Je parle rarement de mon quotidien ici, pour tout un tas de raisons dont les plus importantes tiennent au respect de l’intimité de mes proches. Mais laisse-moi quand même te raconter une anecdote arrivée hier. Acte 534 791 d’une situation parfaitement banale dans ma vie ( mais qui te permettra peut-être de mieux comprendre pourquoi il vaut peut-être mieux que je ne l’étale pas trop finalement ).
Situation de départ
Mon homme part accompagner Philéas chez un pote et récupérer Virgile à l’école. J’en profite pour m’avancer dans un projet à boucler. Jusqu’ici, tout va bien.
Une heure plus tard
Appel catastrophé de l’homme dont la voiture ne redémarre plus. Elle a une clé sans contact : il suffit de mettre la clé dans sa poche et appuyer sur un bouton pour la démarrer ( tu la sens, la catastrophe qui arrive ? ). Si la clé n’est pas dans la voiture, elle refuse de démarrer, logique. Sauf que la clé n’est ni dans la voiture, ni dans sa poche. Donc, logiquement, elle peut se trouver n’importe où entre son point de départ et l’endroit où il est ( tant que le moteur reste allumé, la voiture peut continuer à rouler par sécurité, mais envoie des signaux d’alerte ).
Le souci prioritaire de l’homme à ce moment-là, c’est sa clé. Mon inquiétude, c’est Virgile, dont l’école va bientôt fermer, et qui est dans une cour où il fait 37°.
Je saute dans ma voiture, informe illico l’homme que je file récupérer Virgile ( vive le téléphone en bluetooth ). 25 min de route aller simple pour l’école, c’est pas glop mais pas si grave.
Vu que je n’arrive pas à soutirer plus d’infos à l’homme, j’appelle Philéas pour essayer d’établir une chronologie des faits en roulant et établir un plan d’action efficace ( Call me Scotland Yard on roulettes ).
10 min de route plus tard, l’homme me demande de faire demi-tour pour aller voir s’il n’a pas fait tomber sa clé devant le portail. Sauf que : si je suis ses instructions, j’arrive trop tard pour récupérer Virgile, donc je refuse.
Arrivée à l’école
Petit problème : arrivée à l’école, pas de Virgile. L’employée est étonnée de me voir là alors que son papa a demandé il y a 5 min à une maman de récupérer Virgile. Je retrouve la maman un peu plus loin, mais toujours pas de Virgile en vue. Tout s’explique : une autre maman a pris le relais pour l’accompagner au bar où mon homme attend que la situation se débloque en regardant sa voiture ( peut-être qu’en visualisant très fort la clé, elle va réapparaître ? ). Ce qui est ballot, c’est qu’il a oublié de m’avertir.
Je repars en zieutant chaque terrasse de bar près de l’école et finit par les trouver. M’attendant tranquillement assis devant une grenadine ( ça semble loupé pour le mentalisme ). A cet instant-là, je commence à être légèrement agacée – mais ne me doute pas encore que le meilleur reste à venir ( je sais : quel suspens ! ).
Retour à la case départ
Je saute de la voiture en double-file, récupère Virgile et là l’homme me dit qu’il faut vraiment que je retourne explorer les abords de notre portail au cas-où ( je t’avais dit qu’il avait des visions ). Seul hic, l’homme a chaud, en a marre d’être au bar et veut juste rentrer à la maison maintenant. Tant pis pour sa clé, puisqu’il a un double ( sauf que je suis moyennement rassurée à l’idée d’abandonner sa voiture déverrouillée dans la rue, avec la clé potentiellement perdue par terre non loin – déjà, son potentiel à éloigner mentalement les voleurs de bagnoles en rade en concentrant son regard sur sa grenadine me rassure moyen). Je refuse, et ça me vaut un départ mémorable tentant de bloquer les portes pour l’empêcher de rentrer tandis que l’homme poursuit la voiture. Arrivée à la maison, j’explore les fourrés et finit par trouver sa clé. Sauf que j’en ai pour une heure aller-retour pour repartir l’apporter au bar et vois ce pauvre Virgile collant de sueur.
Je propose à Virgile de le laisser exceptionnellement seul à la maison avec tout un tas de consignes ( non, aucun trempage d’orteil dans la piscine, d’accord pour regarder l’ordi, niet on ne prépare pas de gâteau tout seul – si vous voulez mon avis, l’héritier est bien parti pour devenir négociateur en chef, je plains celui qui se retrouvera face à lui. ).
Deuxième passage au bar
Je repars avec un objectif simple : droper la clé et revenir à la maison avant que Virgile n’ait décidé de mettre ses plans à exécution. L’homme ne me répond pas mais je lui envoie un SMS pour lui dire que j’arrive avec sa clé. Mon plan me parait easy. 25 min plus tard, je me gare en double-file et saute de la voiture vers le bar. Sauf que l’homme et sa grenadine ne sont plus là ( sa voiture si, c’est déjà ça ).
La longue errance
Je l’appelle vainement, puis Philéas, pour essayer de comprendre où il a pu partir et commence à rouler au hasard en espérant tomber sur l’homme ( et accessoirement rentrer au plus vite ).
Finalement, l’homme me répond qu’il est devant une station-service et raccroche sans plus d’infos ( on aime les films d’espionnage dans la famille ). Je vais devant la station-service la plus proche, ne le trouve pas, rappelle en continu en conduisant lui et Philéas en espérant qu’un des deux décroche pour glaner des infos.
Je peux t’assurer un truc : c’est long, le temps quand tu roules au pif dans les rues. Finalement, il me répond qu’il est devant une autre station-service ( ben ouais, faut semer les ennemis en les embobinant ). Cette fois j’ai l’adresse. Mais comme je n’ai pas la confirmation qu’il va m’y attendre, je fonce avant qu’il ne bouge.
Je fini par le trouver, saute hors de la voiture, lui balance les clés façon panier de basket et repart direct à la maison.
Epilogue
Virgile a géré au top, après 2 h sur la route j’ai fini par résoudre le problème de l’homme, qui est rentré bien plus tard. Sans un merci. Mais surtout assez énervé parce que selon sa théorie ( un poil conspirationniste si je peux me permettre ) , cette histoire serait de la faute de Philéas et moi. Philéas qui conduisait la voiture en partant et a vu le signal d’alerte le premier. Et moi parce que j’ai refusé de faire demi-tour pour aller fouiller dans les buissons. Le fait que la clé soit tombée de sa poche ne semble pas rentrer en ligne de compte. Tu vois, à mon avis c’est la poche la coupable !
La morale de l’histoire
Hé ho les gars, on est dans la vraie vie-là, pas dans une fable de La Fontaine. A chaud, j’ai un peu de mal à trouver une morale ( à part peut-être : « Rien ne sert de stresser, il suffit de faire courir Daphné » – pas très convaincant n’est-ce pas ? ).
Conclusion 1
Comme ce genre d’histoires dans toutes ses variantes arrive de plus en plus fréquemment, j’en arrive quand même à une conclusion : au fil des ans, on prend forcément des habitudes dans un couple, et cela finit exacerber les traits de caractère de chacun. Dans mon couple, l’homme peut se permettre de devenir de plus en plus lunaire, puisqu’en contrepartie je suis de plus en plus enfermée dans ce rôle de fille qui assure systématiquement. Tellement d’ailleurs que je ne m’autorise pas le moindre écart, n’ayant pas le temps de gérer mes propres boulettes quand je cours en permanence pour ramasser celles des autres. Ce qui alimente un cercle vicieux. Je ne sais pas comment je peux réussir à inverser les choses, mais je me dis qu’en avoir conscience ce n’est déjà pas si mal.
Conclusion 2
J’espère que tu vois mieux pourquoi je ne te parle pas si souvent de mon quotidien – tu sais, je comprends parfaitement que tu préfères que je cause budget voyage en Ecosse. Mais rassure-moi : je ne suis quand même pas la seule à me retrouver dans ce genre de situation ?
PS : oui, je te remets une couche de photos anciennes pour la peine. Mais j’espère que tu m’excuseras de ne pas avoir pensé à immortaliser ces merveilleux moments de vie de famille. Au fait, t’ai-je rappelé que la vie de famille, c’est que du bonheur !
29 Commentaires
5 juillet 2019 14 h 22 min
Hé bien!
Je cours partout pour gérer les soucis de chacun et apparemment c’est normal. Donc tu n’es pas la seule, non.
J’espère cependant que tu te défends quand la faute retombe sur toi, parce que sinon l’adage « qui ne dit mot consent » va faire foi. Parfois l’attaque est la meilleure défense, il semblerait que quelqu’un le sache chez toi.
En tout cas on dirait bien que tu as 3 enfants à la maison, ça ne doit pas être simple tous les jours….
(courir après la voiture pour monter dedans et bouder ensuite, c’est étonnant comme réaction pour un adulte mais la bonne nouvelle c’est qu’il n’a pas peur du regard des autres, c’est un bel exemple pour Virgile)
;-)
Je dois t’avouer que là je fatigue ( et même si là c’était gratiné, c’est juste un énième épisode finalement ). Je vais essayer de prendre du recul, j’ai besoin de me préserver un peu.
5 juillet 2019 14 h 41 min
Tu as le sens de la modération car en ce qui me concerne, j’aurais du mal à appliquer le même filtre des émotions que toi. Bravo !
Je n’ai pas dit que j’ai géré ça dans le calme, juste que je l’ai fait, parce qu’il fallait bien que quelqu’un s’y colle, sinon les conséquences risquaient d’être encore plus ennuyeuses. Mais en le faisant, je savais que cela ne m’apporterait pas la moindre reconnaissance, parce qu’il est normal que je sois là dans toutes les situations.
A moi maintenant d’écrire la suite de l’histoire pour que ça ne se reproduise plus.
5 juillet 2019 15 h 55 min
Je pense que dans ce cas là j’aurais pu devenir une harpie telle ma mère à qui je reproche si souvent son mauvais caractère. Mon mari aurait eu quelques jours la soupe à la grimace. Ici aussi j’ai et je continue de presque tout gérer et l’homme râle car les enfants m’appellent toujours à moi. Question d’habitude …..
L’homme fait grave la soupe à la grimace ; mais c’est normal, puisqu’il estime que j’ai fort mal géré les choses. ;-)
Oui, c’est très compliqué d’arriver à faire bouger les lignes quand les habitudes sont prises, comme si c’était plus simple de répéter un schéma qui ne satisfait personne, mais qui fonctionne, plutôt que de remettre les choses à plat ensemble. Mais comme c’est impossible de changer le mode de fonctionnement d’une famille seule, j’aurai beau trouver ça nul, ça continuera.
« comme si c’était plus simple de répéter un schéma qui ne satisfait personne »
comme ça me parle !
;)
5 juillet 2019 16 h 03 min
Que dire ? J’ai longtemps été celle qui disait oui, qui déposait PierrePolJack chez PierrettePoletteJakquette et qui récupérerai PierrePolJack et les autres à 3 h du matin et les déposait gentiment à la porte de leurs maisons respectives en vérifiant qu’ils rentraient bien, qui appelait les hôtels/restaurants/supermarchés (ne barrer aucune mention) pour demander, si par hasard MariChéri n’aurait pas laissé sa CB/ses clés/son portefeuille (aucune mention à rayer non plus), qui faisait des kilomètres pour déposer Paulette chez sa copine Mariette parce qu’elle, elle a une piscine, bref celle qui passait beaucoup de temps à gérer la vie des autres. Puis brusquement, les enfants sont devenus plus grands, j’ai compris qu’ils pouvaient m’attendre une demie-heure même s’il pleut ou qu’il fait froid, qu’enregistrer le numéro d’opposition aux cartes bleues dans le téléphone de MariChéri m’éviterait de prendre ça en charge aussi. J’ai des phases de rechute mais je me soigne…
Par contre, j’ai toujours été remerciée pour ce que je faisais et c’est là qu’est ma limite à ce que tu viens de vivre.
Oui, il a en arrière-plan ce manque de considération pour ceux qui se tapent les corvées – et plus tu en donnes, plus on en attend de toi. Et si on s’entraidait pour remettre un peu d’égoïsme dans nos vies ? ( Ce que j’adore, c’est le coup de fil pour savoir où tu es dès que tu disparait 5 min, quand tes hommes considèrent parfaitement normal de faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent, nonmaisoh ! ).
Oh la la, l’homme est très en colère contre moi, la manière dont je l’ai aidé ne lui as pas plu du tout ;-) .
5 juillet 2019 16 h 15 min
Oh que cela me parle, cette situation ! Des histoires comme ça, j en ai a la pelle. Si mon mari est en retard ou oublie de faire quelque chose, c’est parce que je ne lui ai pas rappelé, évidemment. Et au final, il reconnaît souvent qu il me sollicite par facilité, mais qu il se débrouillerait très bien tout seul. J ai pris le parti de publiquement annoncer que c etait lui le cordon-bleu de la famille, de dire aux enfants que papa savait tout faire aussi bien que maman et vice-versa etc etc …. cela porte ses fruits doucement : il va prendre plus d initiative car il y trouve une reconnaissance , de la part ses autres comme de moi ! Courage à toi Daphné
C’est très fûté Aurélie ; on arrive à partager certaines tâches, et j’ai tendance même à laisser mon homme se débrouiller seul sur des postes sans plus culpabiliser – mais la vérité c’est qu’il s’agit généralement de choses valorisantes, et que je me retrouve à faire comme je peux pour tout le reste.
5 juillet 2019 18 h 09 min
Oh ma Belle!!! Mon homme aussi, il a un petit problème avec Tout ce qui est pratique et logique…du coup, je développe aussi Mon côté demerdante…mais c’est épuissant
Oui, et il y a cette angoisse permanente en se demandant quelle sera la prochaine catastrophe-hyper-urgente à gérer. Du coup, avant un échange de maison par exemple, je prévois toujours une marge de sécurité pour y palier ( par contre, moi je n’ai aucun droit à l’erreur possible, le moindre pas de travers me sera reproché évidemment ).
C’est vrai, c’est usant. Et je vois bien que j’ai du mal à me détendre vraiment, à prendre du temps pour moi.
6 juillet 2019 8 h 07 min
Non, mais en fait, c’était ton anniversaire, et c’était un jeu géant organisé pour te remercier de toutes les animations que tu prépares d’habitude. Et comme tu as réussi avec brio, tu vas avoir un joli diplôme et des bonbons!
Toi-même, tu aurais pu imaginer un scénario comme ça.
Ah non, en fait. Bon, ben oui, c’est je crois assez fréquent. J’ai tendance à me charger la barque aussi « parce qu’il faut bien faire les trucs ». Et après, j’en veux au monde entier de n’avoir aucune commisération pour moi. Alors des fois, je me dis que tant pis si c’est pas fait (et mon mari m’encourage aussi dans ce sens, si je veux que mon entourage fasse des choses, je dois l’exprimer!).
(Et honnêtement, c’est plutôt moi qui perdrait mes clés…)
Je me demandais justement ce qui se passerait si j’osais faire ça ;-)
Oh la la Anne, tu as raison, quel merveilleux scénario ! ( Franchement, je me disais en passant les épreuves les unes après les autres qu’aucun scénariste n’aurait osé imaginé des rebondissements aussi tordus ). Mais même si c’est juste une anecdote parmi tant d’autres, celle-là était tellement déjantée que je n’ai pas résisté à la partager ( et puis ça fait du bien d’en rire un peu ).
Oui, mon côté Saint-Bernard m’a aussi régulièrement valu des problèmes – les gens qui te laissent tout faire puis te le reprochent, ce n’est pas un truc nouveau pour moi. Mais j’essaie de devenir ( un peu ) plus égoïste, et ça fait du bien ( même si mes proches ont un peu de mal à comprendre que je dise non quand j’ai toujours dit oui avant ).
6 juillet 2019 8 h 59 min
J’imagine la très mauvaise fin de journée que tu as dû passer avec la chaleur en plus, ce qui n’aide pas à garder son calme. La gestion de tout, je connais aussi. Quand mon homme cherche quelque chose, il me demande toujours. En fait, il ne sait pas chercher et surtout il n’observe pas ce qu’il y a autour de lui. En ce moment, c’est sa très grosse période au travail. Il bosse de 6h à 22H30 voire plus certains jours. Alors, je prends sur moi pour plein de chose. Par contre, même si je n’ai pas la même plage horaire de travail que lui, j’ai tout de même le droit parfois d’être fatiguée et de ne pas avoir encore préparé le repas du soir, d’avoir oublié( volontairement) d’acheter du pain (car sinon j’allais être en retard pour récupérer mon fils cadet chez la nounou), d’être en retard dans les lessives (il a qu’à les faire. Je les fais toutes sans exception), de ne pas avoir encore pris le rendez-vous chez le dentiste pour mon fils ainé…
Bref, je pense qu’en tant que femme on porte encore beaucoup de chose. J’ai mon plus jeune fils hier soir qui n’a fait que me proposer son aide du haut de ses 5 ans pour que je puisse me reposer. Pourvu qu’il garde cette habitude dans sa vie d’adulte et que la personne qui partagera sa vie en fera de même.
Mais oui Hélène, c’est typique ça : te demander où sont ses affaires avant même de chercher soi-même ( et cette réponse collector : « oui mais comme tu sais toujours tout, c’est pas la peine de chercher moi-même puisque tu sais forcément où sont mes affaires » ).
Je suis d’accord avec toi : l’essentiel est de ne pas reproduire ce schéma de génération en génération. C’est hyper important pour moi que mes fils se débrouillent seuls – même si c’est moi qui doit leur montrer comment cuisiner, faire le ménage, réparer la voiture, bricoler…et que finalement ça fait porter encore plus de responsabilités sur mes épaules ).
6 juillet 2019 9 h 05 min
Qui a dit que le couple, c’était génial, toujours en symbiose ? Encore un coup de ces comédies romantiques et des publicités. Je vis avec un contrôleur de gestion qui aime que tout soit à sa place dans les placards de la cuisine, qui déteste l’imprévu. Par contre, il ne sait pas gérer ses fringues. On trouve des chaussures, casquettes, etc … partout dans la maison. Depuis le temps que nous vivons ensemble, nous acceptons les défauts de l’autre.
Bien sûr, on peut décider de tout plaquer pour trouver l’homme idéal mais je crois bien qu’il n’existe pas.
Oui Jo, je suis convaincue que pour tenir dans la durée, il faut faire des concessions. Mais je suis tout aussi convaincue que concessions et efforts doivent faits autant que possible à parts égales, sinon le fossé se creuse avec le temps. Et une fois que des habitudes sont prises, c’est très compliqué de revenir dessus.
6 juillet 2019 12 h 20 min
Ton article me fait penser au compte Instagram @taspensea qui parle de la charge mentale… tu le connais ? (https://www.instagram.com/p/By7Va2CCWs3/) Peut-être qu’il peut t’aider.
En tous cas je trouve chouette que tu partages ton quotidien, c’est vrai que nous on voit que les voyages et la belle vie, mais on se doute bien que tout n’est pas rose dans la vie, et c’est bien de le partager aussi :) Courage !!
Merci Roberta, je l’ai découvert à travers un message sur instagram et tu as raison : il est à la fois drôle et très pertinent avec des réflexions très intéressantes sur notre société et la reproduction du modèle patriarcal.
Mon quotidien est bien plus rempli de moments comme ça que de voyages ;-) ( Et même pour les voyages, je ne suis pas sûre d’être celle qui en profite le plus puisque l’organisation m’incombe ). Mais j’ai trouvé cette anecdote tellement lunaire que j’ai eu envie, pour une fois, de la partager. Parce que ça fait partie de ma vie, et que je pense que cette problématique concerne beaucoup de femmes.
7 juillet 2019 0 h 07 min
Oh ben non, tu peux dormir tranquille, tu n’es pas la seule… mais c’est plus subtil chez moi, j’ai la version « je fais ce que je veux quand je veux MAIS je te demande l’autorisation comme si t’étais ma méchante mère ». C’est-à-dire que je suis la banque de données centrale, la GO (Grande Organisatrice) de notre quotidien (nous sommes 5). Je me suis rendu compte que les samedis (aaah, les samedis !), ben je prévois juste… de faire ce que j’arriverai a faire, sans autre ambition, parce que je sais d’emblée que tout ce que j’entreprendrai pourra être interrompu à n’importe quel moment pour une raison qui ne me concernera pas. Ou alors je me barre vraiment mais je préviens 3 mois à l’avance avec alertes tous les 2 jours les 2 dernières semaines.
Les vacances, bah… Je choisis la destination, je trouve l’hébergement, je calcule le temps de trajet, je pointe les sorties et visites en essayant de faire en sorte que chacun y trouve son compte, et j’ai intérêt à apprendre par coeur le plan du métro parce que tout le monde me suit aveuglément.
Nos enfants sont grands à présent et il ne le demande plus où sont rangés leurs slips, mais ça reste lourd d’être toujours celle sur qui tout repose, même s’ il s’ excuse (et des fois ça me saoule ces excuses, j’aimerais mieux qu’il trouve le moyen de ne pas avoir à les faire).
Mais je me soigne, vraiment : je délègue les choses plus clairement et accepte mieux qu’elles ne soient pas faites comme je les aurais faites ; et je n’entends plus les messages subliminaux, j’attends qu’il demande clairement lui aussi. Quand on part en vacances et qu’il me dit : « T’avais mis ma brosse à dents dans la trousse de toilette ? », ben… non. :)
Ce n’est pas une mauvaise solution finalement, de faire parfois la sourde oreille, ou de simplement dire non. Parce que.
Donc la prochaine fois qu’il perd ses clefs, ben il va se faire cuire le c… .
Oh la la Mim, le coup de la brosse à dents c’est un grand classique chez moi aussi ! ( Je n’ose même pas imaginer la réaction si la situation était inversée ). Mais ce serait fun : je pourrais bouquiner vautré dans mon lit en attendant que la valise se fasse seule.
Ca m’a fait du bien de me barrer seule avec Philéas en Ecosse – c’est là que tu réalises à quel point tu relâches la pression sans plus avoir ces sempiternels :
– c’est quand qu’on arrive ?
– j’ai faim, je veux manger MAINTENANT
– quoi, encore un sandwich ? ( Ben oui, c’est tout ce que j’ai eu le temps de vous préparer les gars )
– dépose-nous à l’entrée, comme ça tu chercheras une place tranquille ( je suis TOUJOURS celle qui dépose tout le monde avant d’aller garer la voiture pour éviter aux autres de se coltiner le parking – puis qui retourne chercher la voiture, évidemment )
-ah, et la fameuse sortie au supermarché pour ravitailler les troupes le soir quand ils se reposent
– suivie d’une petite machine à 23h pour qu’ils aient des slips propres le lendemain
-résultat, quand je me couche enfin, tout le monde dort depuis longtemps
Et quand j’ai le malheur de me réveiller la dernière, on me fait bien sentir à quel point je suis paresseuse ;-)
Bref, ça m’a fait du bien de retrouver la personne que je serais sans toutes ces contraintes. Même si ça n’a duré qu’une semaine ( et que Philéas marche beaucoup trop vite pour moi en rando ).
8 juillet 2019 7 h 00 min
Bonjour Daphné
Quelle (mes)aventure!
Reste quand même une interrogation ; mais comment la clef a fini dans les buissons
Bravo pour l’avoir retrouvée aussi vite .
Ton histoire me résonne.
Récemment, j ai eu droit à une réflexion pas très agréable à table devant les enfants (9 et 15 ans), sur le coup je n’ai pas trop relevé , ne voulant pas chauffer l’ambiance ( mari bipolaire, mais selon moi certains contextes ne justifient pas le manque de respect) , me réservant pour plus tard…
Le « plus tard » arrive et l’Homme ne voyait toujours pas le mal de ses propos, jusqu’à ce que je lui dise « c’est ça l’image que tu veux donner aux enfants ? Que notre fils pense que c’est normal de parler ainsi à son conjoint, et notre fille pense « on m’insulte ? Pas grave mon père faisait pareil à la maison! »
Bingo ! En plein dans le mille ! Il a compris pourquoi j’étais blessée. Je pense avoir fait un petit pas mais le chemin est plein de surprises.
Pour être plus légère, cette mésaventure est sûrement le fait de la canicule.
8 juillet 2019 11 h 41 min
C’est vraiment désolant et je comprends ton énervement. J’ai la chance d’avoir un conjoint a l’esprit super pratique et qui, comme il le dit souvent, ne compte que sur lui-même, pas par dépit mais parce qu’il est très débrouillard. Ce qui n’exclut pas qu’il rend service aux autres et à moi-même. C’est ce que je lui dis quelquefois : il ne m’a jamais offert de bijou mais quand je suis en panne ou perdue en voiture il m’explique quoi faire ou vient me dépanner. Et ça c’est, pour moi, le super cadeau.
8 juillet 2019 19 h 11 min
Zut, je t’avais envoyé un long message ce matin, mais il a dû se perdre.
J’y disais surtout de prendre soin de toi et de te référer au compte instagram « taspensea » qui est une mine d’information et de soutien sur le thème de la charge mentale… dont tu semble porter la quasi exclusivité dans ton foyer : courage – soutien – amour et power avec toi !
8 juillet 2019 22 h 30 min
Je pensais que vous n’exerçais pas de travail à l’extérieur, mais je crois qu’être la femme de votre mari est un emploi à temps plein. J’ai eu la chance d’avoir un époux qui assumait entièrement sa personne et participait à qq taches ménagères et ne me reprochait rien lorsque j’avais des manques. Je pense qu’un foyer est une équipe ou chacun doit effectuer sa tache équitablement selon ses compétences. Prenez soin de vous pour le bien être de toute votre famille. Belle et bonne route de vie.