31000 jours

Pour que chaque jour compte

31000 jours et autant de nuits. Si tout va bien, c’est le temps qu’on peut chacun espérer passer sur notre si jolie planète. Cela me semble si court et si long à la fois.

Combien en avons-nous déjà vécu ? Et de combien nous souvenons-nous ?

Petite, le temps me semblait étirable à l’infini ; les journées passaient si lentement, parfois dans un ennui profond. 6000 jours d’enfance, à rêver ma vie adulte, à m’évader dans la lecture. Avec du recul, je peux le dire ; cette période ne fut pas très heureuse. Mais les enfants ont cette capacité extraordinaire de s’adapter, de composer avec la réalité pour essayer de l’embellir, ne fusse qu’un peu. Ces souvenirs-là s’adoucissent aussi, avec le temps. Quand je les revisite, je peux parler à cette petite fille pour la rassurer et lui dire qu’elle n’est plus seule ; je suis là.

Quand le temps s’accélère

Immense bond en avant ; depuis la naissance de Philéas tout s’est accéléré. Les journées filent et j’ai l’impression que c’était hier que je rencontrais ce petit être dans mes bras. Ne plus vivre qu’autour de son nombril, c’est merveilleux. Donnez-moi une machine à voyager dans le temps et je sais exactement quelles journées j’aimerais revisiter. Il y en a deux, et 4 grands yeux tous surpris de découvrir le monde. Non, en fait, il y a autant de voyages à faire que de journées passées avec eux. Quand je regarde Philéas et Virgile, je les vois tels qu’ils sont, aujourd’hui. Mais je les revois aussi à chaque âge, comme si chacun de ces jours se superposaient.

Virgile et sa couronne de mois-nniversaire de traviole sur sa tête, Philéas éteignant la bougie de ses 1 an d’un doigt plein de bave. Virgile qui se redresse pour la première fois et découvre un nouveau-monde ; le grand plateau de la table-basse. Philéas qui n’a jamais vraiment appris à marcher : il s’est direct élancé en courant. Les photos des premières rentrées scolaires. Et puis l’été dernier, Virgile qui plonge dans le grand bain ( depuis, on ne l’arrête plus ). 

6000 jours à être leur maman, 31000 jours rien qu’à eux, pour grandir, rêver, réaliser leurs projets et être heureux. N’est-ce pas une incroyable aventure dans laquelle nous sommes embarqués ?

De la résilience

J’ai réalisé il y a peu que j’ai passé autant de temps à être maman qu’à avoir été enfant. Avec eux, je me suis découverte capable de prendre soin d’autres personnes. M’occuper d’eux m’a aussi permis de prendre soin de la petite fille qui est en moi et de recoller ces fragments d’images qui se superposent. Je crois que c’est ce qu’on appelle la résilience.

Merci mes petits gars d’être là, j’ai hâte de vivre les jours à venir, mais j’ai surtout envie de profiter de l’instant. Parce que chaque jour compte, ne l’oubliez pas. Je vous aime.


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Céline
Céline

29 mai 2017 10 h 09 min

Daphné, ton billet me touche beaucoup…
Tout comme toi, je n’ai pas été une petite fille très heureuse, car très complexée dès mes 7/8 ans… un peu trop ronde paraît-il…
Aujourd’hui, je suis maman, et je ne cesse de m’émerveiller devant ma petite bonne femme de 3 ans et de lui répéter que je l’aime, qu’elle est belle et surprenante et que je serai toujours là pour elle…
La résilience, oui… A travers ses propres enfants, quelque part.

Fanchette
Fanchette

29 mai 2017 10 h 52 min

Oh oui chaque jour est précieux. La finitude du temps est angoissante mais elle aide à savourer l’instant.
31 000 en moyenne c’est peu et c’est parfois tellement moins ! Le bonheur c’est maintenant.
« Pas de temps à perdre avec ces conneries.» est une phrase que je dis souvent.

PS : d’ailleurs à tout bien réfléchir j’ai éteint le fourneau hier. Canicule en Bretagne – Oui je sais c’est sans doute pas la même que chez vous car il a quand même plu hier – donc la canicule bretonne n’exclue pas la pluie qu’on se le dise ! Bref… Donc (vu que j’ai pu de four) je vote pour la recette du cheesecake salé AVANT celle des scores – Je suis versatile. PPS : faut pas de four pour le cheesecake salé rassure moi ?

PPS :On pourrait croire que ce PS n’a rien à voir avec ta réflexion du jour. Mais quand même si : c’est que chaque jour est précieux. et que le temps des petits pois c’est maintenant alors que le temps du gâteau au four est l’hiver prochain. Ou sera-t-on l’hiver prochain ? Rien n’est moins sûr. concentrons-nous donc sur les petits pois. CQFD. t’ai-je convaincu ?

Val Lao sur la Colline

29 mai 2017 11 h 39 min

Oh, comme c’est joli…
(et Philéas avait déjà la mèche rebelle)
J’ai eu une enfance très heureuse, dans un environnement calme, serein, chaleureux, avec des rires et des caresses.
Je me rappelle avoir eu la crainte, adolescente, de ne pas arriver, une fois adulte, à reproduire cet équilibre avec ma propre famille. Cela peut sonner bizarrement, mais il est parfois difficile d’avoir la perfection en exemple. Je sais aujourd’hui qu’il y avait, qu’il y a eu, qu’il y a encore, des failles, mais elles n’ont jamais détruit l’édifice, tout juste a-t-il été déséquilibré parfois, à peine a-t-il oscillé.
Je ne suis pourtant pas certaine d’en avoir retiré une grande force.

Comme toi quand je regarde mes filles, je me dis que l’enfance de ses enfants passe comme un souffle. Ma cadette s’apprête à quitter le nid.
Je le sais. Je le sais. Je le sais.
Je ne veux pas y penser.
Je ne suis pourtant tellement pas cette maman poule.
En même temps, quand je regarde sa soeur aînée, si heureuse, si épanouie, si débordante de bonheur, mes yeux se mouillent. Cette jeune femme, ma fille, m’émeut dès qu’elle ouvre la bouche, dès que je la vois. Je me dis, on l’a fait. C’était facile tu vois.
Je sais qu’on a de la chance.

Yanne
Yanne

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Daphné


29 mai 2017 13 h 18 min

Moi non plus, je n’ai pas de maman à fêter et moi non plus, les mères parfaites ne me tentent pas ! Pour la révolte, ils ont eu leur heure, les quatre affreux (il serait plus juste de dire les trois, le quatrième ayant passé l’adolescence sans une crise). Quelquefois, je regarde des familles où personne ne se rebelle, ne hurle, ne tente d’expérience illégale et je me dis que ça doit être plus simple. Mais je garde mes affreux à moi ! Ils m’aiment !

Yanne
Yanne

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Daphné


29 mai 2017 17 h 06 min

Je me souviens d’un jour où l’aînée, en pleine crise, était partie en criant « je vous aime plus » et où son frère, lassé avait répondu goguenard « nous non plus » et là on a entendu un déchirant « Mamaaaaaaaaan… ».
Comme quoi, même en plein conflit, il faut qu’ils se sachent aimés !

Yanne
Yanne

29 mai 2017 11 h 44 min

Je regarde l’enfant introvertie que j’étais, hypersensible, toujours le nez dans un livre, pas très heureuse. Les enfants dits « précoces » aujourd’hui, ne rencontraient guère d’empathie à l’époque. Mais je m’en suis sortie. Grâce au scoutisme, notamment. Et mes quatre petits zèbres ont une mère attentive à leurs différences. J’ai aimé leur enfance, moins leur adolescence (euphémisme) mais j’aime leur saison de « jeunes adultes », heureux, gourmands de vie, aimants. Ma plus grande fierté ? Ils savent, tous, dire « je t’aime ».

Yanne
Yanne

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Daphné


29 mai 2017 13 h 16 min

Je pense que j’aurais adoré une école alternative ! Du coup, j’en aide une à vivre aujourd’hui ! A la place j’ai eu une instit qui me détestait et m’humiliait. Deux années ! Aujourd’hui encore, quand je pense à elle, j’ai envie de pleurer. J’ai été une mère louve pour mes enfants durant leur scolarité ! Je me souviens avec plaisir des devoirs sur la table de la cuisine et de la musique, chaque jour. Et de la lecture du soir, oh oui, la lecture du soir, les quatre autour de moi, avec Claude Ponti et Frédéric Stehr !

Jo Ridée rieuse

29 mai 2017 11 h 48 min

Un peu pareil pour moi, une enfance d’ennui, fille unique dans une ferme, l’impression d’être incomprise.
J’aime bien l’idée : les souvenirs se superposent avec le présent. Moi, j’ai surtout des images de mes filles sortant de l’école, qui couraient vers moi et des flashs quant elles étaient dans le jardin.
Je revois leurs tenues, les coupes de cheveux qu’elles me reprochent aujourd’hui (oui, c’est déjà démodé)
Ce billet est plein de tendresse.

Josiane GELAUFF
Josiane GELAUFF

29 mai 2017 12 h 02 min

Comme ce billet me touche, comme souvent lorsque tu parles de tes enfants. Quelle tendresse, quelle douceur. Je me permets de le redire, quelle chance ont tes enfants d’avoir une maman comme toi, tu leur fais découvrir tellement de choses, leur visage parle mieux que n’importe quel discours.

Josiane GELAUFF
Josiane GELAUFF

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Daphné


29 mai 2017 17 h 12 min

oui bien sûr, sans idéalisé, je pense quand même qu’il y a une relation particulière avec tes enfants. Et tes écrits sont un certain reflet de ta personnalité.

Josiane GELAUFF
Josiane GELAUFF

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Josiane GELAUFF


29 mai 2017 17 h 13 min

OUPS sans idéaliser !

MarieL
MarieL

29 mai 2017 13 h 46 min

Mère parfaite, J »ai essayé, c’est très surfait, alors j’ai très vite arrêté :-)
Et plutôt que de lutter, je me suis laissé portée.
Portée par la vie, les belles découvertes et les petits cailloux…
C’est tellement extra-ordinaire d’être le témoin de l’épanouissement d’un être.
Ses découvertes, ses grandes joies et ses chagrins aussi…
3 fois maman de 3 gars fantastiques et tellement différents que c’est un émerveillement de chaque jour…
Bon j’avais un peu oublié, entre les chaussettes sales, les crises d’ado (légères, les crises…) les incompréhensions et le ton qui monte parfois…
Encore une fois, merci Daphné de me permettre de faire un pas de côté… Toi et la magnifique fleur en papier reçue hier de mon N°3. Et aussi le super repas préparé par mes 2 grands (un repas à base de 4 desserts c’est un repas non ?!)

minouchkaïa
minouchkaïa

29 mai 2017 14 h 39 min

Bonjour Daphné,
c est drôle cette histoire de nombre de jours à vivre et de maternité, car ce matin même ma fille aînée me demandait combien font 104 x 7, et une fois ma perplexité passée, j ai compris qu’ elle voulait calculer combien de jours qu’ elle a de plus que sa petite soeur! et finalement on a conclu que 732 jours, donc 732 matins, 732 nuits ..ce n était pas grand chose (pour moi!)
quel joli texte pour marquer la fête des mères, car il est toujours douloureux de repenser à la petite fille que j ai été, qui est toujours là même si je peux la consoler.. tu as pu vivre la résilience, j aurais moi tendance à penser qu’ au fond, on ne change pas…
belle semaine à toi!

bobette
bobette

29 mai 2017 20 h 54 min

Que j’aime lire ce billet avant d’aller coucher mes petits. Nous sommes un peu en retard ce soir pour cause de répétition de danse de gala, tant pis, je réponds.
J’aime vous lire toutes car pour moi aussi, offrir une enfance merveilleuse à mes enfants fait partie de ma résilience. prendre soin de celle que l’on était, réparer un peu les blessures de la vie grâce à ses enfants… c’est cela.
Je vois grandir mes enfants avec un bonheur infini. Il est parfois teinté de peur, souvent devrais je dire… c’est plus fort que moi. Alors on profite aussi de chaque instant : ce petit déjeuner dans le lit à quatre, cette promenade sur la digue hier soir, je les savoure .

Depuis que Sam est bébé, on me dit profite profite, les câlins ne dureront pas. Mais comme tous ces gens se trompent, les câlins continuent,l’amour ne s’arrête pas en grandissant, quelle idée saugrenue. Il évolue en partie, il est toujours aussi beau en tous cas. Bien sûr qu’il y a des conflits, de la fatigue, mais c’est la vie aussi. Je suis un peu triste car mon mi- temps a été refusé pour l’an prochain, c’est la première fois depuis des années. (il faut trouver les postes pour dédoubler les CP et les CE1 de notre président, bref). Mais en même temps je mesure cette chance infinie de les avoir accompagner jusque maintenant comme je le voulais. C’était mon luxe, bien plus que des fringues ou du maquillage, ou que d’une voiture neuve, cela n’a pas de prix en fait, ce temps passé avec eux…

Shadoka
Shadoka

30 mai 2017 17 h 04 min