Le biais de confirmation est probablement l’outil le plus puissant qui soit pour modeler notre pensée .
Laissez-vous expliquer de quoi il s’agit : imaginons par exemple que je sois fan des films de Wes Anderson et que je me demande s’il ne serait pas le plus grand réalisateur de cinéma actuel . Que vais-je spontanément faire ?
Je vais chercher des infos pour étayer ma pensée : lire des articles , regarder des émissions , discuter avec des gens qui aiment aussi son travail . Naturellement , j’ écarterai les sources d’information qui mettent en doute son talent puisque je sais que Wes Anderson en a . Et si jamais je tombe sur un article moins élogieux , je serai prompte à la critique . Au final , avoir cherché des infos sur le talent potentiel de Wes Anderson n’aura fait que renforcer ma certitude : Wes Anderson est le plus grand réalisateur actuel .
J’aurai ainsi transformé un préjugé en certitude .
Toutes les photos de cet article sont extraites de films de Wes Anderson
Le biais de confirmation sur internet
Le biais de confirmation n’est pas nouveau : cela a toujours influencé notre manière de penser . Mais que se passe-t-il à l’heure d’ internet et des réseaux sociaux ? On aurait tendance à penser que la multiplication des sources d’information & leur libre-accès à tous permet de mieux s’informer et d’ avoir plus d’ avis contradictoires .
Hors les algorithmes qui répondent à nos recherches sont entrainés pour répondre au mieux à nos attentes . Ils vont donc cibler les résultats de recherche les plus susceptibles de nous plaire et vont s’appuyer sur le biais de confirmation pour capter notre attention .
Mais toute notre activité sur internet et les réseaux sociaux étant scrutée , je n’ai même plus besoin de faire la moindre recherche pour tomber sur du contenu qui valide mes certitudes : il m’est directement adressé sans action de ma part .
Par exemple , Google ayant remarqué que je m’intéresse au travail de Wes Anderson , il me proposera dans mon fil d’actualité de plus en plus d’articles à son sujet . Instagram me présentera des comptes qui s’inspirent de son univers & Facebook me proposera de faire partie de groupe de fans de Wes Anderson . Et ainsi de suite pour chaque site ayant remarqué mon intérêt pour ce réalisateur .
Comment internet renforce le biais de confirmation
Tout cela renforcera encore plus le biais de confirmation , puisque c’est amené de manière naturelle dans mon quotidien , sans même que je n’agisse . Cette pensée peut aller jusqu’à m’ enfermer dans une bulle déconnectée de toute autre actualité cinématographique , puisqu’on ne me parlera plus que des films de Wes Anderson .
Nous évoluons dans des bulles de plus en plus distinctes et étanches . Les résultats de recherche , mon fil d’actualité ou les photos que vois passer sur Instagram sont triées par des robots pour répondre au mieux à mes attentes . Elles sont donc très différentes de ce que vous voyez passer sur vos écrans et cela modèle ma vision du monde .
Comment capte-t-on notre attention ?
Nous vivons dans un monde où tout va de plus en plus vite : vous trouvez d’ailleurs peut-être cet article déjà trop long lire . Le succès d’Instagram – par exemple – repose sur le fait de scroller d’une photo à l’autre sans s’arrêter plus de 30 secondes sur chaque image et texte . Au départ , j’avais d’ailleurs écrit ce texte pour le publier là-bas , où ce sujet avait pour moi tout son sens . Mais j’ai eu beau le raccourcir de plus en plus , impossible de le caser dans la longueur de légende autorisée .
Comment développer une pensée construite en moins de 2000 caractères ? Les réseaux sociaux nous poussent à compresser de plus en plus les textes pour que les utilisateurs suivent le rythme prévu pour eux et scrollent sans jamais réellement s’arrêter . L’essentiel n’est pas d’apporter du contenu intéressant à son lectorat mais de proposer du contenu likable , qui suscite une émotion et pousse à réagir pour faire émerger un sujet de la masse .
L’ impression de zapper en permanence
Mais moi : qu’ai-je à y gagner ? J’ai de plus en plus souvent l’impression d’éteindre mon ordinateur sans rien avoir appris , sans avoir progressé dans mon cheminement .
Comment puis-je structurer ma pensée si je ne prends plus le temps de me poser pour réfléchir tranquillement ? Nous sommes de plus en plus sollicités , poussés à être multitâches : on scrolle Instagram machinalement dans le métro , zone devant Youtube au travail , interrompt une conversation pour faire une recherche Google , regardons nos notifications dès que la sonnerie retentit .
Tout ça nous pousse à faire différentes choses en même temps sans accorder pleinement notre attention à une seule d’entre elles . Même au cinéma , je vois de plus en plus de gens qui ne peuvent s’empêcher de regarder leur téléphone pendant un film . Nous avons pris l’habitude d’interrompre ce que nous faisons pour chercher une distraction , ou par peur de rater quelque chose ( non, je n’avouerai pas combien de pauses j’ ai faites en écrivant cet article ).
Cultiver notre libre-arbitre
Mais tous ces facteurs accumulés ne risquent-ils pas de nous enfermer encore plus dans un même schéma de pensée ? Nous alimentons sans cesse le biais de confirmation et avons de plus en plus de certitudes alors même que nous vivons une époque qui appelle au changement . On sait aujourd’hui qu’il est crucial pour notre avenir de remettre en cause les schémas établis et repenser notre manière de vivre .
Mais comment peut-on cultiver notre libre-arbitre alors même qu’on nous encourage à reproduire les mêmes schémas et qu’on s’enferme dans un modèle de pensée ? Je finis par me demander si nous n’avons pas construit nous-même les murs de notre prison .
C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais j’aime les gens qui tatonnent , remettent les choses en question sans brandir leurs certitudes :
- douter
- changer de point de vue
- mettre les choses en perspective
- prendre le temps de réfléchir avant d’agir
- modifier un projet en cours de route
ne sont pas des faiblesses , loin de là . C’est le signe que nous sommes capables d’écouter différents points de vue et de changer de trajectoire si nécessaire . Que nous sommes humains , avons des failles et des doutes – et que c ‘est justement ça qui nous permet d’avancer . Alors : on les casse ces murs de notre prison ?
Pour continuer votre lecture , je vous conseille de lire mon article sur le culte du rendement Work Hard , play hard , ainsi que ceux sur ce qui nous rend addict à Facebook ou des stories sur Instagram .
PS : il est probable que Wes Anderson soit le plus grand réalisateur actuel . Mais je ne l’affirmerai pas .
22 Commentaires
23 février 2020 14 h 29 min
Très bon article.
J’ai tjrs pensé que savoir se remettre en question était une très grande force.
Merci pour ce questionnement, cette reflexion.
Merci Chloé ; c’est un sujet qui me semble tellement important pour essayer de mieux comprendre ce qui déclenche nos décisions, nourrit nos certitudes. On a toujours l’impression de maitriser les choses, alors qu’en réalité nous sommes tous soumis à ces biais cognitifs qui pèsent lourd sur nos choix.
Je viens de lire cet article qui parle de manière posée et constructive de notre manière de consommer du contenu sans prendre le temps de nous poser pour réfléchir au sens qu’on donne aux choses :
http://www.picou-bulle.com/ou-va-notre-sens-critique.html
23 février 2020 14 h 34 min
Merci de ne pas avoir coupé ton texte et de l’avoir posé ici ! Je suis d’accord avec toi, parfois je pose mon téléphone après une séance d’instagram et j’ai le sentiment d’avoir vidé ma tête et d’avoir perdu du temps… quel piège ces RS… j’aime du coup prendre le temps de lire des articles tels que le tiens, plus poussé, développant une pensé, m’incitant à réfléchir et à me questionner. Quel piège cette manière d’obtenir de l’information prémaché, trop ciblée et incomplète…
Oui Claire, je me pose aussi des questions sur mon usage d’Instagram, et la manière dont ça peut déformer ma vision du monde. Je remarque aussi que – sur les réseaux sociaux – il devient plus compliqué de développer un débat contradictoire. Devoir formuler notre pensée en quelques mots nous oblige forcément à prendre des raccourcis, qui sont sources de simplification et incompréhensions. Ce qui donne souvent un côté très manichéen aux choses.
23 février 2020 14 h 53 min
Je suis complètement d’accord avec ton article, très bien formulé. Je n’avais pas conscience de ce biais de confirmation. S’il y a une chose que la vie m’a apprise, c’est qu’il n’y a pas de certitude ni de vérité absolue. On évolue, on s’adapte en permanence. Quand Internet est apparu, on a parlé d’autoroutes de l’information, de village planétaire. Il y a de bonnes choses, mais le côté zapping et addiction me gênent. Je vais paraître rétro, mais je me souviens avec nostalgie de mes années lycée où je surfais avec plaisir d’un mot à l’autre du dictionnaire. Je pouvais y passer des heures. Je suis assez effrayée de toutes ces infos qui arrivent automatiquement sur mon téléphone dès que je consulte un sujet. C’est en cela que des comptes comme le tien, qui amènent à réfléchir autrement, sont d’utilité publique.
Oui, le fait de pouvoir créer du contenu qu’on partage directement par exemple est une vraie révolution : je mesure chaque jour ici à quel point ça change les choses. Mais je pense qu’il ne faut pas oublier que ce sont des outils ; à nous de décider de ce qu’on souhaite en faire- ou pas.
On a par exemple une grande méconnaissance de la manière dont internet ou les réseaux sociaux fonctionnent : se pencher sur ces questions peut nous aider à mieux comprendre comment nous les utilisons. Il est toujours important de saisir les enjeux derrière nos actes, pour agir en conscience.
Je continue à réfléchir à ce concept de biais de confirmation. Internet et les réseaux sociaux n’ont fait que l’accentuer mais c’est vrai qu’il existe depuis toujours. Quelque part ça peut même conforter notre mauvaise foi en la nourrissant de preuves. Ma mère de 92 ans, que j’aime par ailleurs, n’a jamais touché un ordinateur et pratique excellemment le biais de confirmation. Dès que son médecin lui prescrit quelque chose qu’elle ne veut pas faire, elle me cite au moins 3 personnes qui, par exemple, ne supporte pas les bas de contention. Je pourrais te citer des tas d’exemples de ses biais de confirmation
Effectivement Gingerlemon, c’est un biais cognitif qui a toujours existé et modèle notre pensée : à nous de prendre du recul, changer de point de vue sur les choses pour les remettre en perspective et tâcher d’élargir un peu notre horizon ( mais ce n’est pas simple ).
Internet en est un accélérateur, mais cela ne fait que renforcer un mécanisme qui existait déjà. La manière dont Instagram fonctionne, par exemple, va nous pousser à suivre des comptes qui nous ressemble, émettre des idées toujours plus concentrées et créer du contenu « likable ». Et comme nos fils Instagram sont très différents d’une personne à l’autre, et que le réseau ne nous présente que des comptes en lien direct avec ce qu’on a précédemment « liké », on peut facilement avoir tendance à penser que la bulle dans laquelle on évolue est le reflet de la réalité. Alors qu’elle n’est un prisme d’une réalité parmi d’autres.
23 février 2020 18 h 32 min
Le biais de confirmation, Clotilde Dusoulier en a parlé dans son podcast.
Elle a très bien expliqué le mecanisme.
Chaque jour, on peut trouver des exemples.
Si j achète une voiture bleue, je fais remarquer toutes les voitures bleues de ce modèle.
Depuis que je suis mamie de jumeaux, je repère tous les jumeaux dans la foule. Avant, je ne les voyais même pas.
Au debut du mouvement des gilets jaunes, des amis nous disaient que la révolution était en marche. Ils argumentaient en montrant leur fil facebook qui ne parlait que de ça et étaient désappointés en regardant le mien, qui n abordait pas le sujet.
Mefions nous de notre cerveau. Il est comme les algorithmes, il nous joue des tours.
Exactement Jo ; on va nous même valider une idée préconçue, et finir par la transformer en certitude en focalisant dessus. Ce biais cognitif a toujours existé, et peut d’ailleurs nous être très utile pour nous adapter à la société dans laquelle on vit. Mais il est aussi pernicieux et internet l’accentue en nous mettant devant des informations qui viennent renforcer notre biais de confirmation.
Un fil Facebook différent d’une personne à l’autre, ça pourrait a priori sembler anodin. Mais quand on a découvert comment des sociétés comme Cambridge Analytica ont pesé sur les élections aux USA en se servant de publicités ciblées sur Facebook, on réalise l’ampleur des dérives possibles.
24 février 2020 9 h 17 min
Coucou!
Ton billet est super intéressant et résonne beaucoup en moi! Cela me fait aussi cet effet car je « consomme » beaucoup de contenus écolos et je me dis: chouette, le monde est en train de changer. Mais non, c’est que moi qui évolue toujours dans un même cercle (qui bouge) mais si je mets « le nez dehors », je me rends compte que mon avis est biaisé… Bref, merci pour tes mots qui poussent à la réflexion.
Bises
Virginie
ps: j’ai regardé hier soir pour la première fois Grand Hotel Budapest et c’était génial! ;-)
Merci Virginie,
effectivement, j’ai justement eu envie d’écrire cet article après avoir reçu dans mon fil d’actualité cette info : « le nom de Greta Thunberg a été donné à une nouvelle espèce d’escargot ».
D’un coup, je me suis demandé combien de gens pouvaient recevoir cet article-là, tellement ciblé : dans ma bulle, il est beaucoup question de changement climatique, Brexit, incendies en Asutralie. Mais je sais bien que ces sujets seront probablement complètement absents des fils d’actualité d’autres personnes, et que ça influe plus qu’on ne le croit sur notre vision du monde.
Oh oui, ce film est fantastique ! J’ai une immense tendresse pour La vie aquatique, avec lequel j’avais découvert le cinéma de Wes Anderson. Si tu aimes David Bowie, les personnages de loosers magnifiques et documentaires du commandant Cousteau, fonce !
PS : pour être honnête, j’ai aussi reçu un obscur article russe hier qui m’expliquait que pour obtenir des sourires du personnel à bord d’un avion, c’est une bonne idée de leur apporter une boîte de chocolat. Les algorithmes seraient-ils perdus devant mon amour du chocolat et des voyages ?
24 février 2020 14 h 09 min
Super intéressant, comme d’habitude. J’aime les articles denses avec du fond comme les tiens.
Difficile en effet de s’extraire de ce biais de confirmation. Mais est-ce que ce n’est pas déjà la même chose dans la vie non numérique? On a tendance à côtoyer des personnes qui nous ressemblent. Il reste assez peu de lieux où on se mélange… L’école encore un peu j’espère?
Et souvent ça demande un effort plus ou moins conscient de faire un pas vers l’autre différent, mais ça vaut le coup.
Sinon, pour les news par exemple, j’aime bien aller consulter des medias de tendance différente pour me faire une idée (par exemple de Libération au Figaro, histoire de sortir justement de ce que je peux penser spontanément).
Effectivement Claire, c’est un mécanisme qui est à l’oeuvre dans notre quotidien, que ce soit avec internet – ou pas ! Comme toi, j’ai tendance à aller lire des médias divers quand un sujet m’intéresse, en cherchant à comprendre d’autres points de vue pour élargir ma vision des choses. J’aime aussi lire The Guardian ou regarder le journal TV d’Arte, qui offrent toujours des points de vue très intéressants.
On gagne beaucoup à ne pas considérer le monde de manière manichéenne, en tentant d’en comprendre les variations. Et cela passe aussi souvent par le fait de comprendre l’histoire – ça donne les clés qui permettent de décoder une situation. Pendant mon voyage à Budapest par exemple j’ai passé pas mal de temps à lire sur l’histoire de la Hongrie pour essayer de mieux comprendre le gap culturel que je ressentais.
24 février 2020 19 h 54 min
article très intéressant! par contre, je suis une buse pour tout ce qui est réseau sociaux, hormis instagram, je ne savais absolument pas que les pubs que je reçois sont ciblées en fonction de ce que je regarde, c’est effrayant ! bon allez je passe plus de temps dans ma cuisine et mon jardin que devant un écran, je ne dois pas encore être trop influencée par tout ça, enfin j’espère:) tu as une plume bien agréable à lire
Je trouve ce que tu dis très intéressant Rosine ; effectivement nous sommes très nombreux à utiliser les réseaux sociaux sans en comprendre le fonctionnement – que ces réseaux ne nous expliquent absolument pas d’ailleurs. Pourtant d’anciens fondateurs eux-mêmes sont montés au créneau pour alerter sur les dangers qu’ils représentent. Sean Parker a ainsi déclaré à propos de Facebook :
« Les gens qui ont imaginé ce produit font croire aux gens qu’ils ont une liberté de choix, alors même que les choix qui leur sont proposés font qu’ils gagneront quoi qu’il arrive. Le truc qui motive les gens qui ont créé ces réseaux c’est: comment consommer le maximum de votre temps et vos capacités d’attention?
Et donc pour vous garder captif, il faut vous libérer un peu de dopamine (une sorte de récompense que reçoit l’organisme pour se motiver), de façon suffisamment régulière. D’où le like ou le commentaire que vous recevez sur une photo, une publication… Cela va vous pousser à contribuer de plus en plus et donc à recevoir de plus en plus de commentaires et de likes etc…C’est une forme de boucle sans fin de jugement par le nombre. »
J’avais fait un article sur ce qui nous rend accro à Facebook ( ou Instagram, auquel l’appli appartient depuis quelques années ). Je sais que ce n’est pas un sujet très fun à lire, mais je pense qu’il est toujours intéressant de mieux comprendre les outils qu’on utilise ( et auxquels on confie pas mal de données personnelles ).
25 février 2020 11 h 49 min
C’est extrêmement intéressant.
Bravo à toi d’avoir détaillé ta pensée ici.
Merci Debohra ; et nous sommes d’ailleurs ces jours-ci en plein dans nos questionnements face aux effets du biais de confirmation avec la progression du COVID-19. Moi-même je suis à la recherche d’informations sur ce sujet et ça ne fait que renforcer mon inquiétude. On a beau connaître le mécanisme du biais de confirmation, difficile d’y échapper !
28 février 2020 10 h 15 min
Merci Daphné pour cet article très intéressant! Même si je connais bien le fonctionnement des réseaux sociaux, je suis effarée de constater combien je suis moi-même attirée par ces médias … Je connais le risque que représentent les algorithmes sur mon libre arbitre, mais je retourne toujours à ces belles images, ces posts rapides à lire… J’ai supprimé plusieurs fois mes comptes et les ai rouverts ensuite en me disant que le plus important est d’être avertie, consciente que ce que je vois passer est bien le résultat d’algorithmes qui ont pour but de m’influencer et donc potentiellement de réduire l’ouverture d’esprit que j’étais venue chercher initialement. Ma façon de « combattre » cette frustration c’est de me « forcer » à lire devrais aricles, sur du papier, sur des sites internet et provenant de différentes sources, jusqu’à ce que cela redevienne un réflexe… et aussi de tenter de lâcher un peu plus mon smartphone….
Merci encore et à bientôt pour de vrais beaux articles comme celui-ci et tous les autres de ton blog!
Je partage tes mots Marjorie, et cette ambivalence se nourrit aussi chez moi du fait que j’essaie de développer une activité en ligne. Ce qui oblige a maintenir une présence quotidienne mais ( j’espère ) n’empêche pas de rester vigilante.
C’est aussi pour cette raison que je veux consacrer la majeure partie de mon énergie sur internet à mon blog : c’est mon espace, j’y fixe moi-même mes règles et limites. Bien que dépendante de la manière dont Google va classer mes pages dans ses résultats de recherche ( ce qui me pousse à faire du contenu adapté : complet, didactique et simple à lire ), je me sens beaucoup plus libre ici. Et paradoxalement moins spontanée du coup : créer du contenu qui remonte dans les résultats de recherche et dure dans le temps nécessite aussi de rester relativement neutre.
Je valide complètement le fait de lire de vrais articles de fond, provenant de sources multiples. J’aime aussi lire The Guardian ou Courrier International pour avoir un autre point de vue sur l’actualité. C’est toujours très intéressant – et ça permet de travailler un peu son anglais au passage ;-) .
2 mars 2020 16 h 48 min
Bonjour Daphné,
J’adore toujours tes articles de fond (mais aussi tes DIY!). Cela me rappelle que je suivais tout un tas de blogs qui ont peu à peu disparu! Il n’en reste quasiment plus avec des articles de fond, que des blogs de maquillage, beauté et vêtements. Bon, je ne jette pas la pierre, car je comprends bien l’investissement en temps et en finances pour faire rouler un blog qualitatif.
Pour revenir au sujet du jour, cela fait un moment que je connais cette histoire de biais de confirmation, mais j’en ai eu pleinement conscience lors du vote du Brexit, puis l’élection présidentielle (MLP au 2nd tour??!!), puis du mouvement des gilets jaunes. A chaque fois, je suis tombée lourdement de mon petit nuage. Bien sûr, je ne suis pas stupide, je sens que les choses évoluent, sans ressentir la puissance du changement qui arrive, peut-être parce que je viens d’un milieu populaire cultivé mais populaire et je fréquente aujourd’hui principalement un milieu aisé. Je ne vais sur plus FB que 4 à 5 fois par année, histoire de voir les sujets qui préoccupent les gens.
Par contre, je lis depuis toujours les commentaires des articles de presse de gauche et de droite (mais déjà il y a un biais, car il n’y a pas tant de personnes qui sont abonnées au Monde, et au Figaro et laissent des commentaires). Et vraiment, je constate depuis 18 mois un déferlement de haine contre tout ce qui est différent de celui qui écrit son commentaire: les jeunes contre les vieux, les hommes contres les femmes, les racisés contre les non racisés, ceux qui paient des impôts contre ceux qui n’en paient pas…. J’ai l’impression que le pays est au bord de la rupture. Les gens gagneraient à sortir de leur zone de confort et à voir ce qui se passe de l’autre coté du rivage. L’herbe n’est jamais aussi verte qu’on le croit.
Kate