La parade du Burryman à Queensferry

Le Burry Man, une des plus vieilles traditions en Ecosse

Une occasion unique de découvrir cette tradition écossaise qui date du Moyen-Age. Un voyage dans le temps bien loin des circuits touristiques. 

La plupart des touristes qui vont en Ecosse rêvent d’apercevoir Nessie et de sentir le souffle d’un fantôme dans un château hanté. Chaque pays est connu pour ses traditions et on a parfois une idée assez précise de ce qu’on aimerait y découvrir avant même de partir. Et pourtant, certaines traditions écossaises bien vivantes, bien réelles et faciles d’accès sont méconnues et méritent qu’on sorte des sentiers battus pour les découvrir.

La parade du Burryman à Queensferry vaut vraiment le détour si vous venez en Ecosse début août.

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Queensferry est une bourgade tranquille à l’ombre des gigantesques ponts qui enjambent Firth of Fife à son point le plus étroit, reliant Edimbourg aux Highlands. Elle pourrait n’être qu’une banale ville dans la banlieue d’Edimbourg si elle n’accueillait pas une des plus étranges traditions d’Ecosse.

Qu’est-ce que le Burryman ?

Chaque premier ( parfois deuxième ) vendredi d’août, pendant la Ferry Fair, la fête de Queensferry, le Burry Man ( ou Burryman ) fait le tour de la ville. Cette tradition est l’une de plus anciennes toujours célébrées en Ecosse.

Un homme entièremment recouvert de chardons, le symbole de l’Ecosse, entame une longue marche pour expier les pêchés de la population et prendre le mauvais sort sur lui. Le poids et les piquants de son costume l’empêchent de s’asseoir ou de se reposer pendant sa longue journée de marche et il doit s’appuyer sur des bâtons pour arriver à avancer.

Il part à 9 h du matin pour parcourir 16 km aidé par ses assistants, passant dans tous les quartiers de la ville. Sa marche ne prend fin qu’à 18:00. A chaque arrêt, les habitants lui offrent à boire un whisky, que le Burry Man boit à l’aide une paille, son costume de chardons l’empêchant de boire normalement.

Cette tradition existe plus de 600 ans et n’a jamais été interrompue. Au bout de quelques années, c’est l’ancien Burry Man qui choisit son successeur parmi les hommes de Queensferry. Malgré l’épreuve, c’est un grand honneur de devenir Burryman et pouvoir représenter sa ville.

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On a suivi la parade du Burryman jusqu’au pub final. En sortant sur la terrasse pour discuter avec ses assistants, on a découvert son costume qui gisait abandonné face au Firth of Forth. Pendant toute la parade, je me suis demandé comment un tel costume pouvait bien être fabriqué. J’imaginais déjà un système complexe à base de combinaiason néoprème spéciale anti-piquants et multiples zips pour l’enfiler. Bien sûr, j’ai sauté sur l’occasion pour leur poser la question qui me brûlait les lèvres :

Comment est fabriqué le costume du Burry Man ?

Je –

Ils m’ont expliqué que les chardons sont tous cueillis un par uns par famille et amis du Burry Man. Petit avantage, ils peuvent gratuitement prendre le ferry pour Inchcolm, une île abandonnée au coeur de l’estuaire pour y cueillir des chardons. Il leur faut rapporter plus de 5 000 chardons qu’ils rasssemblent ensuite par plaques de la taille d’une feuille A3.

Le matin du défilé, à 6 heures, le Burryman enfile chaussures confortables, caleçon, pull et cagoule en laine noire. On coud ses vêtements ensemble puis presse les plaques chardons sur l’ensemble de son corps. L’opération prend plus de 2 heures. J’ai soulevé le costume; sans surprise, c’est piquant ! Mais le plus dur est assurément le poids. Il pèse plus de 25 kg, à traîner pendant les 9 heures non-stop du défilé.

burryman

La vision de cet homme vert moitié humain, moitié nature sorti tout droit des entrailles de l’Ecosse est impressionante. J’avais l’impression d’être transportée plusieurs siècles en arrière en le découvrant descendre la rue. Si je m’étais trouvée le même jour à cet endroit au Moyen-Age, un Burryman serait aussi venu vers vers moi. Dans ce monde ou tout tend à se standardiser, c’est vraiment étonnant de découvrir cette tradition à quelques km d’Edimbourg.

Quand tout le monde se presse au Loch Ness ou au tout proche château d’Edimbourg, je n’ai remarqué aucun touriste étranger dans les rues de Queensferry ce jour-là. Alors, si vous passez par Edimbourg début août, n’oubliez pas d’aller saluer le Burryman et lui offrir un verre de Whisky !

Au fait, le Burry Man s’appelle Andrew Taylor. Envie d’en savoir plus ? Voici sa page facebook et son portrait en vidéo.

Et si vous n’êtes pas encore rassasiés de traditions écossaises, il vous reste à découvrir par ici les Highland Games.

 

Entre déguisement sac de courses, tiramisu à l’avocat et Burryman, je le concède, cette semaine fut assez improbable. D’ailleurs, j’aurais presque pu en faire une semaine verte sur le blog.

Mais promis, je reviens par ici lundi avec un article un peu moins exotique. Bien que ! Je n’ai encore rien préparé mais un quiz, ça vous dit ?

Passez un doux week-end !

This post was written by Daphné


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13 Commentaires

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MarieL
MarieL

4 novembre 2016 10 h 50 min

J’attendais avec impatience les explications sur les personnages aperçus sur la vidéo. Je ne suis pas déçue, j’adore la culture populaire et ses traditions que je trouve toujours émouvantes (je voue une passion pour les Géants des Flandres, si loin de mes montagnes…) c’est ce qui nous rattache à nos racines.. Et ce Burryman me plait beaucoup, même si je n’irais pas jusqu’au free hugs… merci pour cette découverte !
Des nouvelles de l’homme au sous-pull jaune ?!
J’ai gardé la recette du Tiramisu pour un prochain « épate belle-mère », j’ai presque hâte que mes beaux-parents passent à la maison :-)

Val Lao sur la Colline

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Daphné


4 novembre 2016 15 h 40 min

M’enfin Daphné, c’est largement digne d’un blog à paillettes, un truc comme ça ! C’est tellement extravagant !

Val Lao sur la Colline

Répondre à 

MarieL


4 novembre 2016 15 h 39 min

Ouiiiii ! Les Géants de Flandres ! J’ai vécu à Tournai et me rappelle de ce défilé sous nos fenêtres, c’était incroyable ! Enceinte jusqu’aux yeux, je n’étais pas descendue dans la foule mais avais observé tout ça depuis notre appartement, c’était géant (haha !) A l’époque, on ne prenait pas autant de photos que maintenant, pourtant je me souviens y avoir passé une pellicule de 24 poses (ce qui en ces temps-là relevait de l’hystérie du déclencheur)…

Val Lao sur la Colline

4 novembre 2016 15 h 35 min

Oh là là ! Oh là là ! Complètement dingue ! Merci du reportage et des explications. C’est vraiment incroyable !

Yanne
Yanne

4 novembre 2016 22 h 49 min

Bon, suis-je la seule à me demander la chose suivante : mais comment va-t-il faire pipi ? Parce que, tout de même, 9 h avec des whisky à tous les coins de rue…
Bon, d’accord, je sors…

Marikat (Selki)
Marikat (Selki)

Répondre à 

Yanne


5 novembre 2016 0 h 25 min

Non non non tu n’es pas la seule !!!!!! Daphné aura-t-elle la réponse ?! (Allez, par ici la sortie ;-) )

Marikat (Selki)
Marikat (Selki)

5 novembre 2016 0 h 35 min

Bon, je fais mon coming-out, mais moi je rêêêêêve d’aller guetter la sortie de Nessie des eaux et de croiser un fantôme dans les châteaux ;-) Et j’assume !
Comme je n’irai certainement pas en Écosse au mois d’août, (rater une semaine ou plus de canicule, pas possible pour moi !!!!!), je suis ravie d’avoir découvert cette étrange et belle tradition et les chardons valent bien les paillettes ! Et je suis partante pour l’histoire du Guru Dudu.
J’ai un jeune cousin en Écosse actuellement, je partage ton article et m’en vais l’interpeller sur le fameux homme-algues (viendrait-il de l’Atlantide cet homme ?!!! OK, je sors )
Bon WE à toutes (et si vous pouviez envoyer des ondes à mon chat fugueur pour qu’il retrouve le chemin de sa maison…….. :-) )