Loin de l’Algarve touristique
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Après notre séjour en Algarve, on est repartis vers Lisbonne en longeant la côte vicentine, côté ouest. Le contraste entre les plages du sud de l’Algarve et cette côte sauvage est saisissant. A quelques km de distance, on passe des plages aux eaux calmes à un océan Atlantique déchaîné. Un peu comme si tu switchais de la Méditerranée à la Bretagne en moins de 30 min. Assez déconcertant !
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Découvrir la côte vicentine
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Je rêvais de ce trajet le long de la côte vicentine depuis longtemps mais commençais à déchanter; nous avions 150 km à faire et la tempête s’annonçait de plus en plus rude. Qu’importe, ce n’est pas un peu de mauvais temps qui allait décourager la belge que je suis.
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En arrivant vers Sagrès, on oublie les stations balnéaires de la côte sud de l’Algarve pour retrouver des paysages complètement naturels comme ceux de Monchique. Dès qu’entre dans le parc naturel du Sud-Ouest Alentejano et côte vicentine, qui protège cette côte sauvage sur plus de 110 km de long, on est séduits.
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Le paradis des surfeurs
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Peu après Sagrès, on s’arrête à la jolie praia do Beliche. On partage la plage avec un groupe de surfeurs qui s’élancent vers les vagues. Le site est complètement sauvage et le cadre superbe avec ces falaises qui enserrent une grande plage de sable doré. Planches sur les toits, plusieurs combis de surfeurs sont garés sur le parking en surplomb. Le spot semble bien connu des amateurs de belles vagues.
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cap Saint Vincent
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3 km après, on arrive au cap Saint Vincent, qui a donné son nom à la côte vicentine. Comme un bout du monde, ce cap marque l’extrémité sud-ouest de l’Europe. De nombreuses batailles maritimes ont eu lieu au large. Je tiens fort la main de Virgile; on domine l’océan du haut d’immenses falaises et le vent souffle de plus en fort. Cette fois c’est sûr : la tempête arrive.
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On décide quand même de prendre une route en terre pour rejoindre la côte vicentine, passant au milieu de vastes étendues sauvages. L’agitation de la côte sud de l’Algarve nous parait bien loin d’un coup.
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Arrivés à Carrapateira, on bifurque pour rejoindre la praia do Amado. Hop, j’enfile mon imper sous la pluie battante pour un test d’étanchéité en conditions extrêmes. Résultat ? Pas très concluant côté vêtement. Par contre le paysage est grandiose; des falaises ocres enserrent une plage complètement sauvage, dans un paysage de bout du monde. Vous devrez me croire sur parole, je n’ai pas tenté de test d’étanchéité de mon appareil photo.
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Joues rougies et cheveux perlants, je ne suis plus que flaque en remontant dans la voiture.
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Carrapateira
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Même si la situation météo empire, on décide de prendre la route qui fait le tour du cap derrière le village de Carrapateira. C’est le genre de coin encore miraculeusement préservé du tourisme dont on hésite à filer l’adresse. Parce qu’on sait bien ce qui est arrivé pas loin, sur la côte sud.
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On monte lentement sur la route de terre qui serpente le long des falaises. Essuie-glaces à fond, on ne distingue plus la limite entre mer et nuages. Quelques combis de surfeurs sont garés le long de la route, leurs occupants bien au chaud à l’intérieur. Régulièrement, des passerelles en bois invitent à aller prendre le large. Puisque je suis de toute façon trempée, quelques gouttes n’y changeront plus rien n’est-ce pas ? Je claque la portière et cours en rigolant pour braver les éléments.
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Le pêcheur qui roule vers les falaises doit avoir un bon imper, lui. Voilà, il faudra me croire sur parole, c’est sublime. Ces gouttes qui voilent le paysage renforcent ce côté bout du monde. Il n’y a plus que moi, l’eau, et le pêcheur, imperturbable, qui lance son appât du haut des falaises.
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Tiens, ça calme. Oh, un lutin court vers nous, paquet de chips à la main. Il parait qu’on peut voir des dauphins jouer dans les vagues On ne guettera pas longtemps, la pluie revient. On court sur la passerelle pour retourner à la voiture. Chips et mouettes volent d’un même élan.
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Praia do Vale dos Homens
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Dernier arrêt de la journée avant que la lumière ne disparaisse derrière l’océan à praia do Vale dos Homens. La pluie s’est calmée, on tente un petit survol avec Dumbo. Les escaliers qui descendent à flanc de rochers sont trempés, on avance lentement et regardons ce paysage grandiose complètement sauvage. Ce soir on dort à Vila Nova de Milfontes avant de passer quelques heures à Lisbonne pour conclure notre voyage. Demain il fera beau.
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Côte vicentine – infos pratiques
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Ma carte de la côte vicentine :
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Cliquez sur les points pour plus de détails
Oui, ceci est une auberge de jeunesse
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Détails pour organiser votre voyage sur la côte vicentine :
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- Située à 250 km de Lisbonne et 100 km de Faro, vous pouvez facilement rejoindre la côte vicentine depuis l’un de ces deux aéroports, très bien desservis par les compagnies low cost.
- L’idéal est de louer une voiture pour longer la côte vicentine.
- C’est une destination très agréable toute l’année ( je sais, on est tombés sur LE jour de tempête de l’hiver ).
- Pour loger, j’ai repéré le joli Amazigh Hostel une auberge de jeunesse contemporaine façon boutique hotel parfaite pour séjourner en famille avec un petit budget. Elle est située à Aljezur, la capitale de la côte vicentine. Ici, vous trouverez tous les services à proximité.
- Toujours à Aljezur, le MÓ Veggie Bistro sert d’excellents plats végétariens et jus frais pressés.
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Mon avis sur la côte vicentine
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Même si les éléments étaient contre nous ce jour-là, m’empêchant de prendre des photos dans la tempête, la côte vicentine est de toute beauté. Les paysages sauvages rappellent l’Ecosse avec ces falaises et rochers qui enserrent des plages sur lesquelles déferlent les vagues d’un océan déchaîné. Toute la côte vicentine est protégée par un parc naturel qui a préservé la région de l’urbanisation intense qu’a connue la côte sud de l’Algarve.
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C’est un endroit parfait pour ceux qui aiment les paysages sauvages, bruts. On peut observer faune et flore le long des sentiers de randonnée réputés. La côte vicentine est un spot connu des surfeurs de toute l’Europe. Avec leurs gros rouleaux, ces plages sauvages sont l’endroit parfait pour faire du surf en hiver.
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Malgré la tempête, cette journée sur la côte vicentine fut une très jolie surprise et je garde cette destination en tête pour une escapade depuis Lisbonne, qui n’est qu’à 3 h de route.
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17 Commentaires
17 janvier 2018 8 h 11 min
J’ai aimé ce côté très sauvage également. Nous avions du soleil et la lande était fleurie, ce qui donne un tout autre aspect au lieu, toutefois, le vent était bien là aussi! Impossible de rester longtemps au Cap Saint Vincent, d’ailleurs, la rotation des voitures est assez rapide pour trouver de la place même quand il y a foule. C’est vrai que sur certaines images, on pourrait croire que tu étais en Ecosse!
Les photos de la côte vicentine sous le soleil donnent terriblement envie d’y retourner; j’imagine qu’au printemps, ce doit être superbe. Et c’est un excellent pour faire des randonnées semble-t-il.
17 janvier 2018 10 h 48 min
Ayant oublié que ce matin je commençais à 8h au lieu de 6h30, j’ai eu plein de temps pour m’évader (avant de reprendre pied dans la dure réalité !!!!) et affronter la tempête avec vous, ou plutôt avec toi, t’es hommes étant courageusement restés à l’abri :-)
Mais quel merveilleux voyage encore une fois ! Bon j’ai compris quel endroit je fuirais si un jour mon rêve du Portugal se réalise ! J’ai adoré l’histoire du vieux monsieur squattant les ruines du monastère et suis curieuse de savoir quel était le trésor caché découvert grâce à lui !!!!!
Ton homme a-t-il déjà goûté au sanglier cévenol ? Si oui, est-il meilleur ? C’est juste pour savoir si je note l’adresse du restau :-; :-; :-;
As-tu résisté à l’envie de cueillir quelques oranges et citrons (je crois que moi j’aurais craqué, mon citronnier refusant obstinément de produire :-( )
Ton flop sur l’immobilier qui dénature et détruit les paysages me rappelle une reflexion d’amis partis sur la côte tunisienne et revenus très très déçus en me disant qu’ils avaient eu l’impression d’être à la Grande Motte sauf qu’il y avait les chameaux en plus !!!!!!! (Je ne me souviens plus de l’endroit où ils étaient, mais également un autre endroit à éviter ! )
Bref, merci de partager tout ça avec nous, un jour je découvrirai ces paysages fabuleux en vrai, oui oui !!!!!!
Il faudrait que je regarde si les quelques photos que j’ai prises du monastère de Monchique sont exploitables ( quoique, je pensais au départ que celles de la côte vicentine seraient impubliables et puis bon, finalement, c’est sombre mais chouette aussi ).
Il y a des endroits merveilleux en Algarve et je ne regrette pas du tout d’y être allée, il faut juste savoir que certains coins ont été bien aménagés pour le tourisme. J’aurais bien rapporté des cargaisons de citrons mais n’avais qu’un bagage à main.
J’essaie désormais de toujours regarder les photos satellites google maps avant de partir quelque part; parce qu’aucune description dans un guide ne permet de réellement comprendre l’étendue des dégâts. Oui, on perçoit bien que le tourisme est devenu la première industrie mondiale quand on voit les ravages qu’il peut causer.
17 janvier 2018 11 h 23 min
Voilà c’est décidé, grâce à toi j’ai trouvé LE lieu où nous passerons quelques jours pour fêter nos 20 ans de vie commune (à défaut d’être mariés ;-)… Merci de partager avec nous cet endroit si particulier et qui à l’air sublime (avec ou sans photos / avec ou sans la pluie) Ton post me donne envie d’y aller, là, tout de suite !!!
Je passe « en coup de vent » en ce moment mais je lis toujours et j’ai remarqué que ton blog est de plus en plus lu et commenté (me semble t’il !?). Je suis vraiment ravie pour toi et pour toutes celles (et ceux ?) qui découvrent ton univers délicat et passionné, créatif, hétérocycle, poétique et tellement, tellement positif et bienveillant.
La côte vicentine est vraiment de toute beauté; ces plages sauvages ressemblent à un bout du monde, finalement très facilement accessible depuis Lisbonne. Plus au nord, il parait que Comporta est très sympa aussi – ça fait un chouette road trip depuis Lisbonne.
Merci pour tes mots MarieL, toujours si bienveillants – j’ai quand même une chance folle de vous avoir rencontrés <3
17 janvier 2018 11 h 56 min
Une de mes journées préférées de notre road trip au Portugal, pas exactement là, mais juste un peu plus au nord, la même côte, les falaises, les rouleaux dans la mer, et le vent fou. Et juste nous.
Vous étiez allés vers Setubal et le parc naturel de l’Arrabida si je me souviens bien ? J’ai aussi lu que, un peu plus au sud, Comporta est très agréable. En descendant ensuite vers la côte vicentine, ce pourrait être un road trip parfait !
17 janvier 2018 16 h 50 min
Ça a l’air super. Ça ressemble à la pointe du Raz ;-) Que beaucoup prennent pour la proue de l’Europe continentale : alors que c’est le cabo Saint-Vincent hé oui !! Merci pour ce rappel géographique.
Ps : la petite lame d’eau créé une dentelle sur le sable, vue depuis dumbo : c’est de toute beauté.
Je me demande si ce ne serait pas plutôt cabo da Roca, juste au nord de Lisbonne ? Il faudrait demander à un surfeur, il doivent savoir ce genre de choses-là.
Le cap Saint-Vincent n’est ni le plus à l’ouest, ni le plus au sud mais il forme le coin sud-ouest de l’Europe, là où ensuite tu n’as plus qu’à affronter les grosses vagues pour rejoindre l’Amérique.
Les deux minuscules points rouges et bleus sur la photo, ce sont les braves surfeurs qui partaient à l’assaut de l’océan. On a rapporté des dizaines de photos de vagues; je crains qu’on n’ait développé une nouvelle addiction avec Dumbo.
Ah oui da Roca ça me dit quelque chose aussi : bon on va dire que c’est le Portugal la Proue de l’Europe continentale et pi voilà ! Ma géographie du Portugal est très sommaire, ton article a le mérite de m’y faire m’y intéresser… Merci.
Je crois que les caps ont tous en commun d’être le bout de quelque chose. ;-)
Quand je regarde une carte, j’ai l’impression que le Portugal arrive quasi à la même longitude que l’ouest de l’Irlande. Bien qu’après, tu me diras, il reste encore l’Islande et les Açores. Là on doit vraiment être loin de tout. Donc il faudrait peut-être qu’on cherche du côté des Açores le point le plus à l’ouest de l’Europe ?
Mais bon, si l’Europe était une table et les Açores des miettes tombées par terre, le cap saint-Vincent serait un coin de nappe.
17 janvier 2018 17 h 53 min
Tu me vends du rêve Daphné ! Je crois que ça y est mon premier voyage à l’étranger avec l’amoureux risque d’être au Portugal. Non mais ces paysages ! Pourquoi suis-je coincée derrière mon écran là tout de suite.
Moi aussi Sabine, je veux bien retourner sur la côte vicentine illico ! C’est vraiment une jolie destination pour les amoureux de grands espaces sauvages.
17 janvier 2018 18 h 41 min
J’aime beaucoup la dernière photo : Virgile et toi (?) dans le voile de la mariée…
Bonne soirée Daphné.
J’espère que tu n’es pas lasse de nos photos de vagues; je crains qu’on n’en ait rapporté pas mal !
J’aurais adoré me baigner, mais j’étais réquisitionnée pour surveiller les mouettes, qui ont parfois des réactions imprévisibles face à Dumbo. Plus d’une fois, on a opéré en catastrophe un repli stratégique en les voyant débouler.
31 janvier 2020 10 h 27 min
merci de nous donner plein de beaux commentaires.nous avons loué a cercal de l alentejo.avons nous fait un bon choix?