Tu le sais, je suis une pièce rapportée : la garrigue n’est pas mon biotope naturel. Je vis en France depuis une éternité mais suis une belge passée par ailleurs avant d’atterrir dans le sud de la France. Je me sens bien ici; je suis très heureuse d’avoir posé mes valises en France. C’est mon second pays, et celui de mes enfants.
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Pourtant, la France reste encore une énigme pour moi sur certains points.
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Voici mon top 7 des choses étonnantes en France
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La tranche de pain à côté de l’assiette
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Petite, le truc qui m’a le plus surprise en arrivant en France, c’est la première fois qu’on m’a servi un gratin dauphinois. Pas le gratin, hein. Soyons clairs : tous les gamins adorent ça. Mais à peine ma part posée dans l’assiette, on m’a rajouté, illico : -« pardon, j’avais oublié ». Et hop, la corbeille de pain a surgit. Je veux dire, le gratin dauphinois seul, c’est déjà du concentré de féculents qui explose tous les tableaux caloriques.
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Alors pourquoi rajouter à côté une tranche de pain en plus ? Imagine un peu le pauvre destin d’une corbeille à pain. Chaque jour, elle sait qu’elle va être remplie de tranches de baguettes qui finiront invariablement sèches à la fin de la journée.
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Pourtant jour après jour, inlassablement, les français rajoutent la petite tranche de pain à côté de l’assiette. Je sens bien que mon homme tente vainement de cacher sa gêne s’il n’a pas son morceau de baguette. Je vous le demande : peut-on réellement manger un repas dans ces conditions, hein ?
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Et chaque soir, je trouve dans ma boîte à pain plein de petites tranches toutes sèches qui me regardent avec un air de reproche. Le pain, c’est comme le sucre dans le café, l’alcool à l’heure du déjeuner ou le robinet d’eau qui coule à grands flots tandis qu’on se brosse les dents : je vous dirai si j’en veux et m’en couperai une tranche – mais uniquement si nécessaire.
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70, 80, 90
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Quel un paradoxe délicieusement français. Voilà un pays où Napoléon a réformé le code pour en faire un modèle de justice civile dans le monde, un pays qui a imposé mesures et poids dans des unités logiques, claires et faciles à compter ( nan mais imagines-tu le martyre de l’enfant anglais qui doit compter le prix en shillings du nombre de stones de foin qui permettront à son cheval de galoper à 3 miles par heure ? ).
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Tout roulait, on marchait vers un progrès exprimé en chevaux-vapeurs quand soudain, les français se sont révoltés contre cette vie trop planplan. Fallait pimenter un peu tout ça, tu vois. Pourquoi compter en septante, octante, nonante quand tu peux t’éclater à coups de soixante-dix ou quatre-vingt. Et mon préféré, quatre-vingt-dix ( genre, je dicte mon numéro de téléphone : invariablement, quand je dis : « soixante-d », j’entends les gens raturer – à ben non, pas de chance, barre le 6, c’est soixante-dix ).
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Alors, certes, tu me diras que c’est un héritage de nos ancêtres, les gaulois, très attachés au comptage en vingtaines. Ok, les traditions, c’est cool. Mais écrire quatre-vingt-dix-neuf, je t’assure, c’est vraiment pas cool. Quoique, un peu plus plus cool quand même que de voir certains français piquer un fou rire en entendant un belge ou suisse prononcer : – » alors, ça vous coûtera nonante-neuf francs ». D’accord, gardez votre quatre-vingt-dix, mais s’il vous plait, arrêtez de vous foutre de notre gueule avec notre septante.
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Le vouvoiement
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Ah la la, le vouvoiement est un art subtil. Certes, vouvoyer les inconnus, connaissances vagues, enseignants, directeurs ou fonctionnaires peut sembler évident – et on soigne en général son langage pour l’adapter à ce vouvoiement formel. Mais quand on commence à faire connaissance, il y a toujours ce point de bascule, où tu sens que tu pourrais passer au tutoiement sans en être complètement sûr. Comment faire pour savoir si la personne en face de toi est prête, ou pas ? Faut-il regarder son langage corporel, choper l’instant idéal pour lui faire ta demande ? Comment la formuler sans passer pour un goujat ?
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Bref, rouler sa première pelle, à côté, c’est de la gnognotte. Je me suis sentie libérée, délivrée au Québec cet été. Cré moé, cré moé pô, si tu ne veux pas passer pour un niausieux tu tutoies et hop, l’affaire est ketchup !
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Les murs de clôture
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Dans mon grand sud, les gens sont super sympas, et très conviviaux. Mais alors, pourquoi ont-ils cette fascination pour les murs de clôture ? Si possible bien hauts, enduits couleur gelati italienne, quand il ne sont pas laissés bruts de parpaings et fers à bétons prêts à monter toujours plus hauts ( ouaip, ici tu dis parapainG avé l’accent ).
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Quand tu montes en haut de la garrigue pour arriver chez moi, tu es en pleine nature. Enfin, si tu arrives à l’apercevoir, bien planquée derrière de hauts murs. Parfois, tu vois même les gens entourer leurs terrains de murs AVANT de penser à poser le premier parpaing de leur maison.
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J’ai un peu de mal à comprendre le concept; tu viens vivre dans un cadre naturel – mais derrière tes murs de 2 m de haut. Quadrillée de murs de bétons, cette zone naturelle n’en a finalement plus que le nom. Je rêverais de simples clôtures en rondins, haies végétales, voire pas de clôture du tout. Je te raconte pas ma joie quand j’ai trouvé un terrain en limite d’une zone naturelle inconstructible. A moi la vie sans murs ! ( Ah non, flûte, mes voisins en ont construit de chaque côté de mon chemin d’accès ).
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Les noms des classes
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D’accord, le système scolaire français est réputé dans le monde entier et les élèves ont d’excellents résultats aux examens. Mais sérieusement, d’où vient ce délire avec les noms des classes ? Tu termines Petite, Moyenne et Grande Section pour entrer au Cours Préparatoire. Préparatoire à quoi ? Au cours Elémentaire, à ne surtout pas confondre avec le Cours Moyen ( moyen de quoi, au fait ? ). Ensuite, t’allumes la fusée pour un compte à rebours qui va te propulser en terminale. Terminale, hum, comme le stade terminal ? N’y a-t-il plus vraiment aucun espoir après ça ?
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L’heure de midi
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C’est peut-être le point le plus obscur pour moi; les français ont su créer un mode de vie agréable, une société qui permet de conjuguer harmonieusement travail et vie de famille pour s’épanouir pleinement.
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Mais alors, pourquoi tout ruiner avec la sacro-sainte pause déjeuner de midi ? 2 h pour déjeuner, vous êtes sérieux les gars ? Grâce à l’unique amplitude de la pause méridienne ( ouaip, on dit comme ça dans le jargon de l’éducation nationale ), nos écoliers français sont parmi ceux qui terminent leur journée le plus tard en Europe. Les écoliers anglais terminent à 15h30, allemands et néerlandais 15 h. Et les petits finlandais ont fini à 13 ou 14h. Perso, je préférerais nettement rentrer plus tôt et profiter de plus de temps avec mes enfants que de digérer pendant 2 h.
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Le repas chaud à midi
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Allez, j’avoue : en bonne belge, j’aime dégainer ma boîte à tartines à midi. Voire me faire un pistolet à l’américain les jours de fête. Mon homme, en pur méridional, conçoit difficilement de déjeuner sans faire un repas chaud. Si j’ai bien suivi l’idée, le concept est qu’un repas chaud nourrit mieux, apporte une vraie pause. Moi je préfère avancer dans mes tâches pour terminer plus tôt et faire des choses intéressantes de ma soirée ( on en revient à la sacro-sainte heure de midi ).
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Et puis je les aime bien me midis tartines : au plat pays, on rafle tout ce qui peut servir à en confectionner et hop, chacun se fait sa tartine. Essayez, vous verrez, c’est très sympa.
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La France est décidément un paradoxe que je ne comprendrai jamais vraiment. J’ai beau habiter ici depuis des années, certains trucs resteront à jamais une énigme. Mais n’est-ce pas finalement ce qui rend ce pays si attachant ?
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Et toi, y-a-t-il des choses étonnantes en France auxquelles tu ne t’es pas habitué ?
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55 Commentaires
21 mars 2018 8 h 09 min
Ah, je ne sais pas, je suis 100% d’ici! Mais tu m’as bien fait rire!
La consommation de pain a quand même beaucoup chuté depuis plusieurs décennies.
Septante et nonante, c’est quand même plus logique, c’est sur.
La pause de 2h, euh, la mienne n’en fait qu’une ce qui ne me laisse pas le temps de faire la sieste. J’aimerais bien 2h tous les jours!
Chez nous, les tartines, c’est plutôt le soir, parce qu’on dort mieux quand on est plus léger.
Les noms des classes sont des restes de l’époque du certificat d’études, un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître!
Les murs de clôture, c’est un mystère pour moi aussi.
Bref, je ne peux même pas te répondre pour tout, mais tu m’as bien fait sourire.
Oh la la, je n’ose même pas imaginer de proposer des tartines à mon homme le soir – mais j’ai réussi à instaurer le gros bol de soupe ( et carré de chocolat ). Ce qui m’amuse aussi, c’est cette passion très française pour la baguette ( et le fait de croquer le quignon à peine sorti de la boulangerie, trop mignon ) ; j’adore la baguette, hein, mais j’essaie de convertir mes hommes a des pains plus complexes, plus intéressants d’un point de vue nutritionnel. Mes tentatives à base de pumpernickel n’ont pas eu un grand succès jusqu’à présent mais je persiste !
sait-tu que la baguette a été inventée pour la construction de la Tour Eiffel?
il fallait pouvoir rompre le pain avec les mains, c’était trop dangereux d’emporter son couteau sur le chantier… tu imagines si un ouvrier l’avait fait tomber de là-haut?
comment veux-tu que nous ne soyons pas attachés à un symbole si Frenchie?
Merci Verveine et lin pour cette chouette anecdote
21 mars 2018 8 h 35 min
En bonne française, j’ai souris en lisant ton article. On ne se rend pas toujours compte comme des choses qui nous semblent logiques, ne sont en fait que culturelles (comme la fameuse pause méridienne). Ceci dit en entreprise, que tu prennes une pause de 30 min ou de 2h, on ne te laissera pas sortir plus tôt alors…
Oui, je crois que, dans l’inconscient, quelqu’un de productif reste forcément tard au travail. D’ailleurs, nombre d’entreprises programment des réunions qui commencent à 16h. Et plus tu montes dans la hiérarchie, plus il est mal vu de partir avant ton supérieur.
Alors que dans d’autres pays, comme en Scandinavie par exemple, il est au contraire mal vu de négliger ta famille en t’attardant au bureau une fois ton travail fini. Comme quoi, ce n’est pas juste une question d’horloge, mais bien un réel problème culturel.
21 mars 2018 9 h 14 min
ah, les murs de clôture, mon grand cheval de bataille…
quinze ans qu’on a acheté la maison, quinze ans qu’on me dit:
-mais tu ne fermes jamais ton portail? non, ça me casse les pieds de perdre cinq minutes tous les matins à l’ouvrir ET le refermer
-mais ton grillage avec les voisins, il est super bas, tu ne vas pas le remonter? non, j’ai mieux à faire de mes sous.
-mais tu pourrais mettre une haie au moins! et comment je fais alors pour papoter avec mon voisin, hein? pour qu’il me prête ses outils, me dispense de bons conseils et m’échange ses figues contre mes framboises…
quant à ton idée de haie végétale, c’est sympa quand c’est varié, mais je ne supporte plus l’éternel alignement de thuyas: tellement moche que je me dis que les proprios auraient mieux fait de bâtir un mur et le peindre en vert…
quant au septante, octante et nonante je te suis à 100%: je rééduque les troubles logico mathématiques et ça me simplifierait sacrément la tâche!
ah oui au fait: je suis orthophoniste. je n’aime pas beaucoup ce mot un peu raide d’équerre, mais je ne suis pas très adepte non plus du belge logopède, qui m’évoque plutôt un palmipède vivant au pôle nord!
à part ça, j’aime tout chez les Belges: les frites, Stromaë, les croquettes de crevettes, Magritte, le sirop de Liège, Emile Verharen et surtout cette attitude simple et sans chichi que vous savez avoir d’emblée avec les étrangers et que vous partagez d’ailleurs avec les Québéquois!
Ca me fait toujours rire cette histoire de portail; comme s’il fallait faire l’érection du plus haut pour montrer qui c’est le patron du quartier. J’adore aussi l’argument qui consiste à dire qu’un mur, ou portail empêchera un cambriolage; je doute qu’une personne déterminée se laisse impressionner par un portail motif lion.
Plutôt que de tout défricher pour construire un gros mur, j’aurais tellement aimé qu’on laisse la nature faire la haie végétale qui pré-existait. On a largement la place dans ma garrigue de laisser une zone tampon de 5 ou 10 m pour permettre de créer un habitat pour la faune locale.
Je te le concède : notre logopède est coton ( mais mignon ) !
21 mars 2018 9 h 39 min
Hahaha, j’adore.
Mon homme est Français et a migré en Belgique. A part les murs de clôture, nous avons vécu les mêmes chocs de culture et en parlons régulièrement.
Par contre, il a adoré le concept tartines en arrivant en Belgique surtout lorsqu’il a découvert le rayon des salades de thon, de viande, poulet curry, poulet andalouse, américain,… il a moins adoré le concept des kilos qui ont suivi :) La famille préfère d’ailleurs qu’on leur apporte ça plutôt que des chocolats !
Le pain à tous les repas, c’est fou ça. Il en est malheureux quand on va au resto parce qu’en Belgique c’est pas systématique voire rare. Et il ne faut pas oublier le fromage en fin de repas, ne fut ce qu’un petit bout quoi pour finir le pain…
Les noms des classes, n’en parlons pas. Notre fille rentre en première primaire en septembre et il a fallu que je lui réexplique le concept pourtant pas compliqué : 3 classes de maternelle, 6 classes de primaire et 6 classes de secondaire. POINT.
Ne parlons pas non plus de toutes les abréviations françaises. La DGSE, la DAS, la CAF, la COCOF,… sans compter sa soeur qui est gendarme et qui parle de toutes les sections comme si c’était une évidence, je suis perdue devant un 90′ Enquêtes spéciale police.
Mais la Belgique fournit également son lot de choses étonnantes. Finalement, ça fait un bon mélange et c’est très drôle.
Oh la la oui Mag, c’est de la jolie au rayon pâtes à tartiner – on trouve les mêmes gros délires dans les supermarchés scandinaves – la palme revenant aux islandais quand même !
Oui, je crois que la France est plus encore le pays du fromage que du vin; mon homme peut passer une demi-heure chez son fromager à comparer l’affinage de tous les fromages du magasin avant de faire son choix. Ici aussi, il faut toujours un morceau de fromage -« tu vas pas laisser ce bout de pain quand même ! ».
En plus d’avoir généré toutes ces abréviations, l’administration française a aussi des horaires d’ouvertures d’une géniale complexité – je n’en revenait pas quand j’ai refait mon passeport à l’ambassade de Belgique à Paris la dernière fois : « -Madame, on va prendre rendez-vous, pas de queue ici. Et on a la machine pour faire la photo, comme ça c’est plus simple pour vous « .
Ce qui me fait marrer à tous les coups en Belgique, c’est le train qui ne fait plus que des annonces en néerlandais dès que tu passes la frontière linguistique.
Ah ben moi le coup des annonces en néerlandais ça m’a pas fait marré du tout quand je me suis retrouvé au terminus du train à 3 h de route de ma réelle destination où m’attendait une voiture de location… « Ben madame fallait changer à Drunzigund ! » « ah oui et comme je le sais moi si personne ne me le dit ? » – entre temps j’ai pu passer 3 contrôleurs quand même et pas un de m’a informé ! Merci de m’avoir remis en mémoire cette anecdote. Pas rire du tout !
21 mars 2018 10 h 29 min
Ah, les murs pour clôturer, pour se sentir chez soi, pour nous, c’est une énigme ! Autour de nous, il y en a partout, et du grillage et des haies de tuyas.
A la maison, nous avons un grillage devant la maison, surtout pour le chien, en fait. Mais pour l’accès, pas de portail.
Nos voisins ont des haies de tuyas longues et imposantes. Du coup, 2 fois par an, ce sont des entreprises spécialisées qui viennent les tailler. Et, depuis quelques années, ça jaunit, c’est moche.
Tout ça pour protéger sa petite propriété.
En construisant sa maison, mon nouveau voisin n’avait que cette idée en tête ; un bon gros mur qui sépare bien et le protège de tout vis-à-vis. Il l’a fait sans nous demander notre avis, et effectivement, le vue est bien bloquée. Le seul hic, c’est que l’endroit où ce mur est implanté est entre mon chemin d’accès et l’endroit où il gare sa voiture. Heureusement qu’on n’a plus de vis-à-vis. J’aurais été capable de le voir garer sa voiture en descendant chez moi. Je pense que c’est très, très important de protéger son intimité au moment où on sort de sa voiture. ;-)
21 mars 2018 10 h 50 min
Même en tant que française, moi aussi ces petites choses m’étonnent: le pain, la pause de 2h, les clotures…
J’ai la solution : on pourrait consacrer sa pause de 2 heurs à ériger une clôture en restes de baguette ! ;-)
21 mars 2018 11 h 18 min
Génial article !
Pas beaucoup de réponse à t’apporter non plus :
– La pause de midi est de moins en moins fréquente quand même en entreprise. Ça vaut pour les écoles et pour l’administration surtout non ?
– Le repas du midi c’est quand même sympa !! J’aime bien votre concept de tartine, on pourrait alterner : les jours pairs Repas / les jours impairs Tartines. Et j’adore vos pistolets – c’est comme ça qu’on dit aussi non ? – Surtout ceux de la Clef d’Or à l’angle de la place du Jeu de balle de BxL !! Mais comme Mag le fait remarquer vos préparations toutes faites dans les barquettes là c’est bon mais c’est pas léger-léger !
– La corbeille de pain : mais c’est que au resto ? Ou lors de repas un peu formels, en vrai à table tous les jours on ne pré-coupe pas le pain quand même ? si ? En même temps c’est si pratique pour faire des croûtons pour la soupe du soir ; ou pour les recycler dans un pudding au pain. De toute manière la baguette le lendemain, le reste est bon à donner aux oiseaux alors, coupé / pas coupé, ça change rien ! Vive le pain de 3-livres !
– Le vouvoiement : oui c’est clair même pour les Français c’est pénible. Je crois que là aussi ça régresse : les enfants en maternel voire en primaire tutoient les maîtresses et maîtres ! Le choc quand les profs de collèges les remettent à leur place : faut les comprendre…
– Les clôtures ! Alors oui là je ne comprends pas non plus. Dans mon ancienne maison je n’ai même jamais mis de portail (seul pb : pour les enfants c’est pas simple de leur faire comprendre au début mais bon ça s’apprend c’est comme tout) ! Et le petit muret je l’ai laissé se recouvrir de chèvrefeuille : ça a mis 5 ans pour faire un joli buisson touffu mais qu’est-ce que c’était plus joli que les claustra des voisins !
Ici aussi on souffre de ce mal : dans le Golfe du Morbihan j’ai randonné des fois pendant des km entre des murs plus hauts que moi : t’entend le bruit des vagues et tu vois rien : magique !
– Les nonantes : j’adore ta réflexion sur le 99 sans compter comment les accorder ! et les relier avec ou sans tirets : Ahhhh vive la langue française : trente et un mais trente-deux ! Quatre-vingts mais quatre-vingt-douze et quatre-vingts mille mais quatre-vingts millions ! Qu’ets-ce qu’on se marre : on a inventé ça pour embêter les Belges et les Suisses c’est pas possib autrement !
Merci donc pour ce beau billet. Ton sens de l’observation est très affûté !
Et sinon, qu’est-ce que te manque de ta Belgique alors ?
Sisi Fanchette, mon homme coupe solennellement une tranche par personne avant chaque repas; j’imagine que ça doit être l’équivalent frenchie de la prière à l’améwicaine ? Dites, vous faites des réunions secrètes genre : – « au nom du pain, du vin et du fromage ? » Chaque soir, les pauvres tranches qui gisent au fond de la boîte à pain me regardent avec un air de reproche.
Oui, je rêve d’une haie vive qui crée un séparation naturelle. Mais je crois que c’est foutu là; mon nouveau voisin a coupé toute végétation pré-existante pour faire un gros mur derrière lequel il a mis pelouse artificielle et palmier. Comme une nouvelle ère.
Ce qui est marrant avec ces soixante-dix, quatre-vingt et quatre-vingt-dix, c’est que comme la France est le plus gros pays de la Francophonie, ça suffit à imposer, et exporter ce modèle. Ce qui prouve une fois de plus que ce n’est pas forcément parce qu’on est le plus important qu’on a forcément raison. ;-)
Hum, je crois que c’est la tartine aux vermicelles de chocolat que me préparait ma grand-mère. A l’époque, j’aurais préféré du nutella comme mes copains. Je ne me doutais pas que cette tartine aurait un jour la saveur de tout ce que je n’ai plus.
21 mars 2018 11 h 29 min
Les Français sont restés longtemps les minces d’Europe. Aujourd’hui l’obésité augmente (15% de la population!!!) , avec pour raison , entre autres, la fin d’une pause méridienne généralisée , et du repas complet avec pain .
Et la France régresse rapidement aussi dans l’excellence de notre niveau scolaire . Mais je ne sais pas si cela vient de la fin de la pause méridienne !!
Je suis d’une double culture hispano-italienne et moi aussi nos soixante dix , quatre vingts etc sont restés longtemps un sujet d’étonnement et d’erreurs, quand je suis entrée dans le système scolaire français.
Et ça n’a rien à voir: j’adore la gare de Bruxelles (beaucoup fréquentée à une époque) : j’avoue, elle est moche, compliquée, sombre mais , je ne sais pas pourquoi c’est le love, Peut-être l’odeur des gaufres, le kiosque d’information au milieu du grand hall , l’affichage vintage, les destinations d’Ostende, Gand, Liège….pfff, soupir de nostalgie
As-tu vu l’enqûete de l’OCDE Reine ? Les français sont ceux qui passent le plus de temps à table, 2h13 par jour en moyenne, bien loin devant les belges – 1h32 et néerlandais, – 1h10 . Paradoxalement, la France est aussi le pays d’Europe où les Mac Do’ sont le mieux implantés. C’est une contradiction qui m’épate à chaque fois.
Est-ce de la gare centrale dont tu parles ? Oui, je trouve qu’elle a un vrai charme. Quand j’étais petite, je me délectais de ces escalators en bois, panneaux décoratifs et petits magasins dans les arcades. J’adore cette architecture années 30 d’ailleurs.
21 mars 2018 11 h 49 min
Je te rassure, moi aussi il y a parmi tes points certains qui ne me conviennent pas, voire pas du tout.
– Le pain. J’adore ça, mais je peux m’en passer, et surtout, je n’en manque pas avec tout et n’importe quoi.
– Le vouvoiement, c’est vrai, c’est tellement bizarre parfois. D’ailleurs, l’âge aidant sans doute, je tutoie de plus en plus, bien sûr les plus jeunes que moi, mais aussi des personnes de mon âge ou plus âgées que je rencontre pour la première fois mais dans un contexte particulier : dans une association, autour d’une activité commune, etc. (et sur les blogs ! haha !)
– Les murs de clôture : JE DÉTESTE ! Nous n’en avons pas, la plupart de nos voisins non plus, ce qui nous permet de voir nos jolies collines jusqu’aux Pyrénées.
Mais notre nouvelle voisine, Versaillaise depuis toujours, vient de débarquer en Gascogne et a immédiatement fait monter une haute clôture grillagée (moins pire que les murs, quand même), soi-disant pour que son chien ne s’échappe pas (ici les chiens et chats vivent leur vie les uns chez les autres, ça ne dérange personne. Pour tout dire, moi ça m’arrange, parce que je n’ai pas du tout envie d’avoir un chat chez moi, mais je suis totalement d’accord pour que ceux des voisins viennent déposer leur phéromones chez moi afin de dissuader les souris) (je digresse non ?)
– La coupure méridienne : JE HAIS ce grand écart ! Au boulot, j’ai une pause imposée de 1h30. Je tente de la rentabiliser en allant à la salle de sport ou en vacant à des occupations personnelles, mais je n’ai pas le temps (sans parler des frais kilométriques non pris en charge) de rentrer chez moi (30 km donc 60 AR) et le soir je sors à 18h30 (sauf le vendredi). Je ne suis donc jamais chez moi avant 19h15 voire 19h20. LA PLAIE ! Si je pouvais, je ne prendrais qu’une demi-heure.
Et ici, dans cette petite ville de province, de nombreux commerces aussi, ferment de midi à 14h, voire 14h30………………………
Pour le repas « chaud » (qui peut être une salade fraîche) du midi, je vote pour. On peut manger sur le pouce quand même, et autre chose que des tartines, qui, à cause du pain justement, mais aussi tout ce qu’on met généralement dessus, ne sont que rarement diététiques (malgré les apparences et les jolies photos instagrammables). Et puis le pain, ça te cale vite, et à 15 h tu as faim. Donc tu remanges.
C’est entre autres populations aussi l’habitude des Néerlandais, ces tartines, donc je vois très bien ce dont tu parles. Au début, j’avais l’impression qu’ils passaient leur temps à manger : beurre de cacahuète au petit déj et autres truc hyper caloriques, tartines à midi, et puis grignotage vers 15h, pour ensuite dîner vers 18h….
Et puis de toutes façons, dans mon cas particulier, les tartines m’apportent beaucoup trop de glucides et pas des très bons (50% de glucides dans le pain, avec un indice glycémique de dingue pour le pain blanc. Oui, une tartine de pain de 30 g, c’est 3 morceaux de sucre en quantité de glucides ! Et si c’est du pain blanc, c’est absorbé très vite).
Donc je garde mon petit plat du midi :)
il faut lire pour le pain :
et surtout, je n’en manGe pas
Ah oui et toujours au sujet des tartines, tu avances le gain de temps, mais la solution idéale pour ne pas perdre de temps ET manger sans tartine, c’est de manger à midi les restes du frigo réassortis, ou ceux conservés en portions au congélateur. Donc faire un peu plus que nécessaire au repas du soir en prévision.
Oui, je fais TOUJOURS plus à manger, et prépare des portions prêtes à réchauffer. Chaque semaine, je fais par exemple une giga soupe, qui sert à plusieurs repas ( accompagnée de pain quand même, faut pas exagérer ;-) ).
Sur le blog, par exemple, je n’ai pas réussi à trancher entre vous et tu; mais le tu me convient mieux, à vrai dire. Et puis ne me vois pas faire un distinguo entre ceux à qui je réponds.
Oui, je pense que pour nombre de personnes, il est difficile de réellement « profiter » de cette pause longue à midi. Mais on en revient à dont je parlais avec Doublerose; il est souvent mal vu de partir tôt, comme si ta productivité se calculait au nombre d’heures que tu passes le soir au bureau. D’ailleurs, souvent, plus tu montes dans la hiérarchie, plus tu te dois de rester tard. Et comme dans le partage des tâches ménagères, arriver plus tôt le matin pour t’avancer n’y changerait rien. Les heures travaillées qui ne sont pas visibles des autres n’existent tout simplement pas. C’est con quand même !
21 mars 2018 11 h 51 min
Hello Daphné, moi aussi, ces hauts murs entre les jardins ne me plaisent pas vraiment. Je trouve cela tellement plus convivial de pouvoir discuter avec ses voisins à travers un simple petit grillage de rien du tout. C’est ainsi que cela se passe avec l’un de mes voisins et à la belle saison, on échange quotidiennement des nouvelles, des conseils, des avis de météo… Avec mon autre voisin, la situation est autre et ils ont installé de hautes clôtures en bois pour couper la vue (et la communication ?). Hélas, leur projet n’a pas tenu 6 mois; Le vent n’était pas d’accord et il a tout mis par terre.
Sinon, je serais pour instaurer les tartines le soir mais je n’ai hélas pas tellement d’idées pour varier les plaisirs. Aurais-tu des propositions végétariennes à nous soumettre ?
Bonne journée Daphné !
Je n’ai toujours pas compris le principe dans ma garrigue Ellen; à quoi bon venir vivre en pleine nature si c’est pour construire des murs ? Le truc qui m’a décidé à acheter mon terrain, c’est que nous sommes en bordure d’une zone naturelle inconstructible. Je laisse leur folie de murs à mes voisins au-dessus de chez moi mais autour de ma maison, on a une paix royale. Chez moi, hors de question de clôturer pour empêcher les sangliers de passer. On cohabite tranquillement; ils labourent mon terrain de temps en temps pour se faire une orgie de glands et tout le monde est content.
As-tu déjà testé les tartines au fromage blanc et radis si typiquement belges ?
Tu coupes une tranche de pain rustique, que tu tartines de fromage blanc ( un peu caillé si possible ). Dessus, plein de rondelles de radis et ciboulette émincée, un peu de poivre et hop, c’est le pied !
21 mars 2018 15 h 54 min
Bonjour,
Le pain: je n’ai jamais vu dans des repas de tous les jours le pain coupé d’avance dans une corbeille. On coupe au fur et à mesure et il faut finir sa tranche ( « on ne jette pas le pain »). Par contre, je ne conçois pas un repas sans possibilité d’avoir du pain. Le reste est grillé au petit déjeuner.
Ma grand-mère mangeait du pain avec TOUT, même avec des bananes.
70 80 90: pour mes recherches généalogiques, je traîne beaucoup dans les registres paroissiaux. Au 17ème siècle, les curés écrivaient septante, huitante, nonante, puis au cours du 18éme, on voit apparaître les noms actuels petit à petit. Je ne sais pas qui a eu cette géniale idée, mais cela se propoge jusqu’au fin fond du Gers.
Le midi: obligatoirement chaud en hiver, sinon salade ou plat en gelée. J’imagine la tête de monsieur si je lui servais des tartines. Et depuis mes débuts en entreprise (1976), coupure de 45mn à 1h , pas plus. Quant à sortir de l’école à 13h, pour quoi faire à 9 ans si les parents travailent et que aucune structure n’est prévue?
Les noms des classes: il y a longtemps, CP se disait 11eme, CE1, 10éme, etc. D’oû 6éme, etc. C’était aparemment trop logique. J’ai fait un an dans une école privée à l’anciene mode, en 11éme et l’année suivante à l’école publique, j’étais en CE1, donc perdue
Le tutoiement: c est un casse-tête pour tout le monde. Quand j’ai commencé à travailler, en 1976 donc, j ai vouvoyé tous mes collègues jusqu’à ma démission 4 ans plus tard. Beaucoup y tenaient car c’était une façon de séparer vie privée et vie professionnelle. Par contre, en 2000, je suis entrée dans une grande multinationale oû , du moment qu’on était de la même boîte, on DEVAIT se tutoyer, même si on n’ avait jamais vu la personne avant. J’ai eu du mal au début, et à tutoyer, et à ce qu’on me tutoie de but en blanc. Alors,dans la vie courante, c’est au feeling.
Les clôtures.: dans ce que je connais bien , la région parisienne, le Perche. Toulouse et le Gers, il y a des clôtures , mais en général basses ou à claire- voie. Le bunker n’est donc pas une spécificité française, mais plutôt de mentalité.
Ah, et le fromage? Mon mari, bien parisien, ne conçoit pas un repas, même copieux, sans un morceau de fromage. Alors que dans mon sud-ouest natal, on s’en passe facilement, alors il va quémander à la cuisine, si on est en famile bien sûr. Sinon, avec quoi finirait-il son pain?.
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Nanou, ne me dis pas que je vis avec le seul spécimen qui coupe la tranche de pain de chaque convive à chaque repas ? Et je vois son œil qui pétille quand il dégaine la corbeille à pain pour les invités. C’est bien vu : pour finir le pain, il faut un morceau de fromage. Du coup tu ressers un verre de vin, et pour finir le vin, on reprend du fromage. Systématiquement, nos invité repartent avec une baguette sous le bras d’ailleurs; mon amoureux en achète à chaque fois beaucoup trop.
Je n’ai toujours pas compris comment ces 70, 80, 90 sont apparus en France. Effectivement, il semble que ce soit plutôt récent. Mais c’est une anomalie qui s’est imposée et ne me parait pas avoir de sens.
21 mars 2018 16 h 06 min
Je me retrouve dans ces observations, même après quelques décennies d’immigration : le pain avec les pâtes, le vouvoiement (heureusement autour de moi ça va bien), les chiffres, quelle horreur lorsque que je dois dicter mon 06, encore maintenant j’hésite. Mais le pire c’était la phrase à rallonge pour terminer une lettre officielle – heureusement ça change… ;)
Ah oui, le pain avec les pâtes, c’est un truc qui m’épate à chaque fois !
Mon numéro de téléphone comporte un soixante-dix ET un quatre-vingt-dix, j’ai gagné le gros lot. A chaque fois, je sens l’agacement de mon interlocuteur contraint de raturer deux fois.
Par contre, mon côté belge adore mettre du second degré dans les lettres officielles et je ne peux jamais m’empêcher d’en rajouter des tartines de formulations. J’adore les très surannés endéans, célérité, pour faire valoir ce que de droit. A chaque fois, je me délecte !
une de mes copines a un 06 qui termine par 80-19, tu imagines le casse-tête!
Pfff, quand je dicte le mien aussi, je fais gaffe à bien articuler, séparer les nombres et rajouter puis, ensuite. Tu sens les gens qui s’agacent, et tu sais comment ça se termine : -« vous pouvez répéter ? ». ;-)
21 mars 2018 19 h 55 min
C’est vrai qu’on ne se rend pas toujours compte de nos habitudes. Je voue un culte (vraiment) à la baguette, pour te dire, j’ai une boulangerie à 2 minutes à pied de chez moi, et pourtant NON je marche 10 minutes de plus pour aller chercher ma baguette parce qu’elle croustille toute la journée, elle est chaude et belle! Je ne nie pas les pains meilleurs pour la santé mais ils sont bien plus chiants !!! La tradition du poulet du dimanche en famille aussi est précieuse! Tout comme l’apéro du vendredi soir! Je me rends compte que beaucoup de choses en France passe par la nourriture, à peine sortis de table on se demande ce que l’on va manger au repas suivant (ou ce n’est que moi????)
En tout cas merci pour cet article !!!
Après des années de pain blanc, j’essaie de résister à l’appel de la baguette pour des pains à la composition plus complexe mais pfff, c’est pas facile – la baguette est vraiment la star des boulangeries ici !
Ce que je trouve super mignon, et auquel j’ai encore du mal à m’habituer, ce sont les repas où on commente, longuement, ce qu’on mange et boit et surtout, parle de ce qu’on va manger au repas suivant. Mon homme pense au repas du soir dès 10h. Oui, la France a décidément une relation très particulière avec la nourriture !
21 mars 2018 22 h 37 min
J’ai adoré!
Comme espagnole je ne me passe Pas du pain (même si la qualité ici est meilleure) ni des repas chauds à midi.
Mais quand j’habitais à bruxelles je prenais le septante un pour rentrer à la maison et c’était plus practique que le soixante once! Lol
Oh la la Helen, remontais-tu la chaussée d’Ixelles pour rentrer en passant par Flagey ? Mais alors, t’arrêtais-tu pour manger des frites chez Eugène ? ;-)
21 mars 2018 23 h 29 min
On en parle du dernier cliché de toi ? Juste sublime !
Qu’est-ce qu’on a rigolé en faisant ces photos Camille ! En vrai, on était dans une zone commerciale et les voitures klaxonnaient en passant devant nous.
C’est ça qui est drôle avec les photo, elles ont souvent une belle histoire. On en parle de mes derniers clichés nus avec un invisible Gaspard à mes pieds qui tend désespérément les bras pour que je lui donne le sein ? Hey, si je les sors c’est forcément pour lui, non ? :D
22 mars 2018 0 h 50 min
Ah mais Daphné, fais du pain perdu et puis voilà ! Mon homme en fait un absolument délicieux, je te donne la recette ? Quant au pain du repas, j’avoue, je coupe les tranches (allez, jetez-moi du pain dur !). Mais je fais le pain et n’en achète plus qu’exceptionnellement, pour changer un peu.
Nous avons une coupure de 45 mn pendant laquelle je mange la salade plus salade de fruits que j’ai apportées (avec une tranche de pain parce que les galettes de riz, ça ne me nourrit pas jusqu’au soir !) mais nombre de mes collègues font réchauffer leur plat au micro ondes. Pour le pain, je ne sais pas, je demanderai… ;-)
Nous allons une semaine à Bruges et qq jours à Bruxelles, me conseillerais-tu sur la nourriture ?
Et je penserai à dire septante ! Enfin, je pense que je ne dirai rien du tout ou alors seventy, parce que néerlandais, moi, j’y arrive pas !
Et ta photo est magnifique, enfin, tu es magnifique sur la photo, bon, tu as compris ce que je voulais dire ?
Non Yanne, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’encourager mon homme – oui, il adorerait l’idée d’avoir du pain perdu tous les jours, ne prendrait pas un gramme en le boulottant. Et moi ? Je serais condamnée à baver devant et redoubler mes séances de sport.
Hum, je pense qu’un tour chez Dandoy s’impose, pour voir – et goûter – les spéculoos géants. Côté chocolat, Pierre Marcolini, c’est quelque chose. Enfin, impossible de ne pas joindre la queue d’un fritkot ( une petit barquette à deux, ça suffit, hein ). C’est une affaire sérise, mais tu peux te fier au Fritomètre pour choisir la tienne : https://goo.gl/G6CC97
Si tu veux vraiment faire une expérience en immersion, je te conseille quand même d’aller voir un spectacle de marionnettes chez Toone. Pense à y arriver avant, t’attabler, prendre une kriek avec une tartine fromage blanc – radis. Là, tu auras vécu un pur moment belge. ;-)
22 mars 2018 12 h 50 min
Un régal cet article !! et les commentaires aussi. Merci.
Mon mari qui est néerlandais adore le bon pain et fini les tartines à midi, il préfère un plat cuisiné. Moi le pain j’adore, mais du bon pain et pas avec tout (surtout avec des frites ! – mais ce n’est pas dans les sandwiches kébab que l’on met des frites ?? – des pâtes, etc).
Le vouvoiement moi ça me plaît, j’aime cette petite distance entre moi et l’autre, mais pour certains « autres ». Je ne me vois pas dire tu à mon responsable, ni aux administrés (Je travaille dans la fonction publique – et non je n’ai pas deux heures de pause, mais 3/4 heure).
Les murs de séparation. La maison de ma grand-mère, dans le Berry, petit village, tout petit village, pas de mur de séparation, pas de haies, rien, mais voilà une voisine, une dame de Paris, la grande ville, est venue s’installer dans la maison juste à côté, et là, l’air de rien a envahi de plus en plus le jardin de ma grand-mère, a mis des barrières là où il n’y en avait pas, un muret, etc…. Il a fallu s’imposer, mettre des limites, se fâcher…. dommage. Tout dépend de la mentalité de chacun.
Daphné tu es magnifique sur cette photo !
Je vous souhaite à toutes une très belle fin de semaine.
Est-ce que ton chéri continue à tremper ses frites dans la mayonnaise ? (le mien, de Néerlandais, oui…)
Bon, la barquette de frites néerlandaises, on en prend UNE pour toute la famille, hein. Ils ont la frite généreuse les compatriotes de ton chéri ! ( et la sauce aussi )
Eh non, mon cher et tendre ne mange pas ses frites avec de la mayo, ni avec du ketchup, juste comme ça, avec un peu de sel et voilà. Moi aussi d’ailleurs c’est comme ça que j’aime manger mes frites. Il faut quand même que je dise que c’est aux PB que j’ai eu l’occasion de manger les meilleures frites !! :-))
C’est vrai Josiane, le vouvoiement peut aider à garder une certaine forme de distance – bien utile dans certains cas. Ici, je préfère tutoyer, ainsi on est tous égaux – il me semblerait bizarre de tutoyer certains et vouvoyer d’autres ( quoique, je ne sais pas trop que faire quand les gens me vouvoient en commentaire ).
Oui, j’ai l’impression que cette volonté de construire des murs relève du même désir de poser une distance entre soi, et les autres. Ici, il y avait de nombreux clapas, des murs de pierres sèches construits par les anciens en dépierrant leurs terrains. Petit à petit, les nouveaux arrivants les détruisent pour les remplacer par de gros murs de parpaings. Je trouve ça tellement dommage; c’est l’histoire de cette garrigue qu’on nie en faisant ça.
22 mars 2018 18 h 40 min
Le « no wall », c’est bon à la campagne et les grands espaces : un « caprice de privilégié» mais pas dans un milieu urbain où tu as 200-400 mètres carrés de terrain, que tu es bien obligé de clôturer a minima pour ne pas avoir le regard du passant dans ton assiette ou ton décolleté quand tu es dehors l’été.
Ceci dit, les murs et les portails n’ont jamais empêché qui que ce soit de rentrer. Un jour, alors que le portail (certes bas) était fermé, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir dans le jardin 2 chèvres qui gambadaient joyeusement.
Ma voisine en a mais ce n’était pas les siennes. Je les ai faites sortir, sachant bien qu’elles sauraient bien retrouver leur chemin.
Un autre jour, alors que le portail était resté ouvert, c’est une dizaine de porcelets qui sont venus s’ébattre dans le jardin.
Les bestioles (à 2 et 4 pattes) des environs connaissent notre secret : on est végétarien …
Je pense qu’il y a quand même une part culturelle. Et puis, le fait d’avoir un grand terrain veut simplement dire que je vis dans une zone moins tendue côté immobilier ;-) .
Quand je fais des échanges de maison en Angleterre, Canada, Pays-Bas ou Danemark, on est souvent dans des maisons aux petits jardins non ( ou symboliquement ) clos, et cela ne semble pas poser de soucis au quotidien à nos échangeurs.
A Berlin, je me souviens d’un chouette logement avec un espace privatif ouvrant sur un grand jardin communautaire. En arrivant, j’étais surprise de voir plaids, coussins, bougies laissés au milieu d’un espace qui semblait collectif. Mais en fait, chacun savait très bien où se terminait sa zone privative sans avoir besoin de la marquer d’une clôture. Idem aux Pays-Bas où dès les beaux jours, tout le monde met table, jeux d’enfants et lampions dans la rue.
Ici, ce sont les sangleirs qui viennent faire coucou – ils adorent remuer la terre au pied des chênes pour se faire une orgie de glands. Je ne me vois pas clôturer mon terrain pour les en empêcher. Après tout, c’est moi qui suis venue m’installer dans leur garrigue ;-) .
23 mars 2018 13 h 02 min
Super article! D’accord avec toi sur bien des points mais le best des best (ou plutôt le pire des pires) : les murs de clôtures!!!! Je n’en peux plus de voir pousser ces murs jamais enduits, rehaussés… Je crois que par ici on atteint des records! Enfin… je te laisse c’est l’heure de ma pause de midi héhé!
23 mars 2018 20 h 12 min
Oh je savais pas que tu n’étais pas française ! En tous cas c’était très intéressant de te lire, en tant que suissesse :) Je ne savais pas non plus que les français avaient 2h de pause à midi ^^ Ici ça dépend beaucoup des métiers. Quant au pain c’est plutôt le contraire sauf erreur ! Par contre en Suisse aussi on vouvoie énormément (enfin, surtout dans les régions où l’on parle français et allemand ; dans la région où l’on parle italien, tout le monde se tutoie, ou presque). Et pour les 70/80/90, là aussi ça dépend des régions chez nous. Par exemple dans le canton où je vis c’est septante, etc., mais sur Genève c’est quatre-vingt etc.
En tous cas j’ai beaucoup aimé ton article, ça change ! :D
26 mars 2018 16 h 25 min
Hello Daphné,
He bien, moi je suis française, mais je suis d’accord avec toi pour quasi tous les points!
Bon je fréquente régulièrement avec bonheur quelques un de tes compatriotes, ce qui explique peut-être cela! ;-)
Peut-être mitigée sur la pause méridienne plus courte, sauf si elle vaut pour les grands au boulot comme pour les petits à l’école, pour tous se retrouver plus tôt!
Quand je vivais à Madrid, j’ai adoré le tutoiement quasi généralisé! Et hormis le côté convivial, cela m’a bien simplifié la vie pour apprendre la langue! ;-)
26 mars 2018 23 h 11 min
C’est sympa ce coup d’éclairage extérieur que tu donnes sur nos franchouillardises ! J’adore !
En tout cas je suis tellement d’accord avec toi sur l’aberration des 70 – 80 – 90, que je prends vos septante, huitante et nonante comme balises sur le chemin des nombres pour mes petits CP. On commence comme les chinois « 6 dix », « 7 dix »… puis on passe à « soixante », « septante » et un jour, on est bien obligé d’utiliser nos barbarismes… en espérant que le sens du système a été acquis avant.
Quant aux horaires de la « pause méridienne », j’ai bien peur que le statu quo l’emporte sur le fameux rythme des enfants, piétiné allègrement malgré toutes les études.
29 mars 2018 14 h 13 min
Ahaha, il n’y a rien de tel qu’un regard « extérieur » (si on peut dire ça comme ça) pour nous rendre compte de nos paradoxes.
En tous cas, à la maison, le pain est sacré. Damien réclame une 2ème corbeille à chaque dej au resto …
2 avril 2018 10 h 16 min
En tant que française du sud qui vit en Belgique, je pourrai faire les 7 points aussi pour la Belgique….
6 avril 2018 11 h 53 min
Moi aussi, j’ai bien ri à cet article. Je vais y apporter également de petites réponses à ces étonnements qui te font réfléchir, (eh oui, je tutoie euh pas les anges encore !!)
Tout d’abord la baguette et le morceau de pain sont de moins en moins une habitude. Chez moi, c’est selon le repas et il arrive parfois qu’au resto l’on soit obligé de réclamer son pain (avec de la charcuterie et du beurre miam miam – bon d’accord je suis originaire de Bretagne alors le beurre c’est obligé, plus que le pain). Bref, hormis les repas de famille ou avec des amis, je n’ai pas toujours du pain à la maison.
pour le70-80-90, je n’ai pas l’habitude du septante-notante… alors quand mes amis belges me parlent ainsi non je ne rigole pas pour me moquer de vous mais oui j’ai un sourire parce que c’est moi qui comprend rien (alors que les belges comprennent les 2 versions) et que je reste con parce que je dois traduire !! Désolée ;-)
Enfin les murs de clôture, tout ce discute là aussi. Tout dépend également de la région. Je travaille en région parisienne (proche Paris) et les clôtures sont franchement nécessaires devant l’incivilité de certaines personnes. Cela est déjà arrivé que des gens se garent à l’intérieur de l’entreprise ou devant parce qu’ils ne trouvent pas de place mais nous on fait comment pour sortir ou pour se garer hein ??!! ou alors celui qui passe à travers ton terrain parce qu’il a la flemme de faire le tour et que cela ne le dérange pas de passer devant toi sur ta terrasse. Bon c’est vrai je l’ai vécu sur une location de vacances alors c’est peut-être différent.
Bon, en revanche, je travaille proche paris mais je vis dans le Vexin (eh oui, je fais un peu de route pour bosser mais au moins je suis en pleine campagne). Le Vexin est une région typique niveau architecture et les murs aux entrées de village sont très très courant, ils étaient là pour se préserver des envahisseurs et donc c’est resté dans les moeurs. Ma maison est entourée des vieux murs qui prolongent le château et là je suis aussi heureusement qu’ils sont là car sinon j’aurai constamment les ballons du terrain de foot dans les carreaux de chez moi.
Alors je pense que les murs sont peut-être aussi nécessaire parfois mais sont également totalement inutiles et moches pour d’autres fois notamment dans les grands espaces.
Pour l’heure du midi, je déjeune en moyenne en 30 minutes car je suis seule au boulot souvent et j’emmène mon plat. En revanche, c’est ma pause depuis 6 heures du matin donc laissez moi ma pause hihihiihih
Bravo pour ce billet que je devrais faire lire à ma belle-soeur qui est Ukrainienne et qui vit en France depuis 12 ans maintenant. Rien ne lui manque de Kiev, sauf la propreté des rues, et certaines habitudes alimentaires.
A bientôt;