Pourquoi donner des objets m’a fait du bien
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Ce week-end, j’ai donné des choses auxquelles j’étais pourtant attachée. J’avais pris cette décision il y a plusieurs mois déjà : donner ces objets devenus trop encombrants. Ils prenaient trop de place dans ma tête – et dans cette pièce. J’avais besoin de m’alléger un peu pour aller de l’avant. Faire le vide, littéralement.
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Je connaissais ces objets par cœur. Alors, depuis des semaines que j’avais prévu ce déménagement, j’avais eu le temps de visualiser chaque geste à faire pour tout déplacer, vider, emballer, puis transporter. Vendredi, j’ai mis de la bonne musique, sorti les cartons stockés à cette attention. Je repoussais le moment de m’en occuper depuis trop longtemps, de crainte de cet instant.
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Faire du tri dans sa maison et dans sa tête
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Et puis, finalement, j’ai ressenti de la sérénité en accomplissant ces gestes-là. Je m’en était fait une montagne et finalement ça n’était que quelques kilos à soulever. L’un après l’autre, je les ai regardés une dernière fois, nettoyés, emballés soigneusement. Une fois mes étagères vides, je les ai à leur tour lavées. Pour être sûre de ne pas me laisser tenter à changer d’avis, j’ai mis les cartons dehors. Ainsi je n’aurai plus qu’à charger la voiture le lendemain.
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Je n’avais pas parlé de mon projet à mes hommes. Ils ont bien sûr essayé de me convaincre de garder ces objets, ou au moins de les prendre en photo. Mais j’étais sûre de moi, depuis des mois. Le lendemain, j’ai tout chargé. Ah oui, quand même ! Je m’y suis reprise à plusieurs fois pour trouver comment remplir mon tetris. C’est passé au quart de poil de cm ; hors de question de rouvrir une seule portière sous peine de briser l’équilibre. Comme si j’avais su dès le départ que je ne serais capable que de donner exactement cette quantité d’objets-là. Une seule pièce de plus ne serait pas rentrée dans la voiture.
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On s’est serrés à l’avant et hop, je n’étais déjà plus propriétaire de ces objets; juste responsable de leur transport pour m’assurer que tout arrive à bon port sans casse.
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On est arrivés, j’ai ouvert le coffre et déchargé. L’homme m’a encore demandé si j’étais sûre. Oui. Puis on est rentrés. Et cette fois, je pouvais y voir dans mon rétroviseur. Plutôt un bon présage, n’est-ce pas ?
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se détacher de ce qui nous encombre
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Plus les années passent, plus je ressens ce besoin de m’alléger. Trier, vider, donner – même des choses auxquelles on croit être attaché – m’est essentiel. Parce que j’ai besoin de faire de la place dans ma tête et dans ma maison. Parce ça me fait du bien d’apprendre à me détacher de ce qui m’encombre. Parce que trier, donner des objets , c’est aussi choisir ce que je garde, conférant ainsi aux restants encore plus de valeur. Parce que je ne veux pas laisser d’héritage trop encombrant à mes enfants.
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Mon cher et tendre m’a demandé pourquoi je donnais des choses qui ont de la valeur. Il m’a dit que c’était dommage de donner des objets si importants pour moi. Je pense que c’est en réalité un cadeau que je me suis fait ce jour-là. Parce qu’arriver à dire que ces choses ont beau être belles, elles n’ont plus de place dans ma vie, c’est un vrai cadeau que je me suis fait. Je me suis offert des souvenirs, suis allégée et suis allée au bout de ce que j’avais décidé. N’est-ce pas une jolie victoire sur soi ?
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faire la paix avec soi-même pour être en paix avec les autres
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Dans la liste de vœux que vous m’avez envoyé pour nos vœux à partager, j’ai été touchée par : faire la paix avec soi-même pour être en paix avec les autres. Ce week-end, j’ai fait la paix avec ces objets que j’avais investi d’une trop grande charge émotionnelle.
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Qu’est-ce que ça fait du bien, d’être en paix ! Et j’espère qu’ils connaîtrons une nouvelle vie dans une autre maison.
40 Commentaires
15 janvier 2018 1 h 05 min
Hello Daphné, peut-être est-ce la première fois que je te laisse un mot ici, alors que j’aime tant venir… mais cette fois, tes mots me touchent encore plus que d’habitude, il fallait que je te le dise ! Je suis depuis quelques mois dans cet allègement, je me rends compte que des objets qui ont été tellement, tellement précieux deviennent un poids, comme des boulets aux chevilles pétris de nostalgie. Je me rends compte aussi que les années passant, il devient plus facile de s’en défaire et de leur imaginer une seconde vie, ailleurs… ou peut-être est-ce juste parce que c’est maintenant, et qu’avant il n’était pas temps… laisser mûrir…
Merci à toi pour cette jolie fenêtre qui fait tellement sens pour moi.
C’est exactement ce que je me suis dit Mim; donner ces objets, c’était un cadeau que me me faisais, et que je leur faisais aussi, en leur permettant de connaître une seconde vie. Je me sens tellement bien depuis que j’ai enfin osé dire à mes hommes que je voulais faire le vide.
15 janvier 2018 2 h 20 min
Parce que dans quelques mois je vais déménager et que ce sera le début d’une nouvelle vie, je ressens également ce besoin de m’alléger. Certains objets sont tellement reliés au passé, j’ai le sentiment qu’ils pourraient m’encombrer, ne serait-ce que l’esprit. Alors je commence à trier. J’essaie de ne pas avoir trop d’états d’âme, mais parfois j’hésite quand même un peu. Mais enfin, une page blanche pour tout réinventer c’est bien aussi!
Alors ton post raisonne en moi et me conforte dans l’idée que je suis sur le chemin de la paix.
Bises amicales
Oui Géraldine, je pense que lorsqu’on déménage, trier est aussi une façon de se projeter dans un ailleurs. Voir nos objets détachés du lieu où on est, s’imaginer les réinstaller dans une nouvelle maison permet souvent de prendre conscience qu’on n’est finalement pas tant attachés aux objets en eux-même qu’aux souvenirs qu’ils nous évoquent.
Mobilis in Mobile; nous sommes mobile dans un élément mobile – rien n’est figé dans nos vies, c’est à nous de créer celle qui nous ressemble.
15 janvier 2018 7 h 56 min
Ah, il faut du courage pour cela, bravo!
J’en ai envie, mais pas encore franchi l’étape pour des choses importantes, mais j’y arriverai aussi! Je sais combien on se sent aligné quand on y parvient!
Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que ces objets étaient clairement miens. Pourtant, mes 3 hommes se tous mis ensemble pour m’expliquer qu’ils pensaient que je faisais une erreur en les donnant et ont tenté de m’en dissuader.
Au fond, si je les avais gardé depuis si longtemps, c’était bien parce que je craignais la réaction des autres devant ma décision. Pourtant, ça fait du bien d’affirmer ses décisions, tout simplement.
15 janvier 2018 8 h 30 min
Quand ai déménagé l’été dernier j’ai donné, jeté, trié et nous nous retrouvons dans une grande maison où il serait très facile de garder tout le reste. il reste encore tant d’objets et de meubles qui ne servent à rien sauf à être des souvenirs de parents ou grands parents et surtout d’enfants : Des vêtements, des jouets, des livres, des cahiers, du linge,…je vais recommencer à trier …Ceci dit j’ai été tellement contente de retrouver hier le bus de l’école Fisher price , et ses personnages, tous pleins de poussière et que j’ai lavés de suite :)
Mon homme me dit parfois qu’il aimerait avoir une maison plus grande, avec plus de pièces et de rangements pour mettre des choses. Pourtant, je suis persuadée que ce ne serait pour nous une mauvaise idée; ce n’est pas notre maison, le problème, mais notre rapport aux objets.
Ado, j’avais lu ce texte de Le Corbusier, qui disait, en gros : on ne devrait avoir chez soi que des objets vraiment utiles ou extrêmement beaux – et si possible, les deux à la fois. ( C’était donc lui la Marie Kondo du 20ème siècle ).
Ces mots ont toujours résonné en moi; on finit toujours par se laisser encombrer d’un tas de choses pas vraiment indispensables. Il suffit de regarder nos valises quand on part en voyage : on peut facilement diviser le nombre d’affaires par 2 sans que cela ne nous lèse.
15 janvier 2018 11 h 35 min
Comme beaucoup de blogopines, c’est quelque chose que je veux faire depuis si longtemps!!
J’ai déménagé il y a deux ans et je me suis dit , « allez c’est le moment » et puis, voilà , comme d’hab, j’ai procrastiné et le jour du déménagement et ben, on a tout emporté et fourré n’importe comment dans la grande (trop grande) cave de notre nouveau chez nous. C’est un amoncellement de choses (de fringues trop petites , chaussures , accessoires surtout) qui me pèse sur les épaules depuis des années …..J’ai déjà donné pas mal de livres et beaucoup plus facilement que ce que je me l’imaginais.
Je ne suis pas aussi généreuse que toi, j’avoue que ça me tue de « donner » mes affaires si chèrement acquises et que j’ai aimées . L’idée du cadeau fait à soi même n’est pas encore mûre pour moi.
Organiser une troc party dans ma cour , ce serait hyper efficace pour un débarras rapide . Mais , faire le tri , organiser l’évènement, etc.. pffff, j’imagine un boulot monstrueux et ça me fatigue rien que d’y penser !! J’ai peu d’énergie , en ce moment (avec les années qui passent , ça ne s’arrange pas)
Si tout se passe comme prévu , je serai un peu plus libre de mon temps dans une dizaine de mois. Peut-être au printemps 2019, alors…..
C’est fou, rien que de lire ton post , Daphné, ça me redonne envie de faire. Merci . Et encore une fois , je te suis tellement reconnaissante pour tous tes cadeaux de mots.
Les caves seraient-elles les limbes modernes ? Tout objet qui y est rentré semble condamné à y errer. Ici, ce sont les livres auxquels mon homme est viscéralement attaché; mais vu que la bibliothèque court déjà sur plus de 50 m linéaires d’étagères, je refuse mordicus de fabriquer plus de rayonnages.
Ces objets, je préférais vraiment les donner, c’était beaucoup plus facile pour moi. Parce que leur donner une valeur matérielle m’aurait paru compliqué, il y avait trop d’affect qui rentrait en jeu. Et puis ça m’aurait demandé temps et énergie, que je préfère consacrer à autre chose.
Parce que le temps, c’est finalement notre plus grande richesse, non ?
15 janvier 2018 11 h 56 min
Merci Daphné ! Tu viens de me donner le courage de vider ma sallàfourbi, pleine de souvenirs ! Je rêve d’en faire ma propre sallàrêver ! Un bureau face à la fenêtre d’où je pourrais regarder les oiseaux et les nuages passer !
Nan mais je suis loin, très loin du minimalisme, hein – surtout qu’il faut composer avec les désirs de notre moitié.
Mais je suis parfaitement d’accord avec toi : un bureau est bien plus utile qu’une pièce à bordel. C’est exactement dans cette direction-là que j’essaie d’aller !
15 janvier 2018 13 h 18 min
A vrai dire, je suis très sceptique sur la thérapie radicale d’une telle démarche.
Je crains fort que le remède soit plus redoutable que le mal.
Cette action de donner, de se débarrasser de ce qu’on aime qui a une valeur autre que son prix, c’est paradoxalement avoir une vision matérialiste et réductionniste de la vie.
Comme ces artistes contemporains et conceptuels qui réduisent au maximum ce qu’on appelle leurs œuvres pour faire des monochromes, des « choses » éphémères, ou des phallus de noël géants exposés dans des capitales (mais pas dans un bourg du fin fond de la campagne).
Quand on confère à l’objet un pouvoir ou comment dites-vous ? – une charge émotionnelle, s’en débarrasser n’est pas gage de liberté, mais une preuve supplémentaire de sa dépendance envers lui.
C’est remplacer une illusion par une autre ce qui est une autre forme d’idéologie, laquelle est une ennemie sans pitié du Réel.
J’espère seulement que les trucs inanimés disparus de votre champ visuel ne seront pas comme ces membres fantômes de personnes amputées qui continuent à faire mal alors qu’ils n’y sont plus.
Enfin, c’est juste mon avis que personne n’a demandé d’ailleurs.
C’est justement très pertinent Shadocka; j’aime justement bien l’idée de présence dans l’absence. Faire une sculpture, par exemple, est une manière de donner de la matière au vide qui l’entoure. Sculpter le vide, donner corps à l’absence, voilà une formule intéressante ;-) .
Pour l’instant, je suis ravie du changement; j’ai enfin la place dont j’avais vraiment besoin pour de nouveaux projets.
Ah oui tiens, je trouve ce point de vue très intéressant, Shadocka, même si ce n’est pas du tout comme ça que je vis mon « désencombrement » régulier. Je le fais pour avoir de la place, pas parce que je donne un autre pouvoir à l’objet que celui, justement, de m’encombrer pour rien. Je n’attache pas d’importance à la plupart des objets, je les utilise, et quand à un moment donné ils ne me servent plus (enfants plus grands, goûts différents, etc.), je les donne. Je ne cherche pas plus loin.
N’empêche que oui, faire de la place, c’est pour moi me sentir plus légère. L’encombrement me pèse.
J’admire la référence à Lao Tseu. Il n’empêche que je ne comprends rien aux transferts psychologiques, ni au « méta »poids d’un objet quel qu’il soit.
Si je résume votre méthode de libération mentale : rien de tel que le vide pour mieux le remplir de sens mais sans essence émotionnelle qui par nature est vive et pesante comme la matière.
Cela concerne le passé d’aujourd’hui car le passé de demain sera différent, vraiment différent puisque à terme, la transmission par héritage (un terme qui revient souvent dans vos écrits), sera immatérielle car surtout composée de souvenirs dûment fabriqués, entreposés dans des disques durs et les cerveaux.
« moins de biens, plus de liens » : c’est une idéologie qui s’enracine ça et là.
A l’é vide nce, tant d’espace à investir, sera le lieu du plus pur détachement et désintéressement optimal.
C’est un grand et noble projet, je n’y comprends pas grand-chose mais pourquoi pas ?!
Certes, Val Lao sur la Colline, sauf qu’ici on n’est pas du tout sur le même plan.
On appelle les choses des objets, les objets ne sont pas des êtres, même si parfois, hélas, on traite les êtres vivants comme des objets.
Arf, Shadocka, une blog pourrait faire une bonne thérapie. ;-)
Ce qui m’a interpellée, c’est que chacun a interprété les objets en questions : jouets, livres, vêtements, meubles, œuvres d’art en fonction de sa propre histoire. Je vous rassure, on ne manque pas d’objets à transmettre aux enfants; mais c’est du côté de mon mari qu’il faut les chercher.
Mon histoire familiale fait que oui, je suis très sensible à l’idée de léguer quelque chose à mes enfants, mais que je ne peux leur transmettre ni souvenirs de moments avec leurs grands-parents, ni objets leur ayant appartenu. C’est donc à moi d’inventer ces souvenirs-là. Ce n’est pas quelque chose que j’ai voulu mais une situation avec laquelle j’essaie de composer, au quotidien.
15 janvier 2018 13 h 56 min
Hello Daphné,
sais-tu que j’ai fait la même chose ce we ? C’était plus facile, certes, car il s’agissait des livres et des jouets de mes enfants mais je suis tellement contente d’être parvenue à alléger la bibliothèque et les coffres à jouets. Nous avons déménagé plusieurs fois et avons à chaque fois tout emporté, sans nous interroger, sans faire de tri, et finalement, nous n’avons jamais ouvert ces cartons qui se sont installés de façon durable au grenier. J’aime beaucoup ton expression de « limbes modernes » pour évoquer les greniers et les caves. Notre luxe aujourd’hui n’est pas tant de posséder des objets que d’être maître de son temps et de son espace et il est vrai aussi que toutes ces choses sont comme des boulets à nos chevilles. Elles obstruent notre horizon et nous empêchent d’avancer.
Cette année, nous devrions encore une fois déménager et changer de région et j’ai décidé qu’il n’était plus acceptable de tout empaqueter sans réfléchir. Alors, même si l’activité est chronophage et pas forcément plaisante, je vais m’astreindre moi aussi à ce tri pour avancer, pour y voir plus clair et pour nous alléger.
Bonne journée, Daphné, et merci pour ce bel article !
Justement Ellen, c’est volontairement que je n’ai pas parlé du type d’objets que j’ai donné. J’ai lu des commentaires qui parlaient de trier des jouets, livres, vêtements. Peu importe l’objet en lui-même, j’avais juste envie de partager ce moment où on sait qu’il est temps de dire au revoir à certaines choses.
Oui, le temps est un vrai luxe; notre société excelle dans la création de nouveaux besoins, biens de consommation, habitudes qui finissent par grignoter temps et espace.
15 janvier 2018 14 h 11 min
Ah, Daphné, tu deviens aussi sage que le Dalai-lama ! Je ne suis pas une adepte de toutes ces phrases ‘Feel good’, un peu ‘gnangnan’ qui fleurissent partout, mais il y a quand même une phrase qui colle parfaitement au sujet. C’est Brad Pitt qui la prononce dans Fight Club « Les choses que l’on possède finissent par nous posséder » et dans ce cas, on est enchaîné aux choses, on ne veut pas, on ne peut pas s’en débarrasser.
C’est quand même une sacrée victoire, tu as retrouvé ta liberté.
Je ne me laisse pas posséder par des objets. Si je devais partir maintenant, sans jamais revenir à la maison, je prendrais – Le chien, bien sûr, 3 petits pots à thé de chez Harrod, offerts par mon mari et 2 tasses Belle au bois dormant et Blanche Neige, de mes filles.
La seule chose qui me rend triste, c’est quand je change de voiture. Comme je garde une voiture environ 15 ans, c’est presque un déchirement pour m’en séparer. Mais ce n’est pas vraiment l’objet qui me manque, ce sont les souvenirs qui s’y attachent. Quand j’ai abandonné ma vieille Twingo, je laissais derrière moi tous les transports quotidiens de nos filles. Avec ma Panda, je suis souvent avec Mathilde et bientôt Inès, Mine de rien, elles vont grandir avec.
Oh non Jo, je suis bien loin d’être sage, heureusement – et il y a plein, plein d’objets qui errent encore à la maison sans qu’on ne sache trop à quoi ils pourraient bien servir un jour. Mais s’il y a le feu, j’embarque mes disques durs, dessins d’enfants, doudous des garçons et ce devrait être bon. Quoique, toutes les pièces ouvrant directement de plein pied sur le terrain, ce ne devrait pas être bien compliqué de prendre des trucs en plus. Parce que je sais que Philéas et Virgile sont attachés à plein de choses de leur enfance, j’essaierais quand même de leur récupérer autant que possible.
Ah la la, on est justement en plein brainstorming côté voiture. Je crois que je suis capable de passer des mois à comparer tous les détails avant de me laisser convaincre. Mais il faut dire qu’on y passe tellement de temps, dans nos voitures. La Panda, c’est tellement chouette; petite à l’extérieur mais grande à l’intérieure et bien cubique pour y caser plein de choses. ;-)
Jo, il y a un site qui s’appelle « Burning House »: si ta maison brûlait quels sont les quelques objets que tu sauverais? les gens prennent en photo , les 4 ou 5 objets qu’ils voudraient et pourraient emporter. C’est très révélateur des priorités. Mais ce qui m’émeut, c’est que souvent, ce sont des souvenirs de leurs parents ou grands parents !!
Merci pour la découverte Reine, c’est très intéressant. Et assez révélateur; je n’aurais pas pensé à prendre passeport, clés et lunettes de vue. Par contre, pour aller chercher maman renard dans les flammes, je cours, hein ( sans voir où je vais, donc ).
Mais pourquoi plein de gens prennent-ils un couteau suisse ? sont-ils donc si nombreux à vivre en pleine jungle sur une île déserte ?
Merci. Je ne connaissais pas, je vais aller voir ce site
15 janvier 2018 14 h 25 min
Bravo.
Moi je suis dans l’état d’esprit inverse : après des mois – qui font des années – de chantier à vivre dans un camion, puis dans une cuisine-chambre-bureau j’ai hâte d’ouvrir mes cartons et de retrouver mes « choses ». Mais… sans doute une partie d’entre elles repartiront illico dans leur carton de stockage pour un Secours-pop-catho-paroisse-assoc’ local car je crois que je les ai oubliées. On verra comment se passeront les retrouvailles.
Ici aussi les livres sont clairement envahissants : mais on se dit :mais c’est en partie pour le boulot ; on n’a pas la télé; pas de DVD : à la place on a des livres… ok…
J’adhère à la remarque de Corbu. Mais c’est important quand même les souvenirs. Quand on sera vieux et qu’on aura une de ces maladies neurovégétatives c’est peut-être une petite fleur séchée dans les pages d’un roman de gare qui nous permettra de remonter quelques bribes de mémoire non ? Je crois beaucoup à la force des objets pour raconter les histoires : à l’heure ou nos souvenirs sont de plus en plus numériques (et donc n’existent pas réellement), il me semble que trouver une petite boîte laquée dans l’armoire de ma vieille tante reste la plus belle trace qu’elle peut nous laisser et nous incite à nous interroger sur sa vie : dedans il y a un billet écrit dans une langue inconnue et des cartes postales indiennes simplement signées : et si ma vieille tante avait été amoureuse dans sa jeunesse d’un maradja… J’écoute les objets ils me parlent… (bon des fois c’est la cacophonie aussi hein !! ;-) ;-)
C’est exactement ça Fanchette; le précepte « loin des yeux, loin du cœur » a du être inventé par un déménageur. Combien de fois il m’est arrivé en ouvrant un carton de me demander pourquoi j’avais bien pu garder ça ?
Mon cher et tendre est très attaché aux objets, et mine de rien a récupéré pas mal d’affaires familiales. Mais ce qui me parait vraiment important, c’est de discerner les souvenirs qu’on se fabrique maintenant et qu’on aura envie de transmettre à nos enfants.
15 janvier 2018 16 h 26 min
Je fais ça régulièrement, depuis assez longtemps, après m’être laissé déborder à un moment donné. On va dire qu’un tiroir plein de perforatrices, ça ne compte pas, un autre plein de tampons encreurs non plus, mais tu vois l’idée. J’ai pas mal de vêtements, c’est vrai, mais à la fin de chaque saison, je vire ce que je n’ai pas ou très peu porté, quelle qu’en soit la raison, et sans état d’âme aucun. Idem pour la vaisselle. Je n’ai plus de bibelots depuis trèèèès longtemps, seulement quelques pièces décoratives. Et quand par hasard, il m’arrive encore de redécouvrir un objet que j’avais oublié au fond d’un placard, hop, il part avant que j’ai eu le temps de le re-rencontrer !
Bon, côté atelier, c’est une autre musique, outillage idem.
Et je ne dis pas qu’il n’y a pas du foutoir improbable dans mon cellier…
Mais dans une maison, le vide m’apaise, je me sens l’esprit plus clair, moins sous pression.
Pourtant, j’aime les intérieurs où les murs sont surchargés de cadres dépareillés, le sol recouvert de tapis disparates, les meubles encombrés de camelote, les plafonds envahis de végétation… Mais chez les autres !
Val, je te comprends; je viens de fabriquer un meuble entier uniquement dédié à mon matériel DIY. Je suis assez maniaque avec les cartons aussi; dès que j’en vois une belle plaque bien grande, en bon état, hop, je stocke. Parce que c’est toujours utile pour faire des bricolages.
Par contre, côté vaisselle, je n’ai qu’une série d’assiettes, la même, depuis près de 20 ans. Et suis d’ailleurs un peu chagrin qu’Ikea m’ait trahie en arrêtant sa fabrication; je les aurais bien gardés pour toujours en ne remplaçant que les abîmées.
J’essaie de circonscrire livres, décos et sculptures à la bibliothèque mais je vois bien qu’en douce, mon cher et tendre pousse pour mettre les livres sur double rangée. ;-)
Tu me diras que de mon côté, j’ai encore du mal à résister à l’appel d’un joli coussin; c’est vrai qu’on commence à ne plus trop voir les canapés en dessous.
15 janvier 2018 19 h 31 min
Bonjour Daphné,
J’ai eu la « chance » de devoir déménager deux fois vers des logements plus petits. Lors du 1er déménagement, j’étais en larmes quand j’ai déposé mes cartons de livres à l’association du coin. Depuis deux ans, je suis de nouveau en « surface normale », mais j’ai pris de nouvelles habitudes : les livres lus sont donnés. Ces objets un peu particuliers aident à vivre, mais ils peuvent aussi faire souffrir… Je comprends ton besoin de te séparer de certains objets et tu as pu le faire sur ta propre décision, sans contrainte et c’est important. Bonne soirée Daphné.
J’ai tellement, mais tellement déménagé petite, que je souhaite maintenant du calme, de ce côté-là.
Quoique; « mobilis in mobile », ce serait pas mal aussi de s’offrir un déménagement chez soi pour prendre le temps de réfléchir aux objets qu’on garde, ou pas, à ce qu’on changerait chez soi.
C’est d’ailleurs un truc que j’aime aussi dans l’échange de maison; quand tu rentres d’un long échange dans une autre maison, où tu as fini par prendre tes marques, tu vois ta maison avec un regard neuf. Les habitudes reviennent vite, mais pendant quelques minutes il y a ce léger flottement.
15 janvier 2018 22 h 25 min
J’avais fait un gros tri libérateur sur plusieurs mois avant de déménager.
Et puis quelques mois après notre emménagement j’ai ressenti le besoin d’aller + en profondeur et j’ai donné des objets auxquels j’étais attachée et une bonne partie des livres adorés de ma bibliothèque. Cela m’a mis dans une grande joie de faire circuler des objets chéris!
Oui, j’aime l’idée de faire circuler les choses, de partager ce qu’elles ont pu nous apporter; parce que je préfère qu’un objet puisse rendre quelqu’un heureux que de le laisser dans un carton par peur du manque.
Pratiques-tu le book swapping ?
15 janvier 2018 22 h 42 min
J’aime bien ton article et cette idée de tri. Les objets chez moi sont peu nombreux. Ma maison est petite. J’achète rarement de la vaisselle. Encore moins des objets d’art. Mais j’ai une vitrine dans un buffet ayant appartenu à ma grand-mère. Ce meuble est , je pense, démodé. Mais je ne pourrais m’en séparer. D’abord je le trouve joli. Ensuite il a été sauvé in extremis. J’aurais l’impression de trahir quelqu’un , quelque chose. c’est complètement irrationnel mais c’est très fort. Derrière les vitrines, j’ai déposé en choisissant soigneusement, les objets « précieux », ceux qui ont une histoire. je les aime tous.
Pourtant il y a un tri qui m’attend depuis des années. Tout ce qui était à ma soeur. J’ai jeté certains de ses objets et je le regrette aujourd’hui. Alors je ne touche plus à rien. Je ne peux pas. J’ai encore ses centaines de livres qui prennent la poussière. Je sais bien qu’un jour je devrai m’alléger moi aussi…
Je te comprends Bobette; aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas réussi à décider ce que je vais faire des cendres de mon père; c’est une responsabilité qu’on m’a laissée mais je que je n’ai pas envie d’assumer seule. Je pense avoir trouvé une solution transitoire mais reste partagée entre l’idée de respecter ce que je pense être sa volonté, sans en être sûre, et l’idée de mettre ses cendres dans un lieu où sa famille pourra participer à la dispersion. Je n’ai pas envie d’avoir des remords, ou de laisser des regrets à d’autres. Et me dis que le temps décantera les choses, comme ce temps est nécessaire pour toi. <3
16 janvier 2018 17 h 08 min
C’est vibrant d’émotion ton post. Pfffff en fait je crois que ça me touche beaucoup car j’accumule beaucoup d’objet auxquels j’attache des souvenirs, des sentiments. Je sais qu’il faut que je tourne certaines pages, que je m’allège. Peut-être ton post va-t-il me permettre d’y penser tranquillement à mon rythme, pour me défaire d’abord virtuellement de tout ce poids et pouvoir commencer à faire un tri.
Pour la première fois, cette année, j’ai été prise d’un besoin de faire le tri dans la paperasse administrative et j’en ai rempli un plein sac poubelle que je vais donner à mon beau-père qu’il les brûle. Une partie de ma vie d’avant va s’envoler en fumée mais finalement ce n’est que du papier.
Je file voir tes posts voyage au Portugal, j’ai trouvé un peu de temps entre deux dossiers.
Oui, je pense que mon tri avait commencé dans ma tête plusieurs mois avant; je savais exactement ce que je voulais du coup le jour J – même si ce ne fut pas facile de convaincre mes hommes de me laisser faire. Mais ça fait un bien fou d’oser tourner une page.
18 janvier 2018 21 h 25 min
Coucou ! Je me retrouve beaucoup dans ton article, en effet moi aussi je prends régulièrement de le temps de faire du tri dans mes affaires, et qu’est-ce qu’on se sent bien après ! Comme tu l’as bien dit, on fait du tri dans sa maison, on fait du tri dans sa vie ! :)
Coucou Roberta; je trie aussi très régulièrement mes affaires pour ne pas me laisser déborder. Là, c’était un peu plus particulier et j’ai du insister auprès de mes hommes pour faire place nette. Mais je suis ravie d’avoir ce cap – on se sent plus légère dans sa vie, et dans sa tête aussi.
24 janvier 2018 19 h 09 min
Salut Daphné !
Je suis ton blog depuis quelques temps après avoir decouvert tes coms chez Caro.
Ton post sur le desencombrement raisonne en moi … il y a tellement de choses dont je veux me débarrasser … avoir plus d’espace et un espace plus agréable à regarder aussi … les freins sont le manque de temps (pour trier mais aussi pour aller déposer les choses à donner) et certaines vieilleries ne sont pas à moi mais à mon mari (adepte du ça peut servir). Plus sûrement aussi des freins psycho (peur de regretter d’avoir donné certaines choses).
Je me retrouve vraiment dans les commentaires donnés sur les voitures .. après plus de 140 000 km et 8 ans dans la mienne savoir qu’il va falloir bientôt en changer me fend le coeur …(280 000 km) c’est mon 1er achat vraiment important d’adulte et toutes mes economies (argent des grands mères notamment) sont passées dedans …
Merci pour tes posts dont j’aime bcp le ton et l’énergie !