne que j’aimerai rencontrer un jour!… il en reste peut-être encore un peu… Et super talent de monteuse aussi. Extraits bien choisis,,c’était vraiment un plus pour rythmer ton « reportage ». Changes par Seu Jorge: forcément j’adore! Sur le fond maintenant, je te disais qu’hier je regardai les vols pour Lisbonne en juin. Tarifs raisonnables. Les logements par contre oups, difficile de trouver quelque chose de chouette sans faire exploser le budget. Je ne me rendais pas du tout compte que c’était une destination si prisée. Et difficile pour nous cette année de faire un échange de maison ( je m’y suis prise trop tard…) Du coup, je révise nos plans et je crois bien que nous resterons chez nous cet été. Après tout, notre chez-nous est aussi une destination touristique prisée pour bien du monde! il y a pire. Mais je garde Lisbonne dans un coin de ma tête. Peut-être serait-ce une meilleure idée de le tenter pour la Toussaint, en dehors des périodes hautement touristiques?
Merci pour la balade en tout cas et de nous faire prendre un peu de recul sur nos comportements.
Oh flûte, j’ai oublié de citer l’extrait de Seu Jorge à la fin. C’est toi qui nous a fait penser à le rajouter quand tu m’as parlé de son concert. Il manquait une respiration pour aérer le propos et on ne trouvait rien qui colle. D’un coup, je me suis souvenue !
Oui, je te recommanderais vivement d’attendre octobre, voire d’y aller pour Noël ou février prochain. Lisbonne est tellement plus belle hors saison, et c’est un tel bonheur de voir ces couleurs éclatantes en hiver. Perso je préfère prendre le « risque » d’un jour de pluie que d’avoir l’assurance de me joindre à une horde envahissante.
C’est une destination merveilleuse, je suis sûre que vous allez vous régaler !
19 mars 2019 17 h 50 min
Mince, ce podcast est aussi bien que ceux que j’écoute sur France Inter ……C’était parfait et le comble ….. ça donne envie de retourner à Lisbonne !!
J’ai connu le Portugal dans ma jeunesse, il y a 40 ans. Que dire… Il y a franchement des effets de mode, d’aubaine fiscale ( à un moment on ne parlait que du Maroc).
La dernière fois que je suis allée au Portugal, à Porto et à Lisbonne, j’ai logé …dans des maisons de retraite. dans le nord de Porto, et à Oeiras, entre Lisbonne et Cascais qui tiennent lieu de centres de vacances de l’armée portugaise . J’ai franchement adoré.
LE truc c’est que tout le monde se concentre aux mêmes endroits. A quoi bon aller voir un monument
qu’on aura vu 1000 fois sur Instagram ou internet. Moi je veux aller dorénavant où il n’y a « rien à voir ». Justement pour voir ou plutôt ressentir des émotions de voyage que je ne connais pas.
Et que chacun fasse son propre voyage. Par exemple, cet été, on va dans une petite ville en Angleterre.
On sait juste deux choses: le nom de la ville et qu’il vaut mieux rouler à gauche ;-)
Le reste on verra sur place. Mais le voyage commence bien, c’est un échange de maison ( via PLU) et dans l’adorable message, on me parle de Bowie. Comment résister?
La bande sonore du podcast était parfaite , évidemment !!!!!
Oui, c’est terrible de penser que certains y partent pour ne pas payer d’impôts – et s’offrir une femme de ménage à temps plein. Mais j’ai lu que la France va durcir sa législation à ce sujet pour lutter contre cette évasion fiscale.
Je partage tellement ton point de vue ; plus les années passent, plus j’ai envie d’aller à la rencontre de ces trésors oubliés devant lesquels la plupart des gens passent sans même les remarquer. Je pense que c’est là que commence vraiment le voyage : quand on fait un pas de côté.
As-tu remarqué : en dehors de Londres et de l’Ecosse, c’est quasi-impossible de trouver un guide de voyage en français sur la campagne anglaise. C’est fascinant quand même de voir à quel point on connait peu ce pays. Si je peux te donner UN conseil, ce serait de regarder les propriétés de National Trust à proximité. Ils gèrent de sublimes demeures et les jardins sont toujours un bonheur. De plus, il existe un pass à la semaine pour les visiteurs qui te permet de te faire une orgie de jardins à l’anglaise ( et de scones dans leurs cafés ).
19 mars 2019 18 h 45 min
Daphné,
Bravo pour ce podcast hyper intéressant et envoûtant. J’ai adoré. Pointe de tristesse en entendant tes propos sur cette petite pépite qu’est Lisbonne – et que je ne connais pas. C’est sûr que la démocratisation de l’avion et des voyages en général peut avoir des conséquences terribles pour ces petites villes, comme pour notre environnement.
Il est temps de prendre conscience de nos actes, de vivre un tourisme plus respectueux, plus authentique, en prenant le temps. J’espère le transmettre à mes enfants
Merci beaucoup !
Alors sauf erreur de ma part c’est le gouvernement portugais qui a directement influé sur le tourisme en draguant Ryanair, Easyjet et consorts. Le but était de dynamiser l’économie du pays en attirant plus de monde. Ce qui a très, très bien marché, d’autant que le pays a récupéré une partie des touristes inquiets par la situation en Afrique du Nord ou Moyen-Orient.
Mais le problème est qu’ils n’ont pas mis en place de régulations pour protéger les habitants des effets collatéraux. Le tourisme a bien eu des effets très positifs pour dynamiser l’économie du Portugal – mais il faut maintenant trouver le juste équilibre pour ne pas confisquer Lisbonne à ses habitants.
Vous avez raison au sujet de la démocratisation des voyages en avion …
2018 : 4,1 milliards de passagers ont pris l’avion
2019 : 4,59 milliards de passagers sont attendus tous azimuts.
Cela pose quand même un gros problème quand on a une conscience écologique qui va au delà de marcher de 15 à 17, pour le Climat.
Et oui, c’est difficile de faire coïncider des intérêts contradictoires.
Parfois pour s’en sortir avec ces injonctions paradoxales entre intérêt général et intérêts particuliers, certain font le grand écart intellectuel.
Et c’est seulement dans ce cas là où les politiciens et le grand méchant Capital sont utiles pour nous dédouaner à titre individuel de toute responsabilité.
Respectueusement et Authentiquement Vôtre…
19 mars 2019 19 h 29 min
Ton podcast est vraiment très intéressant. Je me faisais la réflexion avant de l’écouter que Lisbonne avait l’air d’être le nouvel endroit où il faut être allé. Je rêve à mon voyage anniversaire de l’an prochain et Lisbonne était sur ma liste mais je ne suis plus si sûre de vouloir y aller maintenant. Je n’aime que moyennement la foule, j’aime découvrir des endroits sans trop de touristes et pouvoir prendre mon temps, m’extasier, marcher beaucoup pour ressentir et apprécier les détails. Je vais donc réfléchir encore.
Lisbonne est une ville sublime, où il fait bon vivre. D’ailleurs la plupart des gens en reviennent enchantés. Il est très facile en voyage de ne pas remarquer ce que j’explique. Mais je pense qu’on ne peut pas résumer la situation à un banal « la vie est si peu chère là-bas ». Parce que ce qui nous semble abordable ne l’est au contraire pas pour les lisboètes.
Et ce problème est celui de nombre d’autres lieux aussi – c’est malheureusement une histoire banale qui se répète.
D’ailleurs par exemple à Amsterdam la mairie a pris des mesures radicales contre Airbnb. Comme quoi, cette problématique est partagée un peu partout et j’espère que les lisboètes réussiront à convaincre leur mairie de faire de même.
20 mars 2019 6 h 36 min
Hello Daphné, j’ai écouté ton podcast hier, pendant ma pause du midi. Après une matinée chargée, cette écoute m’a fait un bien fou. Son contenu est riche en informations et il est bien structuré.
J’aime Lisbonne. Je la connais un peu, j’y suis allée 2 fois, en 2010 et 2016, à 2 périodes différentes. En 2016, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de touristes et qu’effectivement beaucoup de logements du centre ville sont utilisés pour le Airbnb. Ce côté envahisseur par les touristes ou expatriés fait peur. Ca amène à se poser beaucoup de questions sur notre manière de concevoir les vacances; Depuis quelques années, c’est le boom des voyages, il faut à tout pris partir « loin ». De la même manière que nous prenons conscience de l’état écologique de notre planète, il nous faut prendre conscience de l’impact de nos voyages. D’ailleurs, les 2 thèmes sont liés. Je pense que nos enfants (ou petits enfants) ne pourront pas voyager autant que nous pouvons le faire aujourd’hui. Les habitudes devront changer.
Merci pour ce podcast. J’aime beaucoup ce format qui vient compléter tes articles.
Oui Hélène, mais c’est à double tranchant : l’activité économique générée par le tourisme a boosté l’économie du Portugal et cela n’a donc pas eu que des effets négatifs. Mais cette « Disneylandisation » des lieux qu’on visite pose question : voyage-t-on pour découvrir une ville ou pour confirmer les clichés qu’on avait en tête en partant ?
Je pense que comme pour nombre de sujets, c’est un peu trop complexe pour réduire cette question de manière manichéenne. Et qu’être conscient des dérives du tourisme est déjà un pas qu’il faut franchir.
20 mars 2019 10 h 31 min
Merci pour la qualité de ce témoignage, le montage est top ! Je n’ai ps trop le temps pour échanger mais sache que cela m’a beaucoup touchée. Nous étions allé 3 semaine au Portugal, partant de Lisbonne il y a plus de 12 ans… Et clairement, Lisbonne est devenu la destination city trip par excellence, rien que dans notre cercle d’ami
… Enfin voilà, t’es propos font écho en moi, pour d’autres destinations par ailleurs, belle journée
Oui Valérie, n’est-ce pas étonnant de voir comme l’image de Lisbonne a changé dans l’imaginaire collectif ? Il y a 12 – 15 ans, peu de gens envisageaient d’y aller, et maintenant c’est presque devenu un passage obligé. Quand j’ai revu ces images de Lisbonne à la fin des années 90 en regardant Lisbonne Story pour préparer ce podcast, j’ai eu un choc : j’avais l’impression de regarder un film d’un autre temps.
20 mars 2019 12 h 48 min
Et dire que c’est un gouvernement socialiste qui a mis en place ces mesures fiscales incitatives à l’installation d’étrangers ! Décidément, on ne peut plus se fier à personne !
L’Europe c’est un chouette concept. Il y a la libre circulation des biens et des personnes, une monnaie unique bien pratique, mais il faut quand même reconnaître qu’on y est un peu trop libre !
C’est vrai quoi ! On devrait interdire aux gens de quitter leurs pays d’origine, surtout ces retraités de la classe moyenne supérieure !
Quelle ingratitude de leur part ; eux qui préfèrent être riches et libres dans un pays pauvre que pauvres et enfermés dans un pays riche !
Enfin ! il faut se dire que tout le monde n’a pas le privilège d’être touché par la grâce, la tolérance et la bonté qu’incarnent le « Vivre Ensemble » afin de « Faire Société » pour « Faire Sens » !
Mis à part ces mauvais citoyens qui dénaturent un pays n’étant pas le leur à l’origine, heureusement qu’il y a le tourisme Chic et Ethique formant une aristocratie autrement supérieure à celle des masses laborieuses à l’ignorance crasse.
Selon l’injonction vertueuse du « Padamalgam » vous me donnerez forcément raison
♪♫♪
Passez une douce et belle et lumineuse journée….
Bonjour Shadocka,
en lisant tes 2 commentaires je me pose une question : venir commenter ici t’apporte-t-il quelque chose ? Manifestement ce blog n’entre pas en résonance avec ta vision du monde et le fait que tu reviennes commenter 2 fois dans la journée en attendant une réaction de ma part semble indiquer que tu espère provoquer une réaction forte. Mais quel intérêt cela a-t-il pour toi ?
N’y a-t-il pas des choses plus intéressantes sur lesquelles tu pourrais concentrer ton énergie d’une manière plus positive ? Je pense que la vie est trop courte pour perdre du temps avec des choses qui ne t’apportent pas d’agrément.
Bon vent !
20 mars 2019 14 h 05 min
juste MERCI pour ce post, j’ai adoré, tout (et la musique… top)! et effectivement c’est flippant, tellement… le pb c’et qu’on n’est pas assez nombreux à voir les choses sous cet angle. Je ne veux pas être pessimiste mais bon…
Ce positionnement de « consommateur de destinations » qu’on adopte pose question, effectivement. Par exemple, réduire les choses à un « la vie est si peu chère là-bas » me semble un peu dégradant pour les portugais. Parce qu’on voit les choses selon notre point de vue, avec un salaire français. Mais qu’en réalité, un plat à 10 € où un pass transports à 6€50 par jour, c’est énorme quand on sait que le SMIC est à 676€ par mois au Portugal.
20 mars 2019 16 h 16 min
Très bien fait, ce podcast. C’est bien de prendre un peu de hauteur. Quand je fais mes valises, je ne pense pas à l’impact sur les villes visitées.
Lisbonne a tout pour attirer du monde : une fiscaliste attractive pour les étrangers, des vols à petit prix, le soleil et cette certitude que c’est la destination à ne pas manquer. Alors pourquoi s’en priver ?
Pour toutes les raisons invoquées dans ce podcast.
Mais on peut également choisir l’insolite, ne pas suivre les guides, comme tu sais si bien le faire.
Be Frenchie va devenir la ‘bible’ du voyager autrement.
Je ne pense pas que la solution soit de boycotter Lisbonne ou d’autres destinations. Elles ont aussi besoin du tourisme pour vivre – je pense aux Açores, notamment, qui pourront ainsi permettre aux jeunes de rester vivre sur ces îles isolées en plein Atlantique.
Mais il y a un équilibre à trouver, et on a tous une responsabilité en tant que voyageur – je n’ai pas de solutions mais poser ces questions-là me semblait avoir du sens. Et que c’est LE truc dont m’ont parlé tous les lisboètes rencontrés.
Oh la la, j’espère bien ne jamais devenir une référence de quoi que ce soit : si je peux simplement semer des idées, cela me rendra déjà infiniment heureuse.
21 mars 2019 12 h 00 min
Alors déjà, merci pour Seu Jorge chantant du Bowie, c’est une de mes B.O. préférées, un de mes films de cœur.
Et bravo pour ce podcast, superbe.
Et le tourisme de masse… Ce qui m’attriste, c’est qu’une discussion récente avec des amis m’a donné une version très différente du Portugal (où je n’ai pas encore mis les pieds !). Ils parlaient du village de la famille, qui se déserte petit à petit de sa jeunesse, qui se dépeuple, du grand-père qui souhaite absolument transmettre ses terres aux plus jeunes, qui ne veulent pas de cette obligation (et ils ne sont pas à blâmer, avoir des terres là-bas, c’est aussi les entretenir pour éviter les incendies qui ont été si meurtriers, et comment fait-on quand on vit si loin).
Derrière chaque destination « City Break-Ryanair-hashtag yolo », il y a ce genre de réalités.
Tu sais Sabrina, je n’ai compris qu’en le renvoyant le mois dernier que c’est vraiment Seu Jorge qui joue dans le film « life aquatic » de Wes Anderson.
Le problème de l’exode rural n’est hélas pas nouveau au Portugal mais c’est vrai que la différence de niveau de vie entre campagne et capitale se creuse – au profit des banlieues dortoirs qui grossissent. Ça m’avait d’ailleurs déjà frappée quand on y était allés début 2000 : en prenant le train vers Sintra on avait traversé d’immenses quartiers de tours de logements en périphérie.
C’est aussi pour ça que je voulais parler des Açores : ces îles ont besoin du tourisme pour développer une activité économique qui permettra aux jeunes d’y rester.
21 mars 2019 12 h 59 min
Ca y est, j’ai enfin pu écouter ton podcast et comme prévu, il est est au top! Du travail de pro vraiment agréable à écouter. On en redemande.
Je suis allée plusieurs fois à Lisbonne, notamment en voiture quand nous vivions à Madrid, et j’adore cette ville, ses habitants et son site magnifique. La dernière fois c’était en 2013 (en revenant des Açores! ;-) ) et je n’avais pas encore trop noté ce poids du tourisme de masse (pas vu de tuk tuk par exemple…).
Les choses changent vite et les 40% de logements dédiés au tourisme dans l’Alfama m’ont fait frémir…
Je me dis que c’est aussi un peu ce qui est en train de se passer dans ma ville, Paris, où j’ai appris que des écoles allaient fermer dans les quartiers du centre. Et parfois, je m’agace de voir les bus géants s’arrêter devant les « incontournables », les touristes ne peuvent pas marcher un peu? ;-) Qui a dit ville musée?
Tu as raison, il faut faire attention à notre façon de voyager pour préserver tout cela!
Oui Claire, le phénomène s’est amplifié depuis 4-5 ans. Je voue une haine aux bus pour touristes. N’est-on vraiment pas capables de prendre les transports en commun, marcher un peu pour aller d’un site à l’autre ? Parce que prendre ces bus dédiés, c’est quand même le meilleur moyen de ne rien découvrir et de rester cantonner dans tous les clichés de la consommation touristique.
21 mars 2019 20 h 24 min
Très intéressant et très agréable à écouter. J’avais écouté ce doc sur RFI avant de partir au Portugal cet hiver. RFI est une source d’info très intéressante.
Je suis toujours désolée de voir la « muséification » des sites.
Dans ma Bretagne déjà ça arrive dans plein d’endroits : Pont-Aven, presqu’île de Crozon, Carnac… Que dire de Sein, Molène ou Ouessant… Ça me désole. Et en tant qu’habitante c’est très dur à vivre. Le dernier café du coin a Pont-Avec est devenu cet hiver un bar branché – au secours…
Je crois qu’à l’île d’Yeu la mairie avait imposé un taux maximum de résidences secondaires il y a une quinzaine d’années. Ça avait fait grand bruit à l’époque. Je ne sais pas si ça a duré ?
Quant à la défiscalisation (que ce soit pour les retraités ou pour les entreprises d’ailleurs) c’est juste dingue d’imaginer ça comme une politique de développement… À quand l’équité fiscale ? D’autant que même sans cette politique fiscale, la vie reste moins chère au Portugal et demeure donc financièrement attractive pour les Français. Alors pourquoi en remettre une couche ? Ça me dépasse…
Et pour conclure : ce que tu racontes ne me donne pas envie d’aller à Lisbonne. Je retourne au Portugal prochainement mais je sais que je n’irai pas à Lisbonne. Je préfère aller ailleurs… Il y a tellement d’ailleurs…
Oui Fanchette, dans le village des Baux-de-Provence par exemple il reste moins de 20 habitants me semble-t-il. Et leur vie doit être un véritable enfer en saison. As-tu le bouquin de Sylvie Brunel : La Planète disneylandisée ? Elle décortique avec drôlerie la manière dont les lieux finissent par devenir leur propre caricature en se transformant en parcs d’attractions pour touristes.
Mais si, il y a des lieux merveilleux à découvrir à Lisbonne tu sais. Il suffit de faire un pas de côté ;-) .